Gameday : Divisional Round de Samedi

20/01/2024 20:00

#4 Houston Texans @ #1 Baltimore Ravens

Le premier match de ce week-end de playoffs verra s'opposer les Houston Texans, impressionnants de facilité la semaine passée, face aux Baltimore Ravens, frais et soignés au meilleur des moments. Il s'agira également du face à face entre 2 excellents Quarterbacks, l'un allant sûrement gagner l'Offensive Rookie Of the Year, tandis que l'autre devrait recevoir son 2eme titre de MVP. Un match haletant qui devrait en dire un peu plus sur le vainqueur.

Les Texans affrontent une autre équipe d'AFC North dans les playoffs et espéreront le même résultat qu’au tour précédent.

Auteur d'un premier match de playoffs incroyable (76%, 3 TDs, 0 INTs), le rookie CJ Stroud a déjà tout d'un franchise Quarterback et devrait permettre aux Texans de jouer les premiers rôles pour les années à venir. Sa ligne offensive a fait un travail considérable face à un très bon pass-rush, et devra faire encore mieux contre le meilleur pass-rush de NFL mené par le tandem Justin Madubuike – Jadaveon Clowney (23 sacks à deux).

La mauvaise vient de la perte du receveur #2 Noah Brown pour le reste de la saison. La bonne nouvelle est que Nico Collins est toujours bien là (96y, 1 TD la semaine passée), et vu ce qu'il montre depuis plusieurs semaines, il pourrait à lui seul faire mal à l'adversaire. Dalton Schultz et John Metchie III auront un rôle à jouer afin d'aider l'attaque aérienne. Les Ravens devront également faire sans leur Cornerback #1, mais le retour du All-Pro Kyle Hamilton devrait faire un bien fou.

Le jeu de course est bon, sans être transcendant, même si Devin Singletary réalise sûrement la meilleure saison de sa carrière. Mais étant donné le front-7 des Ravens peut compter sur le duo Roquan Smith – Patrick Queen, cela pourrait être un long match pour les coureurs adverses.

Les Texans ont montré qu'ils ont une force offensive tout aussi bonne que les autres équipes qualifiées, mais les Ravens n'ont pas la défense #1 de NFL sans raison.

Les Ravens ont pu se reposer pendant 3 semaines, mais devront faire attention à ne pas être une nouvelle fois rouillés.

Lamar Jackson vient de réaliser la meilleure saison de sa carrière si on se fie à son jeu sur le terrain (67%, 24 TDs, 7 INTs). Alors certes il n'a pas autant lancé de TDs que lors de son premier titre de MVP, mais le Quarterback aurait pu en avoir beaucoup plus s'il ne laissait pas les courses faciles à ses coureurs. Sa ligne offensive est bonne, mais continue d'être irrégulière par moment. Le pass-rush des Texans est très bon avec notamment le rookie Will Anderson Jr qui pourrait permettre aux Texans de faire le doublé chez les Rookies Of the Year.

Si l'attaque des Ravens fonctionne aussi bien, c'est parce qu’ils ont fait ce qu'il fallait pour rendre heureux Jackson. Le rookie Zay Flowers est clairement le receveur #1 de cette équipe (858y, 5 TDs), et son alchimie avec le Quarterback se fait de plus en plus ressentir. Odell Beckham Jr joue parfaitement son rôle de mentor et est un vrai poison pour les adversaires. Le Tight End Isaiah Likely devrait une nouvelle fois être une des cibles favorites du Quarterback, ce qui est logique vu le talent montré ces dernières semaines (5 TDs sur les 5 derniers matchs). Et qui sait, Rashod Bateman choisira peut-être ce match pour enfin briller comme il le faut. Les Texans sont prévenus, eux qui ont souvent du mal à limiter les passes, surtout vers les Tight Ends, mais Derek Stingley Jr ne fera pas de cadeaux et veillera au grain.

La course des Ravens est un vrai calvaire pour leur adversaire. Outre le Quarterback, ils peuvent compter sur Gus Edwards pour prendre des first downs et mettre des TDs courts (13 TDs). L'arrivée de Dalvin Cook rajoute un danger supplémentaire à ne jamais oublier, mais le front-7 des Texans l'a montré, il peut limiter les coureurs adverses grâce notamment à un Blake Cashman qui devrait bien porter son nom en fin de saison vu sa belle année.

La force offensive des Ravens a fait plier les meilleures équipes de NFL, mais sur un match, tout est possible et les Texans sont sur un petit nuage.

Les Texans n'ont rien à perdre et tout à gagner. Ils ont déjà réussi leur saison et frôler le Super Bowl est un doux rêve qui n'est plus si fou. Les Ravens ont déjà vécu une mésaventure la dernière fois qu'ils ont eu le seed #1 et s'en rappellent encore très bien. Il faudra donc éviter que cela se reproduise en se basant sur ce qu'ils ont montré tout au long de la saison. S'ils y arrivent, la victoire devrait être plus simple que prévue.

Après s'être affrontées lors du premier match de la saison, cette rencontre sera donc également la dernière pour l'une de ces deux équipes.

#7 Green Bay Packers @ #1 San Francisco 49ers

Les 49ers sortent de leur bye week et pensaient affronter une de leurs victimes préférées en playoffs… c’est toujours le cas, c’est juste le nom de la victime qui a été modifié par le Wild Card Round : si ce ne sont pas les Cowboys – éliminés les deux saisons précédentes par San Francisco – ce sont les surprenants Packers – éliminés lors des quatre dernières rencontres en playoffs entre les deux équipes. Mais ces « Baby Packers » ont prouvé face à Dallas qu’ils se fichaient de l’ordre des choses ; San Francisco est prévenu.

Les 49ers sont en effet les récents bourreaux des Packers en playoffs (2021, 2019, 2013, 2012), même si cela ne veut plus dire grand chose quand on voit le turnover en attaque entre cette saison et le dernier match de playoffs il y a deux ans. Et quand on voit la facilité avec laquelle Green Bay a découpé la défense de Dallas, San Francisco sait qu’il ne faudra pas sous-estimer les visiteurs.

Jordan Love a été d’une efficacité incroyable, tenant sous la pression et étendant les actions pour trouver des receveurs totalement ouverts ; si cela vous rappelle quelque chose, c’est normal : c’est la même chose en face. Les locaux vont devoir non seulement mettre une grosse pression sur le #10, mais surtout mieux couvrir que les Cowboys.

Pour le premier secteur, pas de souci : si la ligne offensive du Wisconsin est montée en puissance toute la saison à l’image des deux Offensive Tackles Rasheed Walker et Zach Tom – ce dernier tenant son rang face à Micah Parsons avec l’aide des coureurs et du playcall – c’est Nick Bosa qui se présente cette fois ; un autre sacré test. Petit Bosa est une machine même si ses stats ne sont pas énormes, ce qu’on peut dire aussi de ses partenaires Chase Young, Javon Hargrave et Arik Armstead ; cette ligne défensive est au-dessus de celle de Dallas, et les Packers vont devoir tenir bon.

La couverture pourrait autoriser un peu moins de complétions, mais elle limite parfaitement les gains adverses grâce à des arrières comme Charvarius Ward (5 INTs et leader NFL avec 23 PDs) ou le sous-coté Deommodore Lenoir ; la perte du super-talentueux Safety Talanoa Hufanga n’a pas semblé être rédhibitoire. Cependant elle va avoir un souci : aucune cible de Green Bay ne mérite le titre de #1 comme Davante Adams à l’époque, ce qui veut aussi dire que n’importe laquelle peut dominer à un moment donné. Il va donc être difficile pour la défense des locaux de se focaliser sur un joueur particulier : Jayden Reed, Romeo Doubs, Christian Watson, Bo Melton, les rookies Tight Ends, tous peuvent briller… la meilleure manière de couvrir c’est que le pass-rush ne laisse pas le temps à Love de trouver la meilleure option.

En fait, la seule star offensive, c’est Aaron Jones, et il est sûr que les 49ers vont faire en sorte qu’il ne domine pas la rencontre : Fred Warner mène une défense contre la course très solide, mais le #33 est un diable dès qu’il a le ballon en main, que ce soit pour courir ou pour recevoir ; les californiens vont devoir rester disciplinés.

Le principal souci des hommes de Matt LaFleur, et cela paraît trivial à dire vu que c’est le seed #7 qui va chez le seed #1, c’est que tout ce que Green Bay fait, San Francisco le fait mieux.

Prenez le poste de Quarterback : Love a fait une superbe moitié de saison, Brock Purdy a fait une excellente saison entière. Si on écarte ce petit passage à vide au milieu de l’exercice, le lanceur a continué sur les années précédentes, postant 69.4% (4e), 4280 yards (5e) à 9.6 yards par passe tentée (top NFL), 31 TDs (3e) et 11 INTs, soit un QB Rating de 113.0 (top NFL). Il continue de dominer dans le système de son Head Coach, générant des big plays grâce à la haute capacité de ses cibles à gagner des yards après réception.

Ce n’est pas un hasard d’ailleurs si son trou d’air, qui est venu avec la majeure partie de ses INTs, est arrivé quand il a manqué quelques-uns de ses playmakers offensifs et Trent Williams ; on oublie parfois de l’inclure mais il est tellement important pour la stabilité d’une ligne offensive qui n’est pas forcément ultra-dominatrice. Elle ne devra pas sous-estimer l’opposition : s’il est vrai que le pass-rush n’a pas toujours été présent contre Dallas, il va bien falloir qu’un Preston Smith ou un Rashan Gary se réveille à un moment et ne se fasse remarquer davantage ; surtout quand on rajoute Kenny Clark au milieu avec les jeunes Devonte Wyatt ou Karl Brooks en soutien.

Purdy est moins efficace quand il est sous pression, et les Packers vont devoir l’empêcher d’avoir le temps de trouver ses partenaires car eux aussi bénéficient du gameplan du Head Coach pour se démarquer et gambader librement dans les couvertures adverses : Brandon Aiyuk et George Kittleont tous les deux dépassé 1000 yards cette saison en réception alors que Deebo Samuell’a également fait en cumulant courses et réceptions ; ce dernier a été le meilleur marqueur du lot avec 12 TDs et son explosivité n’est plus à démontrer avec 28 big plays (3e). Les Packers ont été redoutables en couverture pendant la majeure partie du match contre Dallas avec le retour de Jaire Alexander et ces 2 INTs dont un pick-6, mais le Cornerback a aggravé sa blessure à la cheville ; même s’il est présent, le challenge va être énorme pour freiner toutes ces armes : là aussi, la meilleure manière serait probablement de mettre une pression maximale sur le Quarterback.

Toutefois, même si cela arrive, il reste le danger principal : R&R CMC s’est bien reposé après son petit souci au mollet – il faudra surveiller ce genre de blessures qui a tendance à traîner. Le leader offensif NFL avec 339 touches et 2023 yards promet de faire vivre l’enfer à une défense qui reste fragile, que ce soit en courant avec le cuir ou en recevant les passes de Purdy. Quay Walker et le front-7 vont devoir être plus solide que d’habitude car les 49ers, contrairement aux Cowboys, ne vont sûrement pas oublier d’appeler des courses pour profiter à fond du #22 ; cela risque de poser un problème aux visiteurs quand ils vont s’aligner dans une défense traditionnelle pour contrer CMC et que ledit Walker, ou l’un des autres Linebackers, risque de se retrouver à couvrir Kittle ou Deebo.

Il faut toujours surveiller la rentrée du leader de la conférence après une semaine de repos en Wild Card Round, surtout que les hommes de Kyle Shanahan étaient déjà sûrs de finir en tête en Week 18 et n’ont pas aligné tous leurs titulaires. Si les visiteurs veulent créer une deuxième surprise, il faudra limiter une offensive qui score vite (76 points sur premier drive offensif – top NFL) et la forcer à perdre le cuir, ce qu’elle fait peu ; sans parler évidemment des big plays.

Il faudra aussi rester accroché le plus longtemps possible au score contre une équipe qui n’a eu qu’une seule victoire sur 12 à une possession (!), et pour cela monter de longs drives sera utile ; ce taux de 3e tentative convertie serait tellement plus rassurant si celui des 49ers n’était pas encore meilleur.