« Handicapé », « prothèse »… Les mots à éviter et ceux à privilégier pour parler des handicaps

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À l'ouverture des Jeux paralympiques 2024, certains mots sont à bannir de notre vocabulaire quand on parle de handicap. Mais souvent, par méconnaissance, on ne sait pas toujours très bien comment qualifier certaines situations ou personnes. Le Comité international olympique avait alors publié, dès 2020, des recommandations. « Ouest-France » revient sur celles-ci.

Les Jeux paralympiques 2024 ont donné leur coup d'envoi mercredi 28 août. Pendant onze jours, la lumière est mise sur les personnes en situation de handicaps. Grâce à ce moment, le handicap prendra un peu plus de places qu'au quotidien dans les discussions de tous les jours.

Mais certains termes sont à éviter, et d'autres à privilégier, comme l'expliquait le Comité international olympique (CIO) dès 2020. Ouest-France fait le point pour vous sur ces mots et expressions à employer, ou non.

Un contexte législatif

Au-delà de l'usage, l'emploi de certains termes relève d'un contexte législatif. Par exemple, on ne parlera pas d'un handicapé, d'un invalide ou même d'une personne souffrant d'un handicap, mais d'une personne en situation de handicap.

Pourquoi ? Car depuis 2005 et la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, on considère que le handicap « ne survient que lorsque l'environnement n'est pas adapté et qu'il place la personne en situation de handicap », explique le CIO. De fait, le terme est à employer pour désigner quelqu'un qui éprouve « une difficulté ponctuelle ».

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On pourrait se demander alors pourquoi la loi emploie le terme de « personnes handicapées » ? Le CIP explique que ce terme « reste accepté dans le langage courant pour tout désigner individu ayant une déficience de naissance et/ou permanente (mais ne sera pas privilégié) ».

Des mots malvenus

D'autres mots sont à éviter car ils pourraient tout simplement se révéler insultants ou réducteurs pour les personnes en situation de handicaps. Par exemple, on privilégiera l'expression « personne de petite taille » plutôt que « nain », et on retirera de son vocabulaire, si ce n'est pas déjà le cas, le terme « boiteux » pour désigner « une personne mal-marchante ».

Pour les personnes amputées ou avec une agénésie, elles peuvent être aidées d'une « prothèse » et non pas d'une « jambe de bois ».

Le handicap n'est pas la seule particularité d'une personne

De manière plus générale, tous les termes désignant quelqu'un uniquement par sa situation sont à proscrire. Ainsi, il faut éviter de parler d'un malvoyant, d'un handicapé mental ou même d'un valide, mais d'une personne malvoyante, une personne en situation de handicap mental, ou d'une personne valide, explique le CIO.

Des questions reviennent régulièrement sur les personnes à mobilité réduite (PMR), notamment ce que cette expression englobe. Le CIO rappelle ainsi que ce terme ne se limite pas aux personnes en fauteuil roulant, mais à toutes les personnes qui sont gênées dans leurs mouvements (de par leur taille, leur état, leur âge, leur handicap ou autres…).

Ainsi, « une femme enceinte, une personne avec des béquilles sont des PMR », écrit le CIO. Et chose importante : tous les handicaps ne sont pas nécessairement visibles aux yeux de tous.

Nos athlètes, des héros ?

Un dernier terme est à éviter, pour le CIO, qui vaut tout particulièrement pour ces Jeux paralympiques. Celui de héros, et donc d'« héroïsme ». Le CIO invite à employer l'expression de « dépassement de soi ». Mais pourquoi ? Pourtant, même Teddy Riner a qualifié les athlètes des Jeux paralympiques de « super-héros ».

Sofyane Mehiaoui, membre de l'équipe de France de basket fauteuil, avait répondu à cette sortie : « Faut vraiment arrêter de parler de nous de cette manière ! On n'est pas des super-héros, on est des athlètes. Nous souhaitons être considérés comme des personnes normales. Quand on nous surexpose, ce n'est pas bien. »

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Le terme, trompeur, est réfuté par la majorité des sportifs eux-mêmes, car cela laisse entendre que leur parcours ne peut être reproduit. Alors qu'à l'inverse, ils veulent inspirer et développer la pratique sportive pour les personnes en situation de handicap....

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