Jeux paralympiques. Frédéric Villeroux : « En 20 ans, le morphotype du joueur de cécifoot a changé »

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L'équipe de France de cécifoot est sortie d'un groupe ultra-relevé (Chine, Brésil et Turquie) et jouera une demi-finale, jeudi 5 septembre à 17 h 30 face à la Colombie. Capitaine des Bleus, Frédéric Villeroux, 41 ans est un historique de l'équipe en plus d'être une icône de la discipline. Il raconte l'équipe de France et ce sport qui a changé en 20 ans.

Le cécifoot est en train de se faire une place de choix dans ces Jeux paralympiques. La discipline est une des révélations des suiveurs, à l'image de Marie-José Pérec, qui s'enthousiasme pour ce sport réservé aux déficients visuels. La triple championne olympique y a même vu « de la poésie ».

Frédéric Villeroux peut témoigner de cet engouement nouveau. L'un des meilleurs joueurs de la discipline fréquente les terrains de cécifoot depuis plus de 20 ans. Capitaine de l'équipe de France, il est un des fers de lance de ces Bleus qui joueront une demi-finale olympique, ce jeudi 5 septembre face à la Colombie, à 17 h 30. Entretien.

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Frédéric Villeroux, vous disiez lors du premier match que ce public était incroyable. Vous jouez avec depuis, lui demandez de s'enflammer, vous donnez de la voix…

Ça nous rebooste de l'entendre, au sens propre. Aussi, c'est parfois pour nous redonner de l'énergie, car ça permet de casser le rythme (le jeu est en pause s'il y a trop de bruit).

Vous êtes le capitaine de cette équipe depuis 20 ans. Vous avez marqué un but superbe. Racontez-nous votre rôle sur le terrain.

Avant… À l'époque (sourire), j'étais plutôt un attaquant pur. Petit à petit, avec l'âge, j'ai reculé sur le terrain. Et je préfère, je me régale. Jusqu'à il y a un mois, je gardais plus le ballon. Le coach me demande d'aller de l'avant et de casser les lignes. Au Cécifoot, il y a différentes équipes qui jouent en bloc ou écarté. Là, contre nous, les équipes essaient de jouer en bloc. Donc tu peux mettre un ballon dans le bloc, ils se bataillent entre eux, ensuite tu peux récupérer le ballon et parfois te retrouver seul devant le gardien.

« Ça avance petit à petit en France »

Après deux décennies dans cette équipe de France, avez-vous constaté une évolution de la discipline ?

J'ai connu le début du cécifoot, où tu avais besoin d'un joueur sur le terrain… Et les autres, ils bloquaient derrière. Tu avais un très bon joueur, ça suffisait, tu pouvais aller vite fait en demi-finale d'une Coupe du monde ou d'un championnat d'Europe.

Maintenant, c'est vraiment une équipe, et tant mieux, c'est un sport collectif. Ça ressemble vraiment du foot. J'aimerais qu'il y ait un peu plus de passes, un peu plus de jeu, mais bon. Même le morphotype du footballeur commence à changer. Avant, il y avait tout type de format on va dire (sourire). Maintenant, les gens sont affûtés, le cécifootballeur ressemble à un sportif.

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Malheureusement, on est amateur en France, donc on n'a pas trop le temps pour se préparer autant que les autres pays. Mais ça avance, petit à petit. On arrive à avoir des statuts de sportif de haut niveau, on a quelques aides, même si on n'est pas payé pour jouer.

Que font les joueurs dans la vie ? Et vous ?

Moi, je suis éducateur sportif au Sport Athlétique Mérignacais (Bordeaux). Il y en a qui sont avocats, informaticiens, kinés… On a tous un travail.

Comment vous vous rassemblez pour vous entraîner ensemble ?

Comme la sélection de Didier Deschamps ! On se regroupe sur des week-ends, un peu plus de 4 jours, on a parfois fait des semaines à cinq jours cette année. En France, cette année, on s'est réuni 45 jours. Par exemple, le Brésil (où les joueurs sont rémunérés), c'est 4, 5 mois sur l'année. Peut-être que si on pouvait s'entraîner autant de temps… Attention, ça reste du foot, ça ne changerait peut-être rien ! Mais peut-être qu'on serait au même niveau.

Il y a une forme de revanche et désir de montrer autre chose qu'aux Jeux de Tokyo, en 2021, où l'équipe était en reconstruction et a terminé dernière ?

L'équipe de France reprenait la route en marche. Il y a eu des petits problèmes, malheureusement dans le passé (entre la fédération handisport et le sélectionneu...

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