
CF juniors 2025 : le bilan en trois points
Hier à 05:34 AM
Crédit photo : L’Esprit du Judo
Avec l’inversion des dates entre championnats de France cadets et juniors par rapport aux saisons précédentes, ce sont ces derniers qui venaient clore ce mois de mars à Villebon. Une catégorie d’âge mise en coupe réglée depuis trois ans par la génération dorée chez les cadets, à l’international, en 2022. Cette génération «Sofia» et «Sarajevo», lieux de leurs exploits aux championnats d’Europe et du monde il y a trois ans, était plus que jamais attendue au Grand Dôme, pour leur ultime compétition nationale chez les juniors. Ils ont été tous solides au poste avec une marge conséquente sur le reste de la concurrence nationale. Des championnats qui furent également ceux du PSG Judo, avec autant de titres que d’engagés. Enfin, notons l’émergence de quelques individualités fortes de la génération cadette qui connurent les podiums à l’international l’année dernière. L’histoire est un éternel recommencement.
1) La génération cannibale de « Sofia » et « Sarajevo »
La liste est non exhaustive : Morgane Annis, Emma Melis, Doria Boursas, Sandra Darbes-Takam, Lila Mazzarino, Grace-Esther Mienandi-Lahou, Celia Cancan, Yahn Motoly-Bongambé, Kelvin Ray, Zacharie Dijol, Alexis Renard, Kylian Noël, Dayyan Boulemtafes, Keziah Harvent, Mathéo Akiana-Mongo.
Champions du monde et/ou d’Europe, médaillés, classés ou titulaires sur ces deux compétitions, ils furent la génération cadette la plus prolifique de ces dernières années pour la France. Première nation aux championnats d’Europe et du monde, l’Hexagone avait connu là un fantastique été, portée par une génération exceptionnelle.
Celle-là même qui a pleinement fait sienne cette édition 2025 des championnats de France et finalisant sa mainmise et sublimant une empreinte dont les premières traces remontent dès 2023.
Concrètement, elles sont cinq à être sacrées chez les féminines : Emma Melis (Montpellier Judo Olympic) en -57kg, Doria Boursas (Arts martiaux Asnières) en -63kg, Sandra Darbes-Takam (RSC Champigny) en -70kg, Lila Mazzarino (PSG Judo) en -78kg et Grace-Esther Mienandi-Lahou (Unis Sport Judo Villepinte) en +78kg. Morgane Annis (Alliance Grésivaudan Judo) est vice-championne de France pour la deuxième fois consécutive, battue en finale par Clara Mermet (ACBB Judo) dans un remake de la finale des -44kg des championnats de France cadets 2022 !
Chez les masculins, ils sont trois à monter sur la plus haute marche : Kelvin Ray (PSG Judo) en -60kg, Alexis Renard (PSG Judo) en -66kg, Dayyan Boulemtafes (PSG Judo) en -73kg, alors que Kylian Noël (Stade Bordelais Judo) en -66kg, Keziah Harvent (Arts martiaux Saint-Gratien) en -90kg et Mathéo Akiana-Mongo (FLAM 91) en +100kg sont en argent et Yahn Motoly-Bongambé (AJA Paris XX) est en bronze. Zacharie Dijol (Sucy Judo) se classe finalement cinquième en -60kg, battu par le judoka de l’AJA Paris XX pour la place de troisième.
Une emprise totale ou presque que les chiffres viennent conforter. Sans être exhaustif, on retiendra par exemple qu’Alexis Renard aura cumulé deux médailles d’argent et une d’or sur les trois championnats de France juniors. Kelvin Ray, lui, est double champion de France (2023 et 2025) et médaillé d’argent (2024). Doria Boursas est double championne de France en titre et médaillée d’argent en 2023, Lila Mazzarino est double championne de France (2023 en -70kg et 2025 en -78kg), Morgane Annis est triple médaillée nationale (deux fois en bronze, une fois en argent), etc.
Tout cela étant dit, reste maintenant à transformer l’essai à l’international. Les trajectoires de performance au niveau mondial sont formelles ou presque : une médaille mondiale juniors est une étape presque fondamentale dans la dynamique qui vous porte sur un podium mondial ou olympique. Un objectif que seule Celia Cancan a pour l’instant d’ores et déjà atteint avec le titre continental et l’argent mondial. Il y a eu certes des médailles – le titre européen et la cinquième place mondiale de Mazzarino et le bronze d’Annis et de Dijol l’année dernière – mais, chez les garçons, le pas reste à franchir au niveau mondial ou pour l’instant. Junior troisième année, les voilà à maturité de leur catégorie d’âge. Une compétition qui se densifie très fortement depuis 2023 et la disparition totale des conséquences de la période covid sur le judo mondial et qui risque, encore cette année – à condition d’être dans un pays facile d’accès – d’être d’un niveau féroce. Un podium mondial, non comme une fin en soi, mais un accélérateur de carrière pour leur arrivée chez les seniors.
2) Les 4 Fantastiques du PSG Judo
La statistique est sans aucun doute inédite : quatre engagés, quatre titres pour le club de Damiano Martinuzzi, Baptiste Leroy et Nicolas Mossion, tous sur la chaise de coach ce week-end.
C’est Kelvin Ray, septième du Grand Chelem de Paris en février, qui ouvrait le compteur Rouge & Bleu avec un uchi-mata de face contre Pierre Eberhardt de la formidable école de judo qu’est l’Alliance Grésivaudan de Nicolas Chansseaume et Olivier Cano.
Venait ensuite Alexis Renard, absolument époustouflant toute la journée. Des dires de beaucoup, il aura été le judoka le plus fort de ce samedi. En finale, il rencontrait Kylian Noël, pour une revanche de la finale 2024, remportée par Noël.
Deux styles différents, très au-dessus de la concurrence. Noël proposait/retrouvait un judo qui avait fait de lui un magnifique champion de France cadets en 2022 avec un ko-uchi-gake létal, un kata-guruma très efficient et tai-otoshi plein de promesses. Renard, lui, enchaînait les mouvements d’épaule aussi purs que terribles d’amplitude. Mais en finale, c’est sur le même mouvement que Ray, que son compère du PSG marquait. Est-ce que son stage, seul, au Kazakhstan, y est pour quelque chose ? On peut le penser.
Dayyan Boulemtafes, lui, se positionne comme la « petite » surprise du jour. Absent des championnats de France 2023 et 2024, longtemps blessé, le -73kg a repris le judo cette saison sur le tournoi d’Aix-en-Provence où il sera non classé. Débute alors une montée en puissance, très bien maîtrisée : vainqueur du tournoi du Loiret en janvier, il est troisième à Saint-Gratien. Ce samedi, plus structuré, Boulemtafes passe les tours et placarde sur le dos Oihan Sentenac en finale sur un o-soto-gari en garde unilatéral. Une victoire que peu lui prédisaient le matin de la compétition, dans une catégorie sans Peter Jean blessé et qui apparaissait comme très homogène.
Le dimanche, Lila Mazzarino s’imposait logiquement avec un ko-uchi-gari contre Sweety Essiemi Okale (Le Mans Sarthe Judo) en finale, et même si la demi-finale fut rude et indécise. Très concentrée, c’est une Mazzarino qui ne quittait pas son sourire après une journée maîtrisée.
Et derrière ? Il y a les deux titres de l’Olympic Judo Nice pour Bastien Pons en -81kg et Gayya Sonntag en -100kg. Deux enfants nissart, au club depuis leur début. De la très bonne formation pour ses deux judokas du club de Mohamed Otmane. En finale, Pons fait une « Nagase » avec un tani-otoshi parfait contre Désir Zoba Casi (FLAM 91), monté de catégorie pour l’occasion bien malgré lui, mais qui réalise une journée bluffante. En -100kg, Sonntag, médaillé européen et mondial cadets en -90kg, règle la concurrence avec une insolente facilité technique.
En troisième position, le Montpellier Judo Olympic remporte trois médailles – une de chaque métal – dont l’or pour Emma Melis, en -57kg. Septième l’année dernière, la Montpelliéraine devient championne de France en battant aux pénalités Clara Alonzo-Bonaventure (Stade Bordelais Judo).
En quatrième position, le JC Orthez de Luc Rey, pas loin de faire le doublé doré, puisqu’en -52kg Alicia Marques devient double championne de France, battant Sarah Bothy (Bourges Judo) sur un sumi-gaeshi. Junior deuxième année, Marques, cinquième des France seniors 1re division 2024, prouve sa régularité au top niveau national. Une catégorie qui comptait l’absence d’Alyssia Poulange, en convalescence après une opération et qui reviendra dans quelques semaines sur les tatamis. Deux combattantes très fortes dans une catégorie susceptible d’être doublée pour les grandes échéances (les +78kg sont assurées ou presque de l’être après notamment la finale du Grand Prix d’Autriche entre Celia Cancan et Grace-Esther Mienandi-Lahou). En -73kg, Oihan Sentenac fait jeu égal avec Boulemtafes, avant de se faire surprendre par le Parisien.
3) La relève arrive-t-elle ?
À pas comptés, dirons-nous. Bien sûr, il y a les deux judokas en or de l’OJ Nice : Bastien Pons est deuxième année quand Gaya Sonntag n’est lui que première année. Il y a aussi Kevin Nzuzi Diasivi (AJS 77), une des plus belles promesses chez les jeunes +100kg français. Médaillé mondial cadets 2024 en +90kg, ce judoka très bien construit, à la très grande qualité de vitesse sur ses mouvements d’épaule, surprend Mathéo Akiana-Mongo en finale. Un combat pour le titre qui était exactement le même que l’année dernière, mais cette fois-ci avec un résultat inversé. Une logique de domination et de continuité – comme en -60kg et encore plus en -66kg – où c’est le junior première année qui bat le deuxième année. Également chez les féminines, Clarisse Carillon en -57kg et Léonie Minkada-Caquineau en +78kg, toutes deux licenciées à Sainte-Geneviève Sports Judo. La première, en bronze, avait gagné le même métal aux Europes cadets l’année dernière. La seconde, fut vice-championne d’Europe et du monde cadette en 2024.
Plus précoce encore, Lucie Rullier (US Entraigues Judo), en -70kg. Championne du monde cadette 2024, championne de France cadette 2025, cette spécialiste d’uchi-mata termine en bronze ce dimanche. Ou Emma Feuillet-Nguimgo (JC Villers-le-Bel), en -78kg. Championne de France cadette il y a un mois et cinquième aux Mondes cadets 2024.
Deux jeunes combattantes exemptées de la première sortie de l’Équipe de France cadets le week-end prochain à Teplice en République tchèque.
Les champions de France 2025
-44kg : LIMA Imane (AS Chelles Judo)
-48kg : MERMET Clara (ACBB Judo)
-52kg : Alicia MARQUES (JC Orthézien)
-57kg : MELIS Emma (Montpellier Judo Olympic)
-63kg : BOURSAS Doria (Arts martiaux Asnières)
-70kg : DARBES-TAKAM Sandra (RSC Champigny)
-78kg : MAZZARINO Lila (PSG Judo)
+78kg : MIENANDI-LAHOU Grace-Esther (Unis Sport Judo Villepinte)
-55kg : BENLAHMER Mohamed Amine (JCB Arras)
-60kg : RAY Kelvin (PSG Judo)
-66kg : RENARD Alexis (PSG Judo)
-73kg : BOULEMTAFES Dayyan (PSG Judo)
-81kg : PONS Bastien (Olympic Judo Nice)
-90kg : ASCOFARE Rayane (Judo Académie Paris Sud)
-100kg : SONNTAG Gayya (Olympic Judo Nice)
+100kg : NZUZI Diasivi Kevin (AJS 77)
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