
Maxime Sorel, du Vendée Globe à l’UTMB : « Mes limites mentales s’élargissent »
11/09/2025 20:01
Connaissez-vous le point commun entre le Vendée Globe, l’Everest et l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) ? Maxime Sorel. À 39 ans, le navigateur malouin a ajouté l’ultra-trail de référence à son palmarès d’aventures extrêmes. Quelques jours après avoir franchi la ligne d’arrivée de l’UTMB, il raconte une trajectoire singulière où la mer, la montagne et la course d’endurance se répondent pour repousser, toujours un peu plus, ses limites. « Mes limites mentales s’élargissent » : la formule résume le fil rouge de ses défis. Au-delà de la performance pure, c’est la curiosité et la recherche de sens qui l’emmènent d’un océan à un sommet, d’un sommet à un sentier. Chaque projet devient une pièce supplémentaire d’un puzzle intérieur, une expérience qui nourrit la suivante. Course autour du monde en solitaire et sans escale, le Vendée Globe est une immersion totale dans l’engagement. Le large impose le doute, la patience, la lucidité dans la durée. On y apprend à décider vite, bien, et à accepter l’imprévu. C’est une discipline où la tête pilote autant que les voiles. L’Himalaya convoque une autre forme de dépouillement. L’altitude oblige à l’humilité, à la gestion millimétrée de l’effort et du risque. On n’y triomphe jamais : on compose avec la montagne, la météo et soi-même. Cette confrontation au vide, au froid, au temps long, renforce les fondations mentales du marin-aventurier. Autour du Mont-Blanc, l’UTMB est l’une des épreuves les plus emblématiques du trail longue distance. Les heures s’enchaînent, la nuit succède au jour, et le corps négocie sans cesse avec le relief. Ici, la gestion de l’allure, de l’alimentation et du mental est une partition subtile. Arriver au bout, c’est déjà une victoire sur le découragement. De ces expériences, Maxime Sorel tire une grammaire commune : connaître ses réactions en situation de stress, apprivoiser la fatigue, rester présent à l’instant et faire de la simplicité une force. La voile au large lui apprend la vigilance et la stratégie, la haute montagne l’écoute de soi et la prudence, l’ultra-trail la constance et l’économie du geste. Autant d’atouts qui, combinés, élargissent le champ du possible. Les passerelles sont nombreuses : la capacité à segmenter l’effort, à célébrer de « petits objectifs » pour avancer, à s’adapter aux changements sans gaspiller d’énergie. Et puis il y a la joie du chemin, ce plaisir brut d’être dehors, en mouvement, là où l’on se sent vivant. À travers ces défis, le Malouin partage une vision : l’aventure n’est pas un catalogue d’exploits, mais un moyen de mieux se connaître. Elle inspire, fédère, et rappelle que la performance n’a de sens que lorsqu’elle s’inscrit dans une histoire humaine. Quelques jours après l’UTMB, l’envie de repartir est déjà là, non pas pour cocher une case, mais pour continuer d’apprendre. Sur mer, sur les sentiers ou au-dessus des nuages, la trajectoire de Maxime Sorel raconte une évidence : se dépasser, c’est d’abord élargir ce que l’on croit possible.Du grand large aux plus hauts sommets : la quête de Maxime Sorel
Trois terrains extrêmes, une même exigence
Vendée Globe : l’école de la solitude et de la décision
Everest : le toit du monde comme ligne d’horizon
UTMB : l’endurance comme art de vivre
Quand les disciplines se parlent
État d’esprit et transmission