Athlétisme. Louise Maraval par Lisa Retailleau : « Dès le primaire, c'était une compétitrice… »

Jeux olympiques. Lisa Retailleau et Louise Maraval, c'est une amitié de l'infini vers l'au-delà… Un alter ego au féminin qui s'incarne au quotidien, depuis 15 ans. Des États-Unis à Nantes, malgré la distance, chacune voit grandir l'autre…

Lisa Retailleau ne parle pas de Louise Maraval. Elle la raconte. Dans l'infini, elle la conte. Vers l'au-delà, elle l'immortalise. En somme, un regard sur l'amitié qui sort du cadre. Leur ligne d'horizon est l'indéfectible confiance d'un alter ego au féminin, rimant avec quotidien. Elles auraient pu (dû) être adversaires. Dès le primaire, elles étaient équipières. Les jeux de récréations étaient déjà des compétitions. Et l'une ne pouvait pas aller sans l'autre.

Hasard ou destin. Comment définir une histoire d'amitié ? Faut-il associer la chance… Lorsque l'on écoute Lisa, une phase pourrait être la légende d'une photo aux couleurs d'une enfance partagée : « C'était écrit… »« On s'est rencontré au cours préparatoire (CP), se souvient Lisa. À la maison, je demandais toujours à mes frères de faire la course. On partait d'ici. On arrivait là-bas. Le premier a gagné. Au bout d'un moment, ils en ont eu marre de faire la compétition avec moi et ma maman m'a conseillé de faire de l'athlétisme. Je ne voulais pas y aller toute seule. J'en ai parlé à l'école. Louise y avait aussi pensé, de son côté. Un samedi, on est allé à Mortagne-sur-Sèvre. Même si c'était surtout des jeux où l'on s'amusait entre amis, en apprenant les bases de l'athlé, c'est devenu notre activité du samedi… »

L'esprit de compétition dès le primaire

Parmi la multitude des anecdotes qui balisent leur enfance, Lisa arrive à rembobiner jusqu'au premier souvenir de Louise. « En vrai, c'était dans la cour de l'école. Il y avait le jeu des gars attrapent filles. Ce que j'adorais, c'était d'être dans une équipe avec Louise. Il y avait de la compétition avec les garçons. Louise était forte, je courrais assez vite et on rivalisait avec eux. Finalement, c'est en courant que l'on s'amusait. En primaire, on a fait beaucoup de raids multisports ensemble. On voulait toujours être ensemble. Cela rendait l'équipe plus forte et on savait que l'on pouvait gagner. »

Course à pied, vélo, bike and run et course d'orientation, parfois en nocturne, les deux futures meilleures amies aimaient déjà se multiplier sportivement. « C'était génial, résume Lisa. Lorsque la CO se déroulait la nuit, on dormait sous des tentes. C'était une petite aventure. Franchement, de mes souvenirs de l'école primaire, du CE2, CM1 et CM2, ce sont les meilleurs. Nous avions entre 8 et 10 ans et c'était avec Louise. L'équipe était mixte et il y avait un garçon avec nous. On cherchait qui pouvait être le meilleur. L'objectif était de gagner et nous étions déjà animées par l'esprit de compétition. Il fallait être motivé pour être dans notre équipe. »

« Nous échangeons tous les jours… »

Cet esprit de compétition, que Louise cultive même jusque dans les jeux de société, n'a jamais été source de conflit entre les « Deux L » de l'Entente Sèvre. « Plus jeune, nous ne faisions pas les mêmes disciplines. Louise courrait déjà vite et j'étais plus une crosswoman. Lors d'un cross-country, je me souviens avoir dit à ma maman que j'avais eu peur de battre Louise. Elle était très compétitive, je ne voulais pas me fâcher avec elle et perdre une amie. Ma maman m'a dit qu'il n'y avait pas de copine en compétition et j'ai commencé à être devant Louise. Elle faisait du sprint, je courrais sur des distances plus longues. C'était finalement normal et nous étions des meilleures amies. »

Depuis le primaire, Lisa et Louise ne se sont jamais quittées. « Je pense que c'est avec elle que j'ai passée le plus temps sur une piste d'athlétisme, confie Lisa. A l'entraînement et en compétition, nous avons vécu des moments forts. Même si Louise, aujourd'hui, avec sa carrière internationale, doit vivre des moments exceptionnels. Je parle au passé, mais aujourd'hui encore, même si je suis aux États-Unis, nous échangeons tous les jours. L'une et l'autre, nous savons presque tout de nos vies respectives. »

Le 400 m haies : un choix réfléchi

Depuis deux saisons, Lisa et Louise pratiquent la même discipline : le 400 m haies. 60''20 pour la première et 55''83 pour la seconde. En une saison, Louise est devenue championne de France Élite et internationale. Une réussite que Lisa avait rapidement identifiée. « Même si j'ai les records de Vendée cadettes (63''10) et juniors (62''01), Louise avait le 400 m haies dans un coin ...