LMS | Tour de France (13/16) : Chambéry, la stabilité pour continuer à grandir

Harun Hodzic (Chambery Savoie Mont-Blanc Handball)

Beau quatrième du dernier championnat, Chambéry entame la nouvelle saison avec ambition et stabilité. Derrière le trio des favoris, les Savoyards comptent jouer leur carte à fond pour essayer de décrocher à nouveau un sésame européen. Pour relever ce défi, Erick Mathé et ses hommes vont capitaliser sur les forces savoyardes, à commencer par la formation locale.

Il a finalement fallu recruter un arrière droit pour compenser la grave blessure de Gustavo Rodrigues. 𝗠𝗮𝘅𝗶𝗺𝗶𝗹𝗶𝗮𝗻 𝗝𝗼𝗻𝘀𝘀𝗼𝗻 est donc la première et seule recrue de Chambéry cette saison, qui, dans l’autre sens, n’aura également pas vu beaucoup de trafic. Seul Jean-Loup Faustin a en effet quitté la Savoie (pour Dunkerque). Il a été remplacé par un jeune joueur du cru : Noa Tremey. Beaucoup de stabilité donc après une saison bien réussie au pied du Mont Blanc. Sera-ce suffisant pour rééditer la performance cette saison ? Les Chambériens sont-ils armés pour résister à la troupe d’ambitieux qui visent l’Europe ? Et pourront-ils performer en coupe d’Europe dans le même temps, vu la poule très relevée dont ils ont hérité ? On a discuté de tout ça avec Erick Mathé.

Erick Mathe (Chambery Savoie Mont-Blanc Handball)

Les premiers du reste du championnat

Chambéry a réussi une belle saison 2022-2023. Le club du président Poncet a notamment fait tomber Paris au Phare et a été plutôt régulier. Finalement, Erick Mathé et ses hommes finissent quatrièmes, à 8 points du podium : “On est les premiers du reste du championnat, glisse l’entraîneur savoyard. C’est une belle performance et on va essayer de rééditer cela.” Quand on demande au coach s’il espère titiller les trois “gros”, il tempère, lucide et humble : “Il faut être réaliste. On peut les embêter sur un match, on l’a fait, en battant Paris, en embêtant vraiment Montpellier… Sur toute la saison, ça reste compliqué même si on l’a déjà fait (3e en 2019). De toute façon, on va se concentrer sur nous, ça fait déjà pas mal de travail !” On l’a bien compris, à Chambéry, même si l’on vit près des sommets, on garde les pieds sur terre. Et les Savoyards ont raison vu tous les prétendants à la 4e place, synonyme de Ligue Européenne.

La stabilité ? “Un gain de temps, mais aussi un peu un piège

L’effectif n’a donc quasiment pas bougé à Chambéry. Le départ de Faustin est quand même préjudiciable car Jean-Loup avait un rôle important dans l’effectif des deux côtés du terrain. Mais il permet de faire de la place au jeune Noa Tremey, espoir de l’Académie chambérienne. Hormis ce départ et l’arrivée du joker suédois, aucun mouvement. N’est-ce pas un vrai avantage quand certains des concurrents renouvellent bien plus massivement leur groupe ? Erick Mathé détaille : “A priori, c’est un vrai gain de temps en phase de préparation. On se connaît déjà bien et cela permet de rentrer très rapidement dans les détails, là où certaines équipes doivent bâtir leurs fondations. Mais attention, cela peut aussi être un peu un piège. Il ne faut pas qu’on croit qu’on est déjà prêt. On a besoin de se développer, de redistribuer quelques rôles et de bien réintégrer des joueurs comme Tritta ou Pecina qui ont été pas mal blessés.” Pas d’euphorie donc, logique, mais beaucoup de travail et de recherche de précision pour les Savoyards, qui vont se frotter à du lourd d’entrée avec Nîmes et Montpellier au programme

Benjamin Richert (Chambery Savoie Mont-Blanc Handball)

La jeunesse et l’Europe

Chambéry aura aussi fort à faire en Coupe d’Europe. Après leur mésaventure hongroise de la saison dernière, les Savoyards sont tombés dans une poule très relevée avec Berlin et Bucarest. Les Allemands sont tenants du titre et les Roumains, habitués de la Ligue des Champions ont un effectif redoutable, en ayant notamment recruté Cindric dernièrement. Du très lourd donc, auquel il faut ajouter un changement de formule qui oblige Chambé’ à un exploit. Désormais, la Ligue européenne commence par une phase de poules à 4, dont seuls les deux premiers passent (contre les 4 premiers sur 6 la saison dernière). Chambéry va donc devoir réaliser un exploit. Mathé relativise : “Oui, le changement de formule est un peu dommageable. Premièrement, ça nous fait moins de matchs au Phare devant notre public (3 contre 5 avant). Deuxièmement, vu la poule qu’on a, c’est plus compliqué de passer au deuxième tour. Maintenant, on s’est battu toute l’année dernière pour être européen, ce n’est pas pour pleurer en début de saison parce qu’on a des gros clubs dans notre poule !! C’est ce qu’on cherche, avoir de belles affiches au Phare. Notre public va se régaler, et on veut faire des surprises.

Ce sera l’occasion pour la jeunesse chambérienne de briller. L’effectif laisse ainsi beaucoup de place à la formation locale. “C’est une vraiefierté pour le club et la région“, souffle Erick Mathé. Les jeunes Tissot, Hodzic, Tremey, Brouzet, Kalandadze, vont donc pouvoir continuer à grandir et même, vitesse grand V, en se frottant aux plus grands lors de soirées européennes enflammées. Que rêver de mieux pour leur progression ? Fin octobre, Chambéry enchaînera d’ailleurs une série digne de la Ligue des Champions. En 10 jours, les Savoyards enchaineront Berlin, Nantes, Bucarest et Paris. Bon appétit !

Au-delà de sa jeunesse prometteuse, Chambéry c’est aussi et surtout un effectif solide, bâti autour de valeurs sures du championnat. L’expérience ne manque pas en Savoie et, même si la campagne européenne coûtera à coup sûr de l’énergie, l’effectif d’Erick Mathé dispose de suffisamment de qualités pour performer sur tous les tableaux.

 

Tristan Paloc

 

 

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