Jeux olympiques de Paris. Les athlètes nord-coréens paient cher leur selfie

https://guichet.ouest-france.fr/ws/medias/image/MjAyNDA4MzM2OTEyNTIzYjc2MWMwNGFlZWIzMDhkN2EwYWU3NWQ?token=FootAdda05113f499024e7bacc7171a52e6c914

L'une des photos les plus emblématiques des Jeux de Paris hérisse le poil du régime dictatorial de Pyongyang. Et pourrait valoir des mesures disciplinaires aux athlètes.

Pure dépravation. Tout à leur joie de décrocher l'argent olympique en double mixte, les pongistes nord-coréens Ri Jong-sik et Kim Kum-yong avaient eu la légèreté, fin juillet, de poser pour un selfie avec les médaillés d'or chinois et les bronzés de Corée du Sud, avec qui leur pays reste techniquement en guerre depuis 1953…

Lire aussi. Corée du Nord : Kim Jong-un interdit aux femmes du pays de se coiffer et s'habiller comme sa fille

Plus accablant encore : sur la photo, relayée par la presse internationale comme l'une des plus réjouissantes des Jeux de Paris, les deux athlètes sourient. Cela pourrait leur valoir des  mesures disciplinaires , rapporte le Daily NK.

Comme les quatorze autres athlètes de leur délégation, les deux champions sont soumis, depuis leur retour au pays, à une  évaluation idéologique . Ces tests, habituels en Corée du Nord, visent à traquer toute  contamination  des revenants, exposés à la débauche de la culture occidentale.

Des précédents glaçants...

Ceux qui se seraient laissés détourner de l'idéologie du Parti communiste peuvent trembler. En 2010, pour avoir échoué au premier tour de la Coupe du monde de foot, le sélectionneur national avait été condamné à des travaux forcés pour « trahison ». Son équipe avait été conspuée par 400 personnes, sur la place publique, durant six heures…

Au pays du dictateur Kim Jong-un, les rencontres sportives internationales n'ont qu'un but :  Montrer la dignité du pays … et faire passer des messages. En 2021, la Corée du Nord avait séché les JO de Tokyo : officiellement pour échapper au Covid. Officieusement, pour dénoncer  l'activisme des forces hostiles , États-Unis en tête.

Pyongyang avait aussi boudé Séoul, en 1988. Six mois plus tôt, pour venger leur pays écarté de l'organisation des Jeux par son voisin, deux agents du Nord avaient fait exploser un avion de la compagnie sudiste Korean Air. Les 115 passagers avaient péri.

×