Gameday : Divisional Round de Dimanche

21/01/2024 20:00

#4 Tampa Bay Buccaneers @ #3 Detroit Lions

Les Lions ont attendu 32 ans pour obtenir un nouveau succès en playoffs en battant les Rams, ils espèrent bien ne pas attendre une semaine entière avant d’en connaître un autre ; mais pour cela il va falloir écarter des Buccaneers qui n’ont aucune pression après s’être débarrassés de pales Eagles.

Le match de saison régulière avait été relativement serré : l’incapacité des Bucs à entrer dans l’endzone avait fini par coûter cher quand les Lions, eux, avaient trouvé la solution ; et une fois la moitié du troisième quart-temps passée Tampa Bay avait été totalement aphone.

C’est la défense de Detroit qui avait mené la charge, stoppant complètement le jeu au sol et forçant Baker Mayfield à tout faire avec son bras. C’est exactement ce que les visiteurs vont devoir éviter, et ce qu’ils ont très bien évité contre Philly : le risque est toujours présent pour Baker face à Aidan Hutchinson et ses partenaires d’être forcé de passer à outrance.

On peut certes noter que la défense de Detroit a donné quelques signes de faiblesse au cours de la saison, avec notamment une couverture qui peut être exploitée quand on a des stars comme Mike Evans ou Chris Godwin, sans oublier la surprise Cade Otton ; les Lions étaient parvenus à forcer les Bucs dans des 4e tentatives risquées, mais l’imprécision de Mayfield avait également coûté cher. La pression sera encore importante pour empêcher le Quarterback de trouver ses cibles dans l’ambiance surchauffée du Ford Field qui devrait encore jouer son rôle dans la difficulté de communication.

Rachaad White a fait un bon match contre Philly, et Detroit sait que l’emporter passe par réappliquer le même gameplan que le match de Week 6 : contenir un jeu au sol qui reste inconstant grâce à Jack Campbell et au front-7. Plus les Bucs seront obligés de passer, moins Hutchinson aura besoin de réfléchir à ce qu’il doit faire et plus il pourra lâcher les chevaux.

La rencontre n’avait pas été forcément plus facile pour Jared Goff, mais il avait bien mieux répondu que son adversaire direct. Lui aussi avait également dû faire sans jeu au sol suite à la sortie sur blessure de David Montgomery, et c’était encore l’époque où Jahmyr Gibbs n’était pas encore tout à fait à l’aise.

Mais cela n’avait pas empêché le #16 d’envoyer du lourd malgré la défense de Tampa en face : il pourra refaire la même chose derrière sa formidable ligne offensive ; Shaq Barrett est annoncé comme incertain sur la ligne défensive des visiteurs, mais il faudra probablement lui couper la jambe pour l’empêcher de participer au match. Les floridiens ne sont pas forcément les plus enclins à la quantité dans le pass-rush, mais ils sont diablement efficaces au niveau de la qualité (ce qui est un peu l’inverse de Detroit dans le secteur d’ailleurs), et un sack mal placé peut faire toute la différence.

Si cela n’arrive pas, ils savent très bien que le danger rôde : Amon-Ra St. Brown avait été brillant en octobre, et Sam LaPorta semble ne pas trop se ressentir de sa cheville ; Josh Reynolds est toujours là pour jouer les seconds couteaux avec Khalif Raymond indisponible, et on sait que la couverture a parfois des trous d’air. Les Bucs devront serrer les boulons dans l’arrière-garde pour ne pas se laisser dominer.

Ils devront également intégrer que le jeu au sol des locaux n’est plus du tout le même : non seulement Montgomery est bien revenu mais son duo avec Gibbs est désormais très bien rodé, et un autre duo, Lavonte David – Devin White, va devoir se mettre au diapason pour les surveiller comme le lait sur le feu. David avait été une vraie tornade en Week 6 mais il va devoir mettre les bouchées doubles car cette fois les Lions se reposeront sur le sol.

Les deux équipes devraient essayer d’avoir un playcall plus équilibré pour ce match, en espérant qu’aucune blessure ne viendra les contrarier : le souci c’est que, comme vous le voyez, les deux défenses sont solides contre la course, donc cela pourrait partir en bataille de Quarterback et l’avantage reste aux locaux.

Les Bucs ont largement l’avantage au turnover differential et un ou deux ballons volés pourraient faire la différence pour contrebalancer un autre écart, celui du temps de possession. Tampa devra démarrer plus rapidement qu’à l’accoutumée (2.5 points en moyenne marqués en premier quart-temps – 27e – avec 18 points sur premier drive – 27e – dont aucun TD) pour ne pas connaître le même scénario qu’en Week 6.

#3 Kansas City Chiefs @ #2 Buffalo Bills

Stat incroyable que vous avez probablement déjà entendue : c’est la première fois que Patrick Mahomes joue un match de playoffs à l’extérieur hors Super Bowl après 8 matchs à domicile ; la conséquence d’avoir écarté Miami en Wild Card Round est un déplacement périlleux chez des Bills qui ont battu Pittsburgh.

Cette fois, les Chiefs vont donc devoir s’imposer en playoffs à l’extérieur, et cela se passe sur le terrain d’un de leurs meilleurs ennemis de ces dernières années ; celui qui l’a emporté en saison régulière grâce entre autres à cette pénalité sifflée contre Kadarius Toney. Premier point positif pour les visiteurs : ce dernier ne sera pas disponible ; deuxième point positif : on ne peut parler de ce match sans évoquer les soucis de blessures en défense à Buffalo.

Les Bills ont connu une hécatombe pendant la saison et lors du Wild Card Round, ce qui va forcément conditionner la capacité de freiner Mahomes et ses partenaires ; d’autant plus que ces derniers ont retrouvé un peu de peps contre Miami. Il n’y a aucune absence sur la ligne défensive, ce qui veut dire que le #15 va devoir se méfier du pass-rush, même si sa mobilité aide toujours à étendre les actions et à trouver des solutions ; on sait que la ligne offensive de Kansas City est un peu tendre sur les extérieurs, et elle sera testée par Greg Rousseau et Leonard Floyd.

C’est derrière que la situation se complique pour les locaux : chez les arrières, Christian Benford et Taylor Rapp sont indisponibles, Taron Johnson s’oriente vers la possibilité de jouer et Rasul Douglas est en ballottage ; ces deux derniers sont très importants au système défensif aérien de Buffalo et, s’ils sont présents, ils devront serrer les dents pour couper la relation entre Mahomes, Travis Kelce et Rashee Rice qui a confirmé son excellente saison contre Miami. On va surveiller les mains des receveurs des Chiefs qui ont été un souci toute la saison et qui ne seront pas aidées par le froid, mais le vrai ennemi est avant tout une couverture qui fait un énorme travail pour Sean McDermott.

La défense terrestre est un peu plus sujette aux failles, et l’absence probable de Terrel Bernard ne va pas lui faciliter la tâche : Isiah Pacheco sort d’un gros match et n’hésitera pas à rééditer la même chose si jamais le front-7 des locaux ne tient pas derrière DaQuan Jones et Ed Oliver. La dernière chose dont a besoin Buffalo c’est de laisser Mahomes manger l’horloge sans devoir s’employer outre mesure.

Buffalo a également une blessure notable en attaque avec Gabe Davis qui ne pourra pas participer à ce match crucial. D’aucuns diront que cela n’a pas semblé poser trop de soucis à Josh Allen contre les Steelers, mais la défense de Kansas City est d’un autre niveau que celle de Pittsburgh ; et le fait de le dire rappelle à quel point l’escouade des visiteurs a connu un bond de qualité remarquable.

Pas besoin d’en avertir Allen qui l’avait déjà compris lors du match de Week 14 : il avait dû réaliser quelques exploits improbables dignes de lui pour arracher la victoire, et il devra sans doute en rajouter quelques-uns ce soir. Il avait subi une grosse pression et cela ne devrait pas trop changer avec Chris Jones et George Karlaftis en face : les deux avaient réussi à le contenir peu ou prou dans la poche, l’empêchant de scrambler ; une option qui est toujours dangereuse avec lui, surtout quand il s’agit de finir dans l’endzone.

L’amélioration du pass-rush a permis par rebond d’améliorer aussi la couverture, même si la présence de L’Jarius Sneed et la progression de Trent McDuffie ont également largement contribué. Stefon Diggs avait été bien muselé en saison régulière, et il est à parier que les Chiefs vont remettre un plan similaire en place : sans Davis, la réponse avait été apportée par… James Cook ; Dawson Knox et Dalton Kincaid avaient été ciblés, mais c’est bien le coureur qui avait fait le plus de dégâts. Les visiteurs ne devront pas laisser les deux Tight Ends faire ce qu’ils veulent au risque de les voir dominer le match, mais le coureur est vraiment devenu une arme très intéressante pour les Bills cette saison, scorant par exemple le premier TD du match de Week 14.

D’ailleurs, comme sa consoeur, la défense terrestre de Kansas City peut être parfois mise à mal, ce dont Cook et Allen avaient profité : elle devra être plus efficace car les locaux ne vont pas hésiter à utiliser la voie du sol afin de porter le cuir et de contrôler le chronomètre, une donnée toujours vitale entre les deux équipes (surtout quand on se rappelle ce qu’elles peuvent faire avec quelques secondes).

Nouveau chapitre du duel entre Buffalo et Kansas City, et cela devrait encore se jouer à un ou deux détails dans les dernières secondes entre deux des équipes ayant joué le plus de matchs à une possession (resp. 12 et 11) pour des bilans très équilibrés (resp. 6-6 et 6-5). Cela pourrait par exemple se jouer sur un ou deux ballons volés, et on voit de suite la différence de production entre les deux défenses.

Kansas City va devoir inverser sa tendance générale de scorer trop peu en deuxième mi-temps (34.5% des points – pire marque), car même si la défense tient bon, cela avait fini par coûter la victoire en saison régulière. Les visiteurs devront absolument sortir les locaux sur 3e tentative, alors que ces derniers devront limiter les yards après réception, force constante des Chiefs (157.6 YAC par match – top NFL).