ENTRETIEN. David Lappartient : « Si je suis élu président du CIO, je lâcherai tous mes mandats »
16/09/2024 20:07
Le Breton David Lappartient, 51 ans, actuel président du CNOSF, de l'UCI et du Département du Morbihan, est candidat à la présidence du Comité international olympique (CIO). Il s'est confié à Ouest-France.
Il se lance dans la course ! Le Morbihannais David Lappartient, 51 ans, déjà président de l'Union cycliste internationale (UCI), du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), du Département du Morbihan, candidate pour un nouveau poste de président. Cette fois, c'est le CIO (Comité international olympique) qu'il brigue, fort de quelques réussites récentes (la candidature des Alpes françaises pour les JO 2030 notamment). Il l'assure toutefois à Ouest-France : « Si je gagne en mars, je lâche toutes mes autres fonctions de président. »
David Lappartient, pourquoi êtes-vous candidat ?
D'abord, on ne savait pas si le président Thomas Bach allait se représenter, et il a exprimé dernièrement son souhait de ne pas le faire. Alors ensuite, les choses se sont un peu précipitées. Comme l'élection est pour un mandat de huit ans reconductible une fois seulement, pour quatre ans, j'ai considéré que c'était le moment. J'en ai discuté avec des collègues du mouvement olympique, avec des présidents de fédérations, et j'ai décidé d'y aller vendredi dernier. J'ai considéré que j'avais des capacités à faire évoluer les choses, à mener à bien des dossiers. J'ai démontré des savoir-faire. Je pense à la candidature des Alpes Françaises en 2030 par exemple.
Si vous êtes élu, quel poste allez-vous lâcher ?
Tous. Je considère que président du CIO est une mission exclusive, et je renoncerai alors à tous mes mandats de président (Union cycliste internationale, Comité national olympique et sportif français, Département du Morbihan).
Et si vous n'êtes pas élu ?
Je n'ai pas encore décidé. L'élection est le 21 mars, la prise de fonction le 24 juin. Je verrai alors en fonction mais je ne veux pas me mettre dans cette éventualité de défaite.
Pourquoi pourriez-vous être un bon président du CIO ?
Disons que je connais l'idéal olympique, toutes ses valeurs, et je veux les servir. À la lumière de ce que j'ai fait à l'UCI ou au CNOSF, je m'estime capable de remplir cette mission. Une mission où il faut démontrer que l'on peut être neutre politiquement, où il faut être diplomate, pacificateur. C'est un rôle d'équilibriste et j'aime ça. Il faut mettre le sport au cœur de toutes nos actions, et j'ai prouvé dans mes mandats que je savais le faire. Je suis persuadé, vraiment, que les valeurs olympiques ne sont pas surannées. C'est un idéal auquel je crois. Cette unité autour du sport, pour un monde meilleur. Les JO 2024 viennent encore de nous le prouver.
Vous avez l'habitude de mener des élections. Souvent, vous êtes favori. Là, ce n'est pas gagné…
Non, effectivement. Je suis un challenger, de qualité j'espère. Je suis un compétiteur qui pèse, je le crois quand même, mais il y a d'excellents candidats* à mes côtés, avec différentes sensibilités. Je vais y mettre mon énergie, mon cœur, ma volonté comme à chaque fois.
Que pouvez-vous nous dire de votre programme ?
C'est encore un peu tôt. Je pense pouvoir présenter ça début janvier. Déjà, bien sûr, j'ai réfléchi à des choses. Ce que je veux, d'abord, c'est de construire quelque chose en écoutant les collègues du CIO. Mes marqueurs seront la solidarité, l'universalité. Je veux aussi que le CIO soit ouvert sur la société d'aujourd'hui, sur ce monde qui bouge, ce sport moderne, on l'a vu avec le basket 3x3 à Paris. N'ayons pas peur d'innover. Regardez le esport, il y a les Jeux olympiques de l'e-sport et c'est une très bonne chose.
* : Sebastian Coe, l'ancien double champion olympique du 1 500 m, aujourd'hui patron de World Athletics, la fédération internationale d'athlétisme, le prince jordanien Feisal Al-Hussein, l'ancienne championne de natation zimbabwéenne Kirsty Coventry, le Britannico-Suédois et candidat surprise Johan Eliasch, patron de la Fédération internationale de ski, l'Espagnol Juan Antonio ...
