E. Duvin « Nous avons un groupe vraiment talentueux »

 

Durant cette trêve hivernale, l’Equipe de France Féminine retrouve la compétition. Les Bleues auront à cœur de se retrouver après une dernière compétition, le Mondial à Brampton où elles ont connu la descente. Cadre des Tricolores, Estelle Duvin nous parle de ces retrouvailles et de sa bonne forme actuelle.

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Tout d'abord, quelle est ton ressenti sur ta forme actuelle ?

Ça va ! Je suis bien dans le rythme de la saison avec pratiquement deux matchs tous les week-ends. En même temps, j'ai aussi hâte que le break de Noël arrive (rires).

Tu réalises actuellement un très gros début de saison avec plus de trente points inscrits. Tu t'attendais à ce type de démarrage ? Comment l'expliquerais-tu ?

En termes de points, je ne me fixe pas d'objectifs à atteindre à tel moment de la saison. Après la saison dernière, je sais que j'ai un rôle offensif important dans l'équipe, et que je suis une joueuse qui a la capacité de pouvoir faire la différence. Mes performances correspondent aux attentes que le club a envers moi et les objectifs que je me fixe. Donc oui, c'est un bon début de saison (sourire).

Quand je signe dans une équipe, je veux jouer le titre

Ressens-tu une pression particulière en étant une des armes offensives principales de ton équipe ?

La pression peut être présente parfois mais j'essaye de ne pas le voir comme ça. Depuis que joue au hockey, j'ai toujours eu cette motivation pendant les matchs et cette volonté de faire la différence. C'est dans mon ADN de vouloir être une joueuse décisive. Je l'entreprends plus comme une motivation supplémentaire pour performer.

Cela fait maintenant deux saisons que tu joues au SC Bern Frauer après un passage réussi en Finlande. Quelles sont les différences que tu as pu observer entre les deux championnats ?

En Finlande, le championnat est plus basé sur la rapidité, sur le talent individuel. En Suisse, je trouve que c'est un peu plus physique. A la base, je pense que le championnat finlandais est plus adapté à mon profil. Mais en Suisse, j'ai bien réussi à m'adapter au championnat au fur et à mesure des matchs. 

Ton club de Berne joue les premiers rôles en Suisse. C'était important pour toi d'être dans une équipe avec ce statut ?

Oui, quand je signe dans une équipe, je veux jouer le titre. C'est une des différences quand j'étais en Finlande et là en Suisse. En Finlande, j'ai toujours joué dans une équipe qui jouait le milieu-haut de tableau mais qui ne visait pas de titre. Alors que là depuis deux ans, je suis dans un club qui a pour ambition de gagner le championnat. L'an dernier, on était passé proche. Cette année c'est vraiment l'objectif !

Par rapport à la saison dernière, tu sens ton équipe mieux armée pour aller chercher le titre ?

L'an dernier, c'était plutôt une surprise si on gagnait. On avait une bonne équipe et on a réussi à aller en finale mais on n'était pas les favorites. Cette saison, on a vraiment l'équipe et la profondeur pour aller chercher le titre. On fait partie des trois équipes favorites ! On est une équipe avec trois lignes capables d'apporter offensivement. Ce qui fait notre force est qu'on a des joueuses un peu plus âgées, avec de l'expérience, des joueuses internationales suisses, françaises comme M.P (Marie-Pierre Pellissou) et moi mais aussi des jeunes talentueuses en plein développement, qui apportent aussi beaucoup à l'équipe.

Crédits photos : SC Bern Frauen

Je n’ai pas changé ma manière d’être ni ma manière de faire

Pour toi, cet équilibre entre joueuses expérimentées et jeunes talents fait la différence ?

Exactement ! Et si on a une ligne avec des joueuses moins performantes pendant le match, on sait que d'autres filles vont pouvoir prendre le relais et que tout ne repose pas sur elles. C'est grâce à notre profondeur de banc.

Qu'est-ce que ça représente de jouer avec une coéquipière de l'Equipe de France dans ton club ?

C'est une bonne chose ! On partage une double expérience ensemble avec les stages de l'Equipe de France, les championnats du Monde et on revient toutes les deux en club. On peut s'appuyer l'une sur l'autre, et s'entraider dans l'équipe.

Crédit photo : SC Bern Frauen

Est-ce que tu ressens un impact positif dans tes automatismes en sélection avec elle ?

C'était vrai l'année dernière car on était sur la même ligne, mais cette saison moins car on ne l'est plus. On est toutefois amené à jouer ensemble de temps en temps, donc ça a forcément un impact. Et on a les mêmes systèmes de jeu donc il y a quand même des automatismes, mais moins importants que l'année dernière.

Depuis le départ de certaines cadres après le Mondial à Angers, tu as pris un nouvel rôle. Comment te sens-tu dans ces nouvelles fonctions ?

C'est vrai que j'ai plus de responsabilités. J'essayais déjà de le faire quand ces cadres étaient encore là. C'est plutôt la suite logique pour moi. Je continue à prendre en expérience. Mon statut a changé comme je suis l'une des plus anciennes de l'équipe, mais je n'ai pas changé ma manière de faire ni ma manière d'être.

Les performances qu’on fait en club, c’est aussi pour l’Equipe de France

Durant cette trêve, c'est le retour de l'Equipe de France Féminine avec le Tournoi des 4 Nations. Qu'est-ce que te laisse présager ce regroupement ?

Ça va faire du bien de se retrouver en équipe car on ne s'est pas vues depuis cet été. Il y a de l'excitation de retrouver les filles et le staff. On a à cœur de bien faire et de performer car le Mondial au Canada s'est achevé sur une relégation. On est contentes de pouvoir refaire un tournoi, de prendre de l'expérience dans cette jeune équipe. On a hâte d'être au stage.

Tu l'as ressenti comme un manque de ne pas se retrouver avec tes coéquipières de l'Equipe de France ?

Oui car avec le côté sportif, il y a tous ces moments humains de partage. Pendant une semaine, on est ensemble du matin au soir. Ça fait du bien de couper un peu du club, de voir autre chose. On est restés en contact pendant cette période, avec le staff et l'équipe. On a eu aussi des meetings en visioconférence, donc on a réussi à garder contact. Mais ce n'est pas pareil qu'en stage.

Crédit photo : Andrea Cardin/IIHF

Tu suis les performances de tes coéquipières ?

C'est nécessaire de voir la forme de tout le monde, de visionner les performances. Et en même temps, garder dans un coin de la tête que les performances qu'on fait en club, c'est aussi pour l'Equipe de France. On s'entraîne en club pour être fortes en club mais aussi pour être les meilleurs possibles quand on arrive en Equipe de France.

Vous allez jouer durant ce rassemblement, un quart de finaliste du dernier championnat du monde le Japon, un promu en Division A le Danemark et un relégué en Division IA, la Hongrie. C'est important d'avoir ce type de confrontation pour préparer le Mondial ?

C'est un bon tournoi avec de gros adversaires pour nous préparer au Mondial. On va jouer la Hongrie qui descend avec nous. C'est une nation qu'on rencontre régulièrement, qu'on connaît bien. Ce sont toujours des matchs serrés. Ensuite, le Japon et le Danemark sont deux équipes mieux classées que nous. On veut montrer qu'on est capables de battre ces nations, censées être plus fortes que nous sur le Ranking Mondial.

On est une famille, on est solidaires, on est là les unes pour les autres

Quels sont tes objectifs sur ces retrouvailles et sur les prochaines représentations avec l'EDF ?

Sportivement, on veut performer et remporter les trois matchs car on ne commence jamais une rencontre pour la perdre (rires). On veut gagner ce tournoi des 4 Nations ! On veut aussi construire et développer une structure de groupe en dehors de la glace. On est une équipe jeune donc on a besoin de trouver des repères, de vivre des émotions ensemble, garder des bons souvenirs. L'énergie positive du groupe sera importante.

Quelles sont les principales forces de l'Equipe de France Féminine avant de commencer le tournoi ?

Nous avons un groupe vraiment talentueux. Nos jeunes joueuses ont besoin de prendre de l'expérience, mais ont de la qualité. On est une famille, on est solidaires, on est là les unes pour les autres. Il nous reste le développement sur la glace pour être encore plus fortes.

Crédit photo : Xavier Lainé

Le calendrier des Bleues durant la trêve

  • Jeudi 14 décembre : Japon – France (20h00)
  • Vendredi 15 décembre : France – Danemark (20h00)
  • Samedi 16 décembre : France – Hongrie (16h30)

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