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Grand Chelem de Bakou 2025 : le Japon en démonstration
02/17/2025 04:51 PM
Crédit photo : Emanuele Di Feliciantonio/IIJF
Avant même le Grand Chelem de Paris, le Japon avait annoncé envoyer son équipe n° 1 sur ce Grand Chelem de Bakou. Pourquoi ? Selon une source japonaise, l'idée était de voir la première application des nouvelles règles d'arbitrage à l'œuvre à Paris pour le staff nippon.
Si celles-ci ne sont encore clairement pas stabilisées, cette dimension n'a pas vraiment pesé dans le triomphe nippon de ce week-end : dix titres, six masculins (!) et quatre féminins. Un bilan aussi éclatant qu'écrasant lors du second Grand Chelem de la saison au niveau bon du fait de la multiplication de Grands Chelems qui dilue la densité des forces en présence.
Chez les féminines, la championne olympique des -48kg, Natsumi Tsunoda, laissait la même impression que quand nous l'avions quittée cet été à Paris : injouable contre toutes les autres combattantes sauf Tara Babulfath. Bis repetita à Bakou, où la finale oppose les deux combattantes. Avec un même final : un succès aux pénalités lors d'un combat où l'arbitrage ne se sera pas effacé, comme les directives présentées par Daniel Lascau au mois de janvier le proclamaient pourtant. Dommage.
Les trois autres titres en -52kg, -57kg et +78kg vont à la grande déçue des JO parisiens, Uta Abe, à Momo Tamaoki, désormais n° 1 nationale, puisque Haruka Funakubo souhaite venir enseigner en France, et Ruri Takahashi, troisième à Tokyo.
Abe, star mondiale, qui n'a rien perdu de son aura avec une victoire nette et facile.
Chez les féminines, première compétition en -63kg pour Jessica Kliimkait et déjà première victoire. Fidèle à son style très en rythme avec des attaques quasi permanentes, la Canadienne bat Minami Aono en finale aux shidos.
Autre judoka qui voit sa montée de catégorie validée immédiatement, la Hongroise Szofi Ozbas, longtemps en -63kg, et troisième l'année dernière ici même, s'offre sa première médaille d'or en Grand Chelem samedi en -70kg.
Enfin, la jeune Allemande Anna-Monta Olek, 24 ans, n'a pas baissé le rythme depuis la fin de saison dernière : deuxième victoire en Grand Chelem consécutive après Abou Dhabi en octobre. Fin septembre, elle était revenue tranquillement à la compétition fin septembre sur l'Open de Prague. Remarquablement régulière, cette championne du monde juniors 2021 cumule. Cerise sur le gâteau, elle bat Alina Boehm, sa compatriote, en finale.
Chez les masculins, la seule catégorie qui échappe au cannibalisme japonais se trouve être les -81kg. C'est un judoka local qui s'impose, Zelim Tckaev, l'Azerbaïdjanais qu'Alpha Djalo avait battu à l'Arena Champ-de-Mars. Il bat en finale le Canadien François Gauthier-Drapeau, pas loin de faire le doublé Paris/Bakou !
Sinon ? Sinon, les stars japonaises ont régalé : Ryuju Nagayama en -60kg, en prenant le meilleur sur son concurrent Taiki Nakamura sur un harai-goshi. Médaillé de bronze à Paris, battu en finale de Tokyo par Nakamura, le petit lutin de Tokai a montré vendredi qui était le patron.
Ensuite ? Des victoires plus ou moins éclatantes. Retenons évidemment celle de trois hommes : Tatsuki Ishihara et ses sode-tsuri-komi-goshi debout, Sanshiro Murao, intouchable en -90kg depuis sa reprise. L'ancien capitaine de Tokai a perdu trois combats depuis décembre 2022, dont deux fois contre Lasha Bekauri. Enfin, Dota Arai, l'hyper talentueux et toujours junior, -100kg nippon a régalé les passionnés avec ses mouvements de jambe. Son de-ashi-barai en finale contre le Brésilien Marcelo Fronckowiak est parfait. Un judoka au caractère très martial : son geste en sortant du tapis — il rengaina un katana imaginaire — dit bien quelque chose de ce judoka, fan de Shohei Ono et imprégné d'un état d'esprit proche de celui du génie de Tenri. En -66kg, remake de la finale mondiale d'Abou Dhabi 2024 avec, cette fois-ci la victoire de Takeshi Takeoka contre Ryuma Tanaka, aux pénalités. Un troisième shido donné à Tanaka pour non-combativité alors que Takeoka lançait une attaque qui, encore une fois selon le nouveau règlement, aurait dû être sanctionnée : pas de déséquilibre ni de chance réelle de faire tomber. Une nouvelle preuve que l'arbitrage se cherche, balançant entre ancien et nouveau.
En +100kg, Hyoga Ôta offre le dernier titre au Japon dans une catégorie très intéressante, puisqu'elle comptait le génial Tamerlan Bashaev, ou Kenta Nakano, le vainqueur de Tokyo. Bashaev battait Nakano sur un bijou de de-ashi-barai sur la deuxième jambe. Un mouvement somptueux ! Mais en finale, Ôta, deuxième à Tokyo, contrait le judoka tchétchène sur un yoko-guruma.
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