COMMENTAIRE. Les Bleues du foot éliminées des JO : un refrain usant, il est temps d'ouvrir les yeux

L'équipe de France féminine de football a été éliminée par le Brésil (0-1) des Jeux olympiques de Paris 2024, samedi 3 août. Une nouvelle défaite en quart de finale, la septième sur les huit dernières compétitions majeures auxquelles elle a participé (Coupe du monde, Euro, JO). Cela commence à faire beaucoup pour une nation qui veut se frotter aux meilleures du monde.

« Quand on est deuxième au classement mondial, comme la France, l'obligation de résultat est là. L'ambition d'atteindre le dernier carré, elle est systématique, disait Hervé Renard, avant la compétition. On se doit d'avoir des objectifs élevés, on ne peut pas se cacher derrière des arguments qui ne sont pas valables. »

Pourtant samedi 3 août, après l'élimination en quart de finale des Jeux olympiques face au Brésil (0-1), les excuses redevenaient les mêmes. « On méritait mieux » ; « On avait l'équipe pour aller plus loin »… Le refrain devient lassant. Il est temps d'ouvrir les yeux.

Oui, en 2012, les Bleues méritaient sans doute une médaille de bronze aux JO (4es, défaite 1-0 face au Canada dans le temps additionnel). Oui, en 2015, la France méritait mieux qu'une défaite en quart du Mondial face à l'Allemagne (1-1, 5 t.a.b. à 4). Mais depuis, les Françaises ne sont plus au rendez-vous.

La Coupe du monde 2019 a été un échec, ces Jeux en sont un autre

La Coupe du monde 2019 en France a été un échec. Cette deuxième chance à domicile, avec les JO de Paris 2024, en est un autre. Hervé Renard était arrivé pour amener de la lumière et un titre à cette équipe de France féminine. Un an et demi plus tard, rideau. Son équipe n'a jamais autant perdu que depuis qu'il a annoncé son départ pour retrouver une nation masculine pour le Mondial 2026. Pas une surprise, mais drôle de timing.

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Comment créer de la continuité dans un tel contexte. Comment expliquer que cette génération dorée, annoncée depuis une décennie, ne restera donc une fois encore qu'un immense espoir envolé.

La France, deuxième nation Fifa sur le papier, pour la première fois de son histoire, n'est pas à la hauteur des plus grandes nations. Et à l'heure où une ligue professionnelle de football féminin se met en place, ses joueuses s'expatrient de plus en plus, et le public manque toujours autant à l'appel. Ces JO à la maison en sont encore une fois un (mauvais) exemple. Les phases de poules, avec 12 212 spectateurs en moyenne, ont été la pire affluence de l'histoire du football féminin aux Jeux (1996). Le retard est immense, et, là encore, l'absence de titre n'est pas l'unique excuse.

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