Gameday : Wild Card Round de Dimanche

 

#7 Green Bay Packers @ #2 Dallas Cowboys

 

Date et Heure FrançaiseDimanche 14 Janvier, 22:30
LieuAT&T Stadium
TitreLe croque-mitaine n’est plus là
Prévision MétéoStade couvert

 

La relation de Dallas avec les Quarterbacks de Green Bay a été assez particulière : ils ont souvent battu Brett Favre (notamment dans les années 1990) et ils ont souvent souffert face à Aaron Rodgers (surtout à l’AT&T) ; comment va démarrer celle avec des « Baby Packers » menés par un Jordan Love sans aucune pression ?

StatsGB AttaqueDAL Défense
Points par match22.51218.55
Yards par match345.511299.75
Yards par passe tentée7.2116.39
Yards par course4.394.215
Big Plays6610548
Third Down %47.085537.44114
Redzone TD %51.5621956.25020
Turnovers1862612
Pressions107414516
Sacks3034613
Field Goal %81.8182484.61513
Extra Point %87.18030100.00025
Temps de possession29:4316

Qui aurait prédit que Green Bay se retrouverait là à mi-saison ? 3-6, une attaque totalement désorganisée, une défense qui fait ce qu’elle peut sans pouvoir toujours sauver la baraque, et un coach apparemment sans solutions. La solution était pourtant évidente, la même que d’habitude avec cette franchise : avoir confiance dans le duo à la tête de l’équipe et laisser les choses suivre leur cours. Ce finish à 6-2 porte le sceau des deux dernières bonnes drafts de Brian Gutekunst et du leadership de Matt LaFleur.

Quel meilleur exemple que le Quarterback lui-même avec 4159 yards, 32 TDs (2e) et 11 INTs : Love a répondu à de nombreuses questions sur sa capacité à mener l’attaque lors de la deuxième partie de saison, que ce soit avant le snap ou pendant l’action. Sans surprise, sa progression a été le miroir de celle de l’attaque tout entière, à commencer par une ligne offensive plus efficace pour le protéger. Rasheed Walker et Zach Tom ont pris leur place sur les ailes, et ils vont être largement testés : le menace est connue et s’appelle Micah Parsons (47 pressions dont 14 sacks). L’intérieur sera aussi important avec un Dorance Armstrong qui fait du bruit dans le pass-rush (mais qui est incertain), alors que Dan Quinn n’est pas contre envoyer des hommes supplémentaires ; toutefois il devra arriver à destination car Love a été impressionnant contre le blitz.

Autre secteur qui a connu un vrai progrès, les cibles : on est passé de receveurs qui courent les mauvaises routes et avec des mains en ciment à une mécanique bien huilée et des inconnus qui brillent toutes les semaines. Christian Watson est encore incertain, mais Jayden Reed (10 TDs) mène une armada où chaque jeunot peut être le héros inattendu entre Romeo Doubs, Dontayvion Wicks, Bo Melton ou Tucker Kraft ; sans oublier que Luke Musgrave pourrait revenir. Stephon Gilmore (incertain) et DaRon Bland forment un fantastique duo en couverture (28 PDs et 11 INTs) mais c’est un peu plus tendu derrière avec Jourdan Lewis ou les Safeties. Le manque de vrai WR#1 à Green Bay peut être un frein offensif, mais cela veut aussi dire que la couverture ne va pas pouvoir se concentrer sur un joueur en particulier.

Et si la défense respire de ne plus avoir Aaron Rodgers en face, Aaron Jones est toujours là : l’ex-UTEP adore jouer contre Dallas car il fait toujours de grosses performances, et son retour en fin de saison a rappelé son importance. Damone Clark et Markquese Bell ont pris les rênes au milieu de la défense texane derrière DeMarcus Lawrence, mais tout le monde va devoir mettre la main à la pâte pour freiner le #33 et l’empêcher de placer l’offensive dans de bonnes situations sur 2e et 3e tentatives.

StatsDAL AttaqueGB Défense
Points par match29.9120.610
Yards par match371.65335.117
Yards par passe tentée7.666.720
Yards par course4.1204.423
Big Plays7636925
Third Down %48.261241.07125
Redzone TD %56.3381450.8779
Turnovers1621823
Pressions1321415312
Sacks40124516
Field Goal %94.737281.5797
Extra Point %94.2312187.0971
Temps de possession31:473

Les Boys arrivent à ce Wild Card Round fort de leur invincibilité à domicile : en effet cela fait presque deux ans qu’ils n’ont pas perdu à l’AT&T (16-0) ; il faut remonter au match inaugural de la saison 2022 face à Tampa Bay pour trouver trace de leur dernière défaite sur leurs bases. C’est une stat probablement un peu plus pertinente que les 4 revers consécutifs subis aux mains des Packers à domicile vu les changements à Green Bay entre temps, mais on ne sait jamais ; Mike McCarthy est bien placé pour le savoir puisqu’il était sur l’autre touche lors de toutes ces confrontations.

Si Dak Prescott a partagé la vedette au début de sa carrière avec Ezekiel Elliott, il ne fait aucun doute que c’est désormais son attaque : le #4 a terminé la saison top NFL avec 410 complétions et 36 TDs, tout en ayant été diablement efficace via 69.5% (2e), 4516 yards (3e) et seulement 9 INTs. C’est une saison digne du titre de MVP, et pourtant tout n’a pas toujours été excellent autour de lui. La ligne offensive est un exemple, et notamment le poste de Right Tackle où Terence Steele est clairement le maillon faible : ce n’est pas forcément une bonne nouvelle à l’orée d’affronter Rashan Gary et Preston Smith ; si aucun des deux n’a totalement crevé l’écran avec 17 sacks cumulés, leur présence est une menace constante pour les lanceurs adverses et ils peuvent prendre feu à n’importe quel moment. L’intérieur ne devra pas se relâcher non plus avec un Kenny Clark toujours dangereux lui aussi et qui a vu le renfort de jeunots qui en veulent.

Si Dak a brillé cette saison, c’est grâce à sa connexion extraordinaire avec CeeDee Lamb : le receveur a été inarrêtable, top NFL avec 135 réceptions, 680 yards après réception et 29 big plays sans oublier 1749 yards (2e) et 12 TDs (3e). Les Packers savent que pour stopper Dallas il faut contenir Lamb, même si cela sera difficile surtout si Jaire Alexander n’est pas de la partie ; le duo improbable Carrington Valentine – Corey Ballentine a rendu de fiers services, mais il risquerait d’être exposé. De plus, Lamb n’est pas la seule cible viable : le Tight End Jake Ferguson a grandi en 2023 (761 yards et 5 TDs) alors que Brandin Cooks a été souvent dans l’endzone (8 TDs) ; c’est Michael Gallup qui a fait les frais de tout cela, mais ce sont autant d’armes que la couverture des Packers doit surveiller, et son récent rebond n’est pas suffisant pour ne pas craindre une nouvelle implosion.

Le jeu au sol a été moins dominateur que les années passées avec une moyenne qui porte bien son nom, mais pour autant Tony Pollard a dépassé les 1000 yards et il reste un danger pour une défense contre la course des visiteurs dont le récent rebond n’est pas suffisant pour ne pas craindre une nouvelle implosion ; si vous avez l’impression que nous l’avons déjà dit c’est normal : Joe Barry ne peut pas effacer plusieurs années d’inconstance défensive avec deux bonnes performances.

Green Bay connaît la route vers l’upset : en attaque, protéger le cuir et dominer au sol via Aaron Jones courant droit sur Parsons pour minimiser son impact, ce qui permettra aux Packers de manger l’horloge et d’avoir des tentatives courtes à compléter ; en défense, Lamb va probablement faire un carton, mais il faudra limiter l’impact des autres cibles ; sur équipes spéciales, il va falloir se mettre au niveau, surtout en ce qui concerne le duel de rookies Kickers car Anders Carlson part en retard par rapport au phénomène Brandon Aubrey.

La discipline sera un facteur à surveiller car les deux équipes ont du mal avec les mouchoirs jaunes, que ce soit les visiteurs (6.2 pénalités – 25e par match pour 50.4 yards – 22e) ou les locaux (6.8 pénalités – 30e par match pour 56.7 yards – pire). Les Boys ont pour habitude de partir très vite (7.6 points en premier quart-temps – top NFL) et ils vont vouloir prendre les commandes d’entrer pour décourager les Packers dont la spécialité est plutôt le troisième quart-temps, sans parler de l’affrontement sur 3e tentative qui est clairement à leur avantage.

 

#6 Los Angeles Rams @ #3 Detroit Lions

 

Date et Heure FrançaiseLundi 15 Janvier, 02:00
LieuFord Field
TitreLe retour de l’enfant prodigue
Prévision MétéoStade couvert

 

Premier match de playoffs à Detroit depuis 1991 et premier match de playoffs de l’histoire de Ford Field ; il fallait évidemment que ce soit Matthew Stafford et les Rams qui débarquent pour affronter Jared Goff et une équipe des Lions enfin revenue sur le devant de la scène.

StatsLAR AttaqueDET Défense
Points par match23.8823.223
Yards par match359.37336.119
Yards par passe tentée7.497.230
Yards par course4.3123.73
Big Plays7357230
Third Down %42.035837.12912
Redzone TD %63.636466.03829
Turnovers1862318
Pressions122101579
Sacks3464123
Field Goal %74.4193086.66719
Extra Point %86.4873195.12214
Temps de possession30:2812

Ce dimanche est définitivement consacré aux zombies qu’on croyait mort à la mi-saison et qui ont fait un retour de nulle part : ironiquement, c’est la défaite contre Green Bay (l’autre zombie de NFC jouant aujourd’hui) qui semblait condamner des Rams à 3-6 juste avant leur bye week ; comme leurs ennemis de la Week 9, Los Angeles était amorphe en attaque et impuissant en défense. Néanmoins les causes étaient un peu différentes, car les blessures étaient les principales raisons de ce mauvais début de saison des californiens… et une en particulier ; une fois les engrenages remis dans le bon ordre, un finish à 7-1 a permis de se qualifier en playoffs.

Les difficultés ce cette saison sont visibles dans les stats de Stafford : 62.6%, 24 TDs et 11 INTs ; on a connu le lanceur plus prolifique par le passé. Il est vrai qu’il a dû lutter contre une blessure au pouce qui l’a mis sur la touche, et il a pris quelques cartons qui l’ont laissé endolori ; néanmoins il a su serrer les dents et renaître dans la deuxième moitié. On pose légitimement la question de sa protection face à une ligne défensive des Lions qui est très dangereuse : le côté droit a assuré mais Kevin Dotson est incertain et il va falloir contenir Aidan Hutchinson et ses 11.5 sacks ; le côté gauche est un peu plus suspect, d’autant plus qu’il ne faut pas sous-estimer Alim McNeill au milieu qui sort d’une année productive. Les Lions connaissent leur Staffie (il n’a pas tellement changé) et savent que le laisser avec du temps dans la poche, c’est donner le bâton pour se faire battre vu les zébulons à sa disposition.

Le zébulon en chef est évidemment Cooper Kupp dont l’absence a été une des causes des difficultés offensives : malgré les exploits du spectaculaire rookie Puka Nacua qui a réécrit les livres des records pour un newbie avec 105 réceptions et 1486 yards (+ 6 TDs et 25 big plays), on a senti dans le deuxième quart d’exercice que cela s’essoufflait un peu. Kupp est heureusement revenu et tout est rentré dans l’ordre, avec Nacua et Tyler Higbee toujours présent. Tout cela risque de poser problème à une couverture de Detroit qui a connu une saison très inégale entre les brillantes performances de Brian Branch, Ifeatu Melifonwu ou Kirby Joseph et celles plus compliquées de Cameron Sutton ou Jerry Jacobs (qui sera absent)… d’où l’importance accru du pass-rush.

Cependant attention à ne pas trop se concentrer sur le jeu aérien : si Nacua a attiré tous les projecteurs, le sophomore coureur Kyren Williams est un autre engrenage important pour avancer et finir le travail (1350 yards cumulés, 15 TDs). Cela promet un duel fameux contre une défense de Detroit qui excelle contre la course grâce à la participation de tout le monde, et ce même s’il lui arrive d’avoir trop souvent les bras en mousse (10.1% de plaquages manqués – 31e) ; Alex Anzalone a notamment connu un vrai souci à ce niveau. L’escouade contrebalance par une belle capacité à plaquer à perte, ce qu’elle devra faire souvent sur Williams pour empêcher les visiteurs de se mettre en rythme.

StatsDET AttaqueLAR Défense
Points par match27.1522.219
Yards par match394.83337.920
Yards par passe tentée7.656.513
Yards par course4.654.217
Big Plays8516322
Third Down %41.5181138.59618
Redzone TD %64.062354.16715
Turnovers23191530
Pressions1341713223
Sacks3144123
Field Goal %90.4761178.9474
Extra Point %92.3082787.8792
Temps de possession31:215

On aime toujours regarder les échanges par le prisme de celui qui en est sorti « vainqueur », mais un vrai échange est celui qui est gagnant pour toutes les parties. Il a semblé que les Rams avaient emporté l’échange entre Stafford et Goff, se débarrassant d’un lanceur non grata et remportant un titre dans la foulée ; cependant, personne ne peut nier que la renaissance des locaux commencée à la mi-saison 2022 est aussi due à la performance de l’ancien top choix de 2016. C’est le genre d’histoires, couplée à l’infortune chronique des Lions, qui rend la success story de Detroit sympathique.

Encore ne faut-il pas gâcher cette belle saison et ce titre de NFC North acquis sans contestation par une sortie prématurée face à un seed inférieur, et pour cela inutile de motiver Goff : 67.3%, 4575 yards (2e), 30 TDs (4e) et 12 INTs, voilà qui vous pose la qualité de la performance du #16. Comme nous l’avons dit, il a bâti sur sa première année dans le Michigan pour délivrer une performance XXL, mais il n’a évidemment pas été seul : il a encore bénéficié d’une des meilleures lignes offensives de la NFL. Il faudra au moins cela pour freiner une ligne défensive où Aaron Donald règne toujours, le rookie Kobie Turner a explosé, et les ailes sont sympathiques avec le duo Byron Young – Michael Hoecht ; elle n’est peut-être pas aussi destructrice que certaines versions précédentes, mais sous-estimez-la à vos propres risques et périls.

Ce sera le duel de la rencontre qui va conditionner tous les autres, à commencer par la capacité de Goff de rester dans la poche et trouver Amon-Ra St. Brown et ses 1515 yards (3e) + 10 TDs (4e) ; aucun arrière n’a vraiment brillé aux Rams bien que les stats de la couverture soient correctes, mais il est sûr que le système défensif va devoir prendre en compte la position du #14 sur chaque snap. La différence avec la saison dernière, c’est que la machine rookie Tight End Sam LaPorta a aussi enregistré 10 TDs et semble déjà être là depuis 10 ans ; néanmoins, son statut est en suspens suite à sa blessure en Week 18, et son absence serait dommageable en plus de celle de Khalif Raymond. Quoi qu’il en soit, avec Josh Reynolds dans le coin, Ahkello Witherspoon, Cobie Durant et leurs partenaires vont avoir du travail… d’où l’importance du pass-rush.

Et ce n’est pas tout, car après avoir tâtonné un peu en début de saison, les Lions ont trouvé leur vitesse de croisière au sol derrière le duo dynamique formé par David Montgomery et Jahmyr Gibbs : le vétéran a porté le cuir le temps que le rookie trouve ses marques, et désormais c’est un festival avec 2393 yards et 24 TDs à eux deux. Ernest Jones est un excellent Linebacker qui rate peu de plaquages et vient souvent stopper les coureurs derrière la ligne de scrimmage, mais sans l’aide de la ligne devant lui, il risque de courir comme un poulet sans tête tout le long du match.

Fait assez rare, ce match oppose deux équipes qui sont loin de briller du côté du turnover differential puisque les Lions sont à 0 et les Rams à -3 ; néanmoins cela favorise les visiteurs qui savent protéger le cuir mieux que les locaux. C’est une chose qu’il faudra surveiller dans une rencontre qui pourrait partir en course aux points et où chaque possession coûterait très cher. Il y a même une bonne chance pour que cela démarre vite : 60 points marqués sur premier drive pour les Rams (2e) et 43 pour les Lions (10e) alors que les défenses sont permissives avec 56 points encaissés sur premier drive pour les Rams (29e) et 45 pour les Lions (24e).

D’ailleurs, les Rams ont intérêt à gagner le toss et à scorer de suite car Detroit a posté 8 victoires sans jamais être menés (top NFL) ; les Lions, eux, devront capitaliser sur chaque entrée en redzone contre une des meilleures défenses de NFL dans cette partie du terrain – bien meilleure que la leur.

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