J. Eyre « Ce n'est pas tous les jours que la France gagne la médaille d'argent. »

 

Mi-décembre, l’Equipe de France masculine U20 s’est adjugée la deuxième place du Mondial D1A. Elu meilleur défenseur de la compétition, notre Bleuet James Eyre est revenu sur cette compétition réussie, dans la continuité de ces dernières saisons.

Crédit photo : David Vörös


La France termine deuxième du Mondial D1A U20, que doit-on retenir de cela ?

On a fait un très bon tournoi. Ce n’est pas tous les jours que la France gagne la médaille d’argent. On travaille pour ça depuis le début de la saison. C’est dommage pour l’or, on est tous un peu déçus puisque c'était l'objectif qu'on s'était fixé en début d'année mais d’un autre côté il faut regarder le positif donc on est quand même heureux.

Tu as été élu meilleur défenseur de la compétition, qu'est-ce que ça te fait ?

Ça fait plaisir, surtout que je l'ai été avec un de mes meilleurs potes depuis longtemps, avec Emil (Tavernier) en attaquant. J’étais très fier de mon côté mais d'avoir un moment comme ça avec Emil, c’était vraiment spécial, c’était cool.

Emil Tavernier et James Eyre lors de la cérémonie des récompenses du Mondial D1A U20 (Crédit : David Vörös)

C'est quelque chose qu'on vise avant le début de la compétition ?

Honnêtement pas du tout. Je ne pensais vraiment pas à ça. Tout au long de la compétition, quand on voit les points qui montent, quand tu joues bien, oui ça te rentre dans la tête mais quand tu débutes un tournoi comme celui-ci, tu n'y penses pas.

« Mon style de jeu est toujours porté sur l’offensive »

Tu es le meilleur passeur et le défenseur le plus prolifique de la compétition, c'est important pour toi d'être également décisif devant ?

Oui, mon style de jeu est toujours porté sur l’offensive. Je suis un défenseur assez offensif, même si je n'oublie pas les tâches défensives.

As-tu des regrets sur la compétition, à titre personnel ? Et concernant le plan collectif ?

Des regrets… Je n’ai pas pu jouer le match contre la Hongrie. Je me suis blessé lors du match précédent. J'ai eu une petite commotion mais avec le staff on en a parlé, on ne voulait pas prendre le risque que ça empire. Donc c’est un regret parce que j’aurais quand même bien voulu finir le tournoi avec les potes mais bon c’est comme ça. Sur le plan collectif, des regrets sur le match contre le Kazakhstan. Je pense qu’on a très bien commencé le match mais qu'on a tous un peu dérapé, on a eu du mal à continuer à jouer.

Quel est ton match le plus abouti durant le Mondial, selon toi ? Et côté collectif ?

Il me semble que c'est contre le Japon que j’ai mis le plus de points (3) mais pour moi, mon plus gros match devait être contre le Kazakhstan. J’ai eu à peu près 27 minutes de temps jeu donc j’étais fatigué mais je trouve que j'ai fait un match assez correct. Contre le Danemark, c’était notre meilleur match tous ensemble, on a vraiment bien joué. Puis on a fait une belle troisième période contre le Japon. Dans les deux premiers tiers, on avait un peu de mal mais ensuite, on a mis toutes nos idées de côté, on s’est dit qu'on allait jouer notre jeu. C'est ce qu'on a fait et on a bien fini le match.

James Eyre lors de Kazakhstan – France (0-4), au Mondial D1A U20 (Crédit : David Vörös)

« On a de très bons joueurs sur les deux lignes »

Justement, la victoire face au Danemark vous a motivé pour la suite ?

C’est sûr, c’était vraiment cool de gagner ce match. Ce n’est pas tous les jours que la France bat le Danemark. C’est toujours sympa d'évoluer contre un joueur qui se fait drafter en NHL. Ce n'est pas souvent que ça arrive.

Si tu devais garder un seul but dans cette compétition, ce serait lequel ?

Ça devait être contre le Japon, lors d'un powerplay, quand je fais la passe à Emil et qu'il tire pleine lucarne. J'ai bien aimé celui-là !

La France a clairement été l'équipe la plus efficace du tournoi en powerplay, comment expliquer ça ?

On a de très bons joueurs sur les deux lignes. On sait tous très bien jouer ensemble, on a une bonne connexion. On arrive à se trouver quand il faut, on n’a pas de problème là-dessus, on a bien fait bouger le palet et les adversaires, ce qui nous a permis de marquer des buts plus facilement.

Emil Tavernier célébrant son but avec James Eyre et Philéas Perrenoud notamment, lors de France – Japon (5-3), au Mondial D1A U20 (Crédit : David Vörös)

Comment le vestiaire a géré l'arrivée d'Éric Blais en juin ?

Il y a eu ce petit problème en début d’année où il est venu un peu tard mais dès qu’il est arrivé, on s’est tous mis à fond. Il est génial Éric, c'est un très bon coach alors on a tout donné pour lui, ça s'est bien passé.

« J’ai bien progressé aux Etats-Unis, je me suis beaucoup entraîné pour devenir meilleur »

C'était ton deuxième Mondial avec les Bleuets, y a-t-il des choses qui ont changées par rapport à celui que tu as disputé en U18 ?

Des choses qui ont changé… L'équipe en elle-même a changé. Ce n’est pas le même groupe qu'en U18. Il y a eu deux ou trois changements qui ont mené un peu plus vers l’argent. En Slovaquie, c'était quand même assez spécial parce que le pays est vraiment basé sur le hockey. Beaucoup de monde assiste aux matchs. Quand t'as 18 ans, t’es jeune, tu vois tout ce monde qui vient te voir, ça fait quelque chose. Cette année, c'était aussi bien, il y avait un peu de monde, c'était cool. Budapest c'était magnifique, on a pu visiter la ville.

Sur le plan mental par exemple, tu as trouvé que tu avais progressé ?

Oui j’ai quand même bien senti un changement. Lors du championnat du monde U18, j’étais sur la troisième ligne, je n’étais pas forcément le meilleur défenseur sur la glace. Puis je suis parti aux États-Unis l’année dernière, je suis dans ma deuxième saison. J’ai quand même bien progressé là-bas, je me suis beaucoup entraîné pour devenir meilleur.

James Eyre et Charlie Simond célébrant la troisième place au Mondial D1A U18 en 2022 (Crédit : )

Ça fait six ou sept ans que tu joues avec des gars comme Nathan Nicoud, Emil Tavernier ou encore Eliot Cotet, en club comme en équipe de France, c'est facile de jouer avec eux, non ?

Bien sûr que c'est facile, on se connaît depuis tout petit mais franchement même avec les autres de l'équipe, on se connaît très bien depuis les U16. On a fait tellement de tournois, de stages tous ensemble qu'on sait comment on joue et qu'on connaît nos forces et nos faiblesses. Entre joueurs on se comprend.

Peux-tu nous résumer un peu ton parcours ?

J’ai commencé le hockey à Morzine, à 3 ans. Je viens d'une famille anglaise. Mon frère est le premier à avoir joué au hockey. J’ai fait beaucoup de sport mais j’ai vraiment bien aimé le hockey. J'ai dû faire un choix en U13 ou U15, pour voir si je continuais le hockey ou le football. J'ai choisi le hockey parce que je préférais ça et que j'étais un peu meilleur. Quand je suis parti de Morzine, j'ai joué au HC 74, à partir de U13, jusqu'en U20, avec les équipes de France en parallèle. Lors de ma dernière saison au HC, j'ai aussi joué avec Morzine-Avoriaz, pour la première fois avec mon frère.

Je suis parti aux États-Unis, à Boston, il y a deux ans. Au début, je voulais faire mes études aux États-Unis, en hôtellerie puisque mes parents tiennent un hôtel à Morzine. Puis je me suis rendu compte qu'il valait mieux revenir en France pour les études afin d'être directement basé dans l’hôtellerie française. Je vais essayer de chercher une équipe l’année prochaine pour revenir en Europe ou en France.

« Mon rêve serait de jouer les JO de 2030, à Nice »

Y a-t-il des joueurs présents en équipe de France senior sur lesquels tu essayes de prendre exemple ?

Lors du championnat du monde U18, j'ai été contacté par une équipe de NA3HL aux États-Unis. J'ai été drafté par ce club. Louis Boudon, qui est en équipe de France senior, avait joué justement en NA3HL. Il a fait une saison, ensuite il est parti en NAHL puis en NCAA I et maintenant il entame sa carrière professionnelle aux États-Unis. J'aurais aimé faire pareil mais il y a eu quelques problèmes avec l’équipe aux États-Unis donc j’ai décidé d'en changer. Je suivais déjà Louis Boudon avant qu'il parte aux Etats-Unis puisqu'il vient de Villard-de-Lans, c’est proche de Morzine.

Tu avais le numéro 5 durant le Mondial, c'est un numéro qui a une importance particulière pour toi ou pas spécialement ?

Non, pas du tout, en équipe de France tu ne choisis pas ton numéro parce que ce sont les mêmes maillots chaque année. Je ne sais pas comment c'est défini mais j'aime bien le 5, ça me va. L’année dernière, en club j’étais le 28 parce que mon frère a ce numéro. Depuis tout petit, c’est un peu mon héros dans le hockey donc j’ai pris le même numéro. Cette année, j’ai pris le 74 pour me rappeler un peu de la maison.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

Mon rêve serait de jouer les JO de 2030, à Nice. Ce serait l'objectif de ma carrière et puis si j’y arrive, parfait !

Tom Guidoux, Fabian Riu, James Eyre et Raphaël Chauvel après Danemark – France (4-6), au Mondial D1A U20 (Crédit : David Vörös)

Les résultats des Bleuets lors du Mondial D1A U20

  • Dimanche 10 décembre : Danemark 4-6 France (1-1 ; 1-1 ; 4-2)
    • Buts : Philéas Perrenoud (x2), Hugo Raveaud, Ulysse Tournier, Mattis Chapuis et Valentin Grossetete
  • Lundi 11 décembre : France 5-3 Japon (1-1 ; 1-2 ; 3-0)
    • Buts : Valentin Grossetete (x2), Raphaël Brites et Emil Tavernier (x2)
  • Mercredi 13 décembre : Kazakhstan 4-0 France (1-0 ; 1-0 ; 2-0)
  • Jeudi 14 décembre : France 7-4 Autriche (2-1 ; 3-1 ; 2-2)
    • Buts : Hugo Nogaretto, Valentin Grossetete (x2), Antoine Addamo, Emil Tavernier, Téo Toubhans-Besnier et Raphaël Chauvel
  • Samedi 16 décembre : France 0-4 Hongrie (0-1 ; 0-2 ; 0-1)

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