JO (M) | La Suède, candidat crédible à la médaille d'or ?

GOTTFRIDSSON Jim (Suède)

Si la France et le Danemark, dans la même poule au premier tour du tournoi olympique masculin, sont les favoris pour la médaille d’or, la Suède devrait aussi avoir son mot à dire. Le troisième du dernier Euro a les armes pour viser plus haut que la médaille de bronze à Lille, dans deux semaines.

Le genre de coup de massue qui fait très mal. Ou quand la bosse s’estompe, le souvenir du choc demeure. Ce but pris au bout du temps réglementaire en demi-finale contre la France lors du dernier Euro en janvier dernier, marqué de manière acrobatique par Elohim Prandi, qui permit à la France d’arracher la prolongation puis de renverser la vapeur pour accrocher la finale, a fait mal à l’équipe de Suède. Quelques mois plus tard, qu’en est-il ? Les Suédois ont digéré le coup, forcément, mais l’oublier paraît difficile. La motivation est forcément au rendez-vous pour un tournoi olympique, moment rare dans une carrière, et il n’y a pas forcément besoin d’un supplément de ce côté. Côté suédois, il pourrait cependant y avoir une petite volonté de revanche en plus, pour peut-être aller chercher le plus beau métal en France.

Un effectif très expérimenté, où beaucoup jouent peut-être leurs dernières chances de médaille olympique

Karl Wallinius (THW Kiel)

Pour partir à la quête de l’or, une médaille jamais remportée par la sélection masculine suédoise aux JO, les hommes de Glenn Solberg ont hérité d’un groupe avec des adversaires à leur portée. S’il faut toujours se méfier de l’Espagne, dont la contre-performance à l’Euro ne doit pas faire oublier la richesse de l’effectif, la Slovénie, la Croatie et le Japon sont des adversaires abordables. Le premier adversaire des Suédois, samedi soir, l’Allemagne, est probablement le plus gros morceau. Mais les Suédois connaissent bien ces Allemands, qu’ils ont battu lors du match pour la troisième place du dernier Euro, et de nouveau en match de préparation en mai dernier. De plus, neuf des dix-sept joueurs de l’effectif olympique jouent en Allemagne, et parmi les huit autres, quatre y ont joué assez longuement.

De fait, l’effectif suédois est expérimenté : seuls deux joueurs de la sélection des 17 ont 25 ans ou moins, Karl Wallinius et Felix Möller. Ce dernier, pivot de Sävehof qui a signé à Aalborg pour la saison prochaine, compense l’absence d’Andreas Nilsson, qui a dû renoncer à sa participation aux JO il y a quelques semaines. Ce remplacement d’un joueur de 34 ans par un qui en a 21 tire in extremis vers le bas une moyenne d’âge plutôt élevée, même si Möller sera réserviste à Paris. Il fait partie des rares joueurs de la sélection à découvrir les JO, aux côtés d’Oscar Bergendahl et du Montpelliérain Sebastian Karlsson – tous les autres étaient déjà présents à Tokyo en 2021 (Tobias Thulin et Jonathan Edvardsson en tant que réservistes). Par ailleurs, douze des membres de l’équipe font partie de l’équipe championne d’Europe en 2022, le titre qui avait remis la Suède au premier plan, 20 ans après le dernier titre de cette grande nation de handball, et dix ans après la médaille d’argent aux JO de Londres.

C’est donc une génération au top de sa maturité, dont certains risquent de jouer probablement leurs derniers espoirs de médaille olympique à Paris : en 2028, six joueurs (Appelgren, Palicka, Gottfridsson, Lagergren, Pettersson, Darj) auront plus de 35 ans, six autres (Thulin, Bergendahl, Karlsson, Pellas, Carlsbogard, Wanne) auront entre 32 et 34 ans. On devrait forcément revoir certains de ces douze joueurs à Los Angeles lors de la prochaine olympiade, mais beaucoup risquent de ne plus en être.

Des demi-centres parmi les meilleurs du monde

CLAAR Felix (Suède)

La Suède compte plusieurs atouts. Le principal concerne ses meneurs de jeu, qui sont parmi les meilleurs à leur poste : Jim Gottfridsson (Flensburg) et Felix Claar (Magdebourg) ont tous les deux une capacité à trouver l’intervalle pour placer une passe, ou pour faire des différences eux-mêmes. Ils pourront s’appuyer, à leur gauche, sur Jonathan Carlsbogard, l’arrière du Barça, ou Karl Wallinius, l’ancien Montpelliérain désormais à Kiel. Ils ne pourront cependant pas compter sur Eric Johansson, un des meilleurs buteurs de Bundesliga, qui a dû se faire opérer au genou il y a quelques semaines. A leur droite, les deux maestros auront le solide Albin Lagergren, partenaire de Claar à Magdebourg, et Lukas Sandell, le joueur de Veszprém. Notons qu’un troisième demi-centre, Jonathan Edvardsson, est réserviste.

Les ailes seront plutôt bien pourvues aussi, avec des joueurs bien connus en France : les Montpelliérains Lucas Pellas (aile gauche) et Sebastian Karlsson (aile droite) seront là pour trouver des solutions de tirs dans les petits espaces ou filer en contre, en balance avec les plus expérimentés Hampus Wanne (Barcelone) et Daniel Pettersson (Magdebourg), probables titulaires. Quant au poste de pivot, ce sera du solide : outre le jeune Möller, Max Darj (Berlin) et Oscar Bergendahl (Magdebourg, encore) occupent le poste. Darj, en particulier, est un point d’appui important en défense dans le dispositif suédois.

PALICKA Andreas (Suède)

Enfin, les gardiens sont là aussi des personnes très expérimentées. Mikael Appelgren, 34 ans, a fait son retour en équipe nationale, alors que Simon Möller, le futur gardien de Toulouse et présent à l’Euro, blessé, est forfait. Le chevelu portier de Rhein-Neckar Löwen sera réserviste, derrière les deux titulaires habituels, Tobias Thulin et l’éternel Andreas Palicka. Le portier de tout juste 38 ans – il a fêté son anniversaire il y a deux semaines – sera un peu chez lui en première semaine, lui qui porte les couleurs du Paris Saint-Germain tout au long de l’année. Toujours réactif et précieux, Palicka sera un des atouts majeurs de la Suède dans ce tournoi.

La liste complète de la sélection suédoise

Gardiens : Andreas Palicka (Paris Saint-Germain), Tobias Thulin (Szeged)
Ailiers droits : Sebastian Karlsson (Montpellier), Daniel Pettersson (Magdebourg)
Arrières droits : Albin Lagergren (Magdebourg), Lukas Sandell (Veszprém)
Demi-centres : Felix Claar (Magdebourg), Jim Gottfridsson (Flensburg)
Arrières gauches : Jonathan Carlsbogard (Barcelone), Karl Wallinius (Kiel)
Ailiers gauches : Lucas Pellas (Montpellier), Hampus Wanne (Barcelone)
Pivots : Oscar Bergendahl (Magdebourg), Max Darj (Berlin)

Réservistes : Mikael Appelgren (gardien, Rhein-Neckar Löwen), Jonathan Edvardsson (demi-centre, Hanovre), Felix Möller (pivot, Aalborg)

MG

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