Denis Van Weynbergh : « J'ai eu l'honneur d'être reçu par le Roi »

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Arrivé hors délais, quelques heures après la clôture de la ligne d'arrivée, Denis Van Weynbergh a, malgré tout, eu droit à une arrivée en fanfare. Le marin belge, seul participant ayant une équipe 100% amateur, préfère garder en mémoire les bons souvenirs d'une édition particulière pour lui. 

Qu'avez-vous ressenti quand vous avez passé la ligne d'arrivée hors délais (il est arrivé le 8 mars à 9h30, la ligne d'arrivée a été fermée le 7 mars à 8h, Ndlr) ? 

Un grand sentiment de bonheur après 117 jours et 20 heures en mer. Je ne m'attendais pas à voir tout ce monde. J'étais même un peu gêné. On n'est pas habitué dans le monde de la voile à avoir autant de spectateurs. Ce n'était que du bonheur et j'en ai profité avant de profiter de mes proches et de mes équipes. Mais l'arrivée était tendue. Il y avait du vent, des vagues, j'ai failli m'échouer sur la jetée ou sur la plage. 

Comment avez-vous réagi quand vous avez su que vous n'arriveriez pas dans les délais ? 

Pendant dix jours, je me suis posé des questions, oui j'ai failli abandonner. Puis je me suis ressaisi et je me suis reprogrammé pour finir la course. Avec ma grand-voile abîmée, le loop de la grand-voile s'est cassé, j'ai aussi eu des problèmes de moteur, c'était compliqué. Si j'avais eu la grand-voile, je serais arrivé dans les temps. Je me suis dit que le jury ferait peutêtre preuve d'indulgence vues les conditions climatiques très difficiles, les avaries que j'ai subies.

Denis Van Weynbergh populaire en Belgique

Quel était votre objectif au départ ?

Je voulais faire ce tour du monde en moins de 100 jours. Au-delà des avaries, j'ai fait des choix que j'assume. Par exemple, en arrivant vers l'océan Indien, j'ai décidé de continuer au nord. Des skippers expérimentés comme Le Cam, Joschke ou Boissières avaient choisi cette option, ça m'a mis la puce à l'oreille. J'ai fait un détour, la route vers le sud étant peut-être plus rapide. Mais bon j'ai eu cette casse improbable qui n'est absolument pas prévisible.

Quelle leçon tirez-vous de cette course ?

Elle m'a conforté dans mes choix. Je préfère l'échec aux remords. J'en aurais eus si je n'avais pas essayé ou si j'avais abandonné. Quelque part, c'est une fin heureuse, je me suis battu pendant six ans pour me donner les moyens de franchir la ligne d'arrivée. En 2020, je n'avais pas eu le budget pour participer à la course, je voulais profiter de l'opportunité de la faire cette année. En une course, on a disputé l'équivalent de sept ou huit transats. Dans cette course, tout prend des proportions énormes, les distances sont plus importantes.

« Nous avons travaillé en mode amateur pendant 4 ans »

Quel retentissement médiatique et populaire a eu votre course en Belgique ?

Elle a été très suivie, j'ai eu beaucoup de demandes de médias belges depuis mon retour à terre. J'ai été reçu par le maire de Bruxelles puis par le Roi. Ce sont des honneurs qui sont d'habitude réservés à Eddy Merckx ou aux Diables Rouges et qui m'ont beaucoup marqué. 

Vous étiez le seul skipper belge à disputer le Vendée Globe. Pensez-vous que vous pourriez susciter des vocations en Belgique ? 

On a de bons skippers suisses, j'espère qu'il y aura aussi de plus en plus de Belges (rires). Il faudra que les skippers de la course au large s'exportent s'ils veulent faire carrière. 

Pouvez-vous nous parler de votre préparation et du fonctionnement de votre équipe 100% amateur ? 

Oui complètement. C'est un mode de fonctionnement particulier et très prenant. Il fallait que je m'adapte à leurs horaires. Ils venaient pendant leur temps libre. On travaillait à partir de 17-18 heures, les week-ends. En quatre ans de préparation, nous avons eu peu de repos. Je ne pense pas que je repartirai dans quatre ans. Si je repars, ce ne sera pas dans les mêmes conditions. Ou alors dans un autre rôle que celui de skipper, on verra.

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