Jeux paralympiques - Badminton. « J'aimerais jouer quatre finales ! » : Lucas Mazur savoure l'or

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Lucas Mazur a conservé son titre paralympique en simple SL4, ce lundi 2 septembre, au terme d'une finale qu'il a survolée contre son grand rival indien, Suhas Lalinakere Yathiraj (21-9, 21-13). Comme à Tokyo, il a donc remporté deux médailles en une journée, après le bronze obtenu le matin en double mixte avec Faustine Noël.

Lucas Mazur étend son règne dans la catégorie SL4 (athlètes ayant une légère limitation de mouvement d'un côté du corps, des deux jambes, ou l'absence d'une partie de membre). Comme aux Jeux paralympiques de Tokyo, le Français de 26 ans, victime d'une malformation de la cheville dans sa jeunesse à la suite d'un AVC, a remporté la médaille d'or, ce lundi 2 septembre à Paris.

Encore une fois, il a dû affronter son grand rival indien, Suhas Lalinakere Yathiraj. Au Japon, Mazur s'en était sorti en trois sets. À Paris, il a déroulé, réglant la finale en 34 minutes (21-9, 21-13). Une victoire symboliquement énorme pour le Tricolore, qui avait très mal digéré sa défaite en demi-finale des Mondiaux contre le même adversaire, en février à Pattaya (Thaïlande).

Vous avez balayé votre adversaire en finale…

Je suis bien content d'avoir remis les pendules à l'heure. J'ai perdu il y a quelques mois un titre auquel je tenais plus que tout. Et aujourd'hui, dans mes rêves les plus fous, je n'avais jamais imaginé ça. Je remporte le plus beau match dont j'aurais pu rêver. Je suis tellement fier. Fier de porter un nom polonais, et de rester français. Fier des valeurs de la République.

Comment expliquez-vous avoir à ce point dominé la finale ?

Beaucoup d'entraînements après ce titre perdu en Thaïlande il y a quelques mois. J'ai décidé de changer de site d'entraînement, de changer de coach aussi. La Fédération n'a pas hésité une seconde à croire en ce nouveau projet, malgré les difficultés qu'il y avait. Ça a été 4-5 mois très longs, très éprouvants, un peu isolé dans le Loir-et-Cher, à Salbris. Et quand je vois toutes les heures de sacrifice, pour un si beau résultat, je serais prêt à recommencer dix fois.

L'Arena était très bruyante pendant tout le match.

L'Arena c'était le Stadium (stade du Toulouse FC, dont il est fan) ! (rires) C'était le virage Brice ! C'était une ambiance exceptionnelle. Un public fabuleux. Je suis sûr qu'il portera Charles (Noakes) tout à l'heure (sa finale est à 21 h 10, ce lundi). Charles a été dans l'ombre très longtemps et il se révèle aujourd'hui. Je suis très fier de lui.

Comme à Tokyo, vous vivez une journée à deux médailles. Qu'est-ce que ça fait d'enchaîner comme ça ?

À Tokyo, il y avait d'abord eu le simple (médaille d'or) et la défaite en mixte (médaille d'argent). Rester sur le goût de la défaite ce n'est pas… Je préfère aujourd'hui ! Surtout qu'il y avait une ambiance fabuleuse. À Tokyo, il y avait des staffs, une cinquantaine de personnes qui poussait. Là, il y en avait 6 000, 7 000 ? J'aimerais jouer quatre finales, pour revivre les émotions ! Je ne me sens pas fatigué, je suis tout excité, j'ai envie de rejouer !

Votre caractère est souvent évoqué, vous en parlez vous-même. Est-ce que ces derniers mois vous ont permis d'évoluer ?

Évidemment. C'est vrai que je n'ai pas un caractère facile, je ne vais pas le cacher. J'aimerais remercier mes proches, ma famille, qui sont très patients avec moi. Mon staff également. Parce que je pousse souvent pour ce en quoi je crois. Parfois je me trompe, et je vais dans le mur. Parfois ça paye, aujourd'hui je crois que ça bien payé.

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À quel point votre défaite en demi-finale des Mondiaux vous a-t-elle marqué ?

Regarder les finales, après avoir perdu, c'est un peu chiant. Un peu long. On aimerait bien être sur le terrain. En sortant du ma...

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