« En apprenant la langue bretonne » : le jour où David Lappartient s'est senti Breton

Président du conseil départemental du Morbihan, mais aussi de l'Union cycliste internationale et du Comité national olympique et sportif français, David Lappartient se remémore pour le magazine « Bretons » le moment où il s'est inscrit en cours du soir pour apprendre la langue bretonne.

David Lappartient, président du conseil départemental du Morbihan, mais aussi de l'Union cycliste internationale et du Comité national olympique et sportif français, se remémore le moment où il s'est inscrit en cours du soir pour apprendre la langue bretonne.

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« J'ai toujours ressenti un profond sentiment d'appartenance à la Bretagne depuis mon plus jeune âge. Mais c'est en 1998 que celui-ci s'est renforcé. J'ai à l'époque 25 ans et je travaille depuis peu comme géomètre expert, ma formation d'origine. N'ayant pas eu la possibilité lors de mon parcours scolaire d'étudier ma langue régionale, j'ai décidé de m'inscrire à des cours du soir de breton. Durant près de quatre ans, j'ai étudié et je me suis intéressé à la langue en me plongeant dans des livres et dans des émissions lui étant consacrés.

Pourquoi cette envie soudaine ? Il est vrai que j'ai toujours trouvé dommage de ne pas réussir à parler la langue de sa région ou au moins à en connaître les bases. Cette langue, c'est celle de nos ancêtres, de nos grands-parents. Dans mon enfance, dans le cercle familial, on ne parlait pas breton en tant que tel, mais certaines expressions utilisées lui étaient empruntées.

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Je me souviens aussi des moments avec mon frère lorsque nous gardions les vaches sur la presqu'île de Rhuys. On ne s'en rendait pas compte à l'époque, mais une grande partie de nos échanges était enrichie d'expressions bretonnantes.

Donc, quand je pense à cette langue, ce sont beaucoup de souvenirs d'enfance qui ressurgissent. C'est la langue de mon arrière-grand-mère qui a porté la coiffe bigoudène. Aussi, dans mon activité politique, les mots sont primordiaux. Alors, la sémantique de la langue bretonne m'a permis de mieux connaître mon territoire, de déchiffrer ce qui m'entoure. Pareil, lorsque je discute avec des personnes dont les expressions sont marquées par le breton, je me sens plus proche d'eux et on se comprend mieux.

Ce sentiment d'identité par la langue, il m'a également interpellé le jour où je suis tombé sur un article du Télégramme relatant l'histoire d'une jeune Bretonne de 18 ans, expatriée à New York. Lorsque celle-ci appelle sa grand-mère dans les Côtes-d'Armor, les deux femmes communiquent en breton. Je trouve cela fascinant que, depuis New York, une jeune fille et sa grand-mère s'efforcent de préserver leur langue régionale car c'est un élément de culture, c'est un peu l'ADN d'une région.

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C'est quelque chose qu'il faut préserver, mais ce ne sont pas des pierres que l'on transmet, c'est du patrimoine immatériel. Ainsi, cela suppose qu'il n'y ait pas de chaînon manquant lors de la transmission. J'ai à cœur de reprendre le breton quand je disposerai d'un peu plus de temps afin de participer, au même titre, à cette ...

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