Cérémonie des JO 2024 : les associations LGBT + dénoncent des critiques homophobes et transphobes

Les associations LGBT + dénoncent l'homophobie et la transphobie qui s'expriment à l'occasion des critiques contre la cérémonie d'ouverture.

Un spectacle « woke », « une honte », une « promotion de l'homosexualité » : derrière les critiques de dirigeants conservateurs et religieux contre la cérémonie d'ouverture des JO, se cachent « une homophobie et une transphobie », sur fond de montée des actes anti-LGBT +, s'inquiètent les associations.

« La lecture qu'on fait de ces réactions, c'est celle d'une homophobie et d'une transphobie manifestes », a réagi auprès de l'AFP la présidente de SOS Homophobie, Julia Torlet.

« On a tendance à croire qu'on vit en 2024 dans un monde qui accepte davantage la diversité, particulièrement sur les questions des LGBTIphobes. Mais on voit qu'avec un évènement comme la cérémonie d'ouverture des JO, en fait non ! », s'indigne la militante.

Elle répondait aux condamnations qui ont suivi le spectacle d'ouverture des Jeux le 26 juillet le long de la Seine et sa séquence « Festivité », où sont apparues la DJ Barbara Butch, militante féministe et lesbienne, entourée de célèbres drag queens comme Nicky Doll et Piche.

Un tableau haut en couleur qui a déclenché de vives critiques de responsables politiques à droite et à l'extrême droite, contre une cérémonie « woke », à l'instar de Marion Maréchal.

À l'étranger, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé un « outil de perversion », voyant dans la cérémonie une « manifestation LGBT  », tandis l'ancien président et candidat à la présidentielle américaine Donald Trump a parlé de « honte ».

À ces voix se sont mêlées celles des religieux dont la Conférence des évêques de France et l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite basée en Egypte, qui a fustigé des scènes « de promotion de l'homosexualité ».

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« De l'homophobie ordinaire »

« Ne nous voilons pas la face : trouvait ici à s'exprimer l'homophobie ordinaire », a estimé l'historien Patrick Boucheron, co-auteur la cérémonie et interrogé dans la revue française Le Grand Continent.

Catherine Michaud, présidente de l'association GayLib et déléguée nationale du Parti radical (centre-droit), s'est félicité d'une cérémonie qui a montré une France « ouverte sur le monde et sur ses diversités ».

Une image salutaire alors qu'« on constate une recrudescence des actes homophobes et plus largement une libération de la parole haineuse » dans le pays.

Ces critiques surviennent en effet dans un contexte marqué par la hausse des actes homophobes et transphobes l'an dernier, de près de 20 % par rapport à 2022.

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Les réactions à la cérémonie ne font que confirmer cette tendance, regrette Julia Torlet. Tout comme « le passage devant le Sénat fin mai d'une proposition de loi transphobe (sur la transition de genre chez les mineurs, NDLR), le mot ubuesque de Macron (sur le fait de changer de sexe en mairie), l'attaqu...