Jeux paralympiques - Cécifoot. Pourquoi sortir des poules serait un exploit pour les Bleus

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Avec seulement huit équipes en lice dans le tournoi paralympique de cécifoot, aucune marge de manœuvre. Les Bleus de Frédéric Villeroux sont dans le groupe du Brésil, vainqueur de tous les titres paralympiques, de la Chine, l'une des meilleures équipes du monde et de la Turquie. Les Bleus, champions d'Europe, ont des arguments. Même s'ils sont amateurs et ont perdu du temps dans leur quête d'or.

L'équipe de France de cécifoot est championne d'Europe. Certes. Mais à l'échelle mondiale, elle est devancée par plusieurs nations, Sud-Américaines (Brésil, Argentine voire Colombie) et Asiatiques… Dont la Chine, premier adversaire des Bleus. Autant dire que sortie des poules, dans un tournoi paralympique ultra-resserré, relèverait de l'exploit. Décryptage.

Des amateurs contre des pros

« On est dans le groupe de la mort, on peut le dire. Ce sera David contre Goliath. » Toussaint Akpweh ne le cache pas. Ses joueurs sont amateurs, s'entraînent souvent la semaine… À côté de leur travail. La Chine, par exemple, bénéficie de nombreux camps pour se perfectionner et a un vivier de joueurs important.

Quant au Brésil, royaume du cécifoot… « Ce qui fait qu'on est encore au top, c'est qu'on ne fait que ça. On s'entraîne plusieurs heures par jour dans de bonnes structures, on est payés pour ça. Nous sommes des professionnels », raconte Jardiel, membre de l'équipe brésilienne. Qui précise que la concurrence est féroce pour être dans la Seleçao.

« On va tout faire pour gagner, on aura nos chances. Mais c'est vrai qu'on ne se bat pas avec les mêmes armes, glisse le capitaine tricolore, Frédéric Villeroux. Argents, sponsors, aides de l'état… »

Alors que seules deux nations sur quatre sortent des poules, il faudra donc battre la Turquie, vice-championne d'Europe, et faire l'exploit contre une des deux équipes.

De Londres à Paris, que de temps perdu

Le cécifoot français a aussi eu ses moments de disgrâce. Pas de Knysna ni de bus en mondovision, bien sûr, mais de gros conflits. Retour en 2012. L'équipe de France joue bien et rivalise avec n'importe qui. Aux Jeux paralympiques de Londres, les Bleus décrochent l'argent. Le cécifoot prend la lumière, fait des plateaux télés, va à l'Élysée, est applaudi partout. Le début de la chute.

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En conflit avec la fédération handisport (le cécifoot ne dépend pas de la fédération française de football), le sélectionneur Toussaint Akpweh et une bonne partie de l'équipe de France, staff inclus, s'en vont. Divergences de points de vue sur l'avenir, disent-ils tous poliment.

Entre 2012 et 2018, sur la scène internationale, les déconvenues s'enchaînent jusqu'à ne pas se qualifier pour les Jeux de 2016, à Rio, l'un des royaumes du cécifoot. « Le départ de Toussaint a été terrible. L'équipe de France a essayé de continuer, mais ce n'était plus pareil. Toussaint sait y faire, sur le plan humain et technique. Tout ce qui avait été construit a été en partie détruit », avance un joueur.

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Dans le même temps, les autres nations se structurent, certaines émergent sur tous les continents. La France obtient l'organisation des Jeux paralympiques. En 2018, la fédération handisport, dont dépend toujours l'équipe de France de cécifoot, demande à Toussaint Akpweh de revenir. Dans son sillage, des cadres, dont l'un des meilleurs joueurs du monde Frédéric Villeroux, reviennent. « On a beaucoup travaillé, ...