Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2023 (2/4)
01/02/2024 18:00
Nous continuons avec les tribulations des 32 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe. Aujourd’hui nous regardons les picks #9 à #16.
NB1 : PD = passes défendues, BTK = plaquages cassés.
NB2 : Les snaps sont divisés en deux. Tout d’abord, le nombre total de snaps du joueur et son classement par rapport à l’équipe entière. Ensuite, le nombre de snaps du joueur dans son escouade principale, sa participation (en pourcentage du nombre maximal de snaps) et son classement dans l’escouade. Certains rookies jouant beaucoup sur équipes spéciales, les deux nombres de snaps peuvent donc différer.
NB3 : Les stats viennent d’ESPN, Pro-Football-Reference et Pro Football Focus.
9. PHILADELPHIA : Jalen Carter, DL, Georgia
Matchs | 16 |
Snaps | Équipe – 621 (22/67) ; Défense – 563 (48.5%, 10/35) |
Plaquages | 33, avec 20 solo, 5 run stops, 3 manqués |
Fumbles Déf. | 2 forcés, 1 récupéré, 1 TD |
Pass-Rush | 384 snaps, 48 pressions, 6 sacks, 4 hits, 38 hurries |
Pénalités | 6 total, 5 acceptées, 34 yards |
Philly remontait… d’une place et continuait à faire ses courses en défense à Georgia avec le Defensive Tackle Jalen Carter.
Les stats parlent d’elles-mêmes : Carter a été une force dans le pass-rush, mais il a eu plus de mal à avoir un vrai impact contre la course. De plus, à l’image de toute la défense, il a piqué du nez au fur et à mesure de la saison, incapable de redresser la barre à temps pour éviter une sortie au premier tour des playoffs. Cela ne doit cependant pas être mis sur le dos du rookie qui n’était pas forcément attendu comme le troisième meilleur pass-rusher de l’équipe : les vétérans ont failli devant lui aussi. Ce qu’il a montré pour une première année est intéressant, mais il va devoir être plus solide contre la course car il s’est parfois fait bouger trop facilement.
10. CHICAGO : Darnell Wright, OL, Tennessee
Matchs | 17 |
Snaps | Équipe – 1192 (1/67) ; Attaque – 1133 (99.6%, 1/30) |
Protection | 645 snaps, 51 pressions, 7 sacks, 3 hits, 41 hurries |
Pénalités | 12 total (5e pire), 11 acceptées (3e pire), 86 yards |
Après être descendu deux fois dans le premier tour, Chicago sélectionnait l’Offensive Tackle Darnell Wright.
Les pressions et les pénalités sont un point noir de la saison du Volunteer, mais il faut les remettre en contexte : Justin Fieldsa mené tous les Quarterbacks de NFL avec 3.23 secondes avant de lancer ; et ce n’était pas à cause de sa protection immaculée, mais plutôt sa tendance à tenir la balle. Le manque de feeling dans la poche de Fields a été un mauvais service rendu à un Offensive Tackle, d’autant plus rookie, qui ne savait jamais trop combien de temps il devait tenir son adversaire avant de céder. Certes, Wright n’est pas exempt de tout reproche : s’il a démontré de vraies qualités dans la protection comme au sol, il va devoir gravir les paliers pour ne pas se baser uniquement sur ses qualités physiques. Néanmoins, sa première année est moins moche que les stats ne l’indiquent et tous ces snaps joués vont lui servir.
Comme pour Paris Johnson, au vu du volume de jeu, Wright a été le meilleur rookie. Le quatrième tour coureur Roschon Johnson s’est montré alors que le deuxième tour Cornerback Tyrique Stevenson a été le plus ciblé en NFL (116) et aurait pu faire pire que terminer avec 9 TDs, 4 INTs, 16 passes défendues et 93.7 de Cover Rating.
11. TENNESSEE : Peter Skoronski, OL, Northwestern
Matchs | 14 |
Snaps | Équipe – 912 (5/83) ; Attaque – 862 (82.1%, 2/32) |
Protection | 521 snaps, 32 pressions, 5 sacks, 7 hits, 20 hurries |
Pénalités | Aucune |
Doublé d’Offensive Tackle à la draft avec Peter Skoronski qui faisait ses valises pour Tennessee.
Ce n’est pas un secret que la ligne offensive a été un gros souci pour les Titans la saison dernière, et malheureusement on ne peut pas dire que les choses se soient améliorées en 2023. Skoronski était présenté comme peut-être le meilleur Offensive Lineman de la draft (en tout cas celui avec la meilleure technique) : replacé en Guard, il a brillé dans son premier match avant d’être mis sur la touche par une appendicectomie puis de connaître les inconstances classiques de la saison du rookie. Le manque de talent à côte de lui n’a pas aidé, et il a démontré assez de qualités pour donner confiance en son développement pour le futur… le reste de l’unité est beaucoup plus incertain.
Avec ce qu’on vient de dire, comment ne pas donner le titre de meilleur rookie au combo Will Levis – Tyjae Spears ?
En effet, les deux ont dû composer avec ce gruyère devant eux, et on peut leur tirer un coup de chapeau. Le deuxième tour Quarterback, propulsé à la place de Ryan Tannehill, a fait fi de cette protection à la rue et a tenté de ramener le jeu long avec 22.4% de ses tentatives à 20+ yards et 10.5 air yards par tentative (top NFL). Certes, personne ne claque des dents devant 58.4%, 8 TDs et 4 INTs (surtout quand il a bien du mal à compléter des passes intermédiaires), mais on a vu des flashs de talent. Spears a été discret en début de saison mais il a pris de plus en plus de place, faisant montre de son explosivité avec 152 touches pour 838 yards, 4.9 yards par occasion et 3 TDs.
12. DETROIT : Jahmyr Gibbs, RB, Alabama
Matchs | 15 |
Snaps | Équipe – 598 (23/74) ; Attaque – 596 (50.6%, 10/32) |
Course | 182 courses, 945 yards, 10 TDs (10e), 10 big plays (2e), 21 BTKs (7e) |
Réception | 52 réceptions, 316 yards, 1 TD, 2 big plays, 7 BTKs |
Avancé | 73.2%, 8 drops, 80.5 de Target Rating |
Cumulé | 234 touches, 1261 yards, 11 TDs, 12 big plays, 28 BTKs (8e) |
Moyennes | 5.2 yards par course (7e) 6.1 yards par réception 5.0 yards par occasion (9e) |
Fumbles Off. | 2 commis, 1 perdu |
Un coureur pris dans le top-10 vous surprend ? Et pourquoi pas deux dans le top-12 avec Jahmyr Gibbs à Detroit ?
Comme pour son compère coureur pris par Atlanta, est-il besoin de rajouter quoi que ce soit ? Après un démarrage discret pendant lequel David Montgomery a pris le maximum des ballons, Gibbs a gagné de plus en plus de temps de jeu jusqu’à partager le backfield avec le vétéran, et il a été une des raisons de l’historique saison des Lions. Il doit clairement travailler la réception avec bien trop de drops et un manque de production générale afin d’apporter une solution alternative crédible, mais pour le reste il a prouvé qu’il n’avait rien à envier à Bijan Robinson.
Le haut de la draft des Lions a été un carton total qui devrait aider la franchise à se pérenniser à son niveau actuel : difficile de choisir le meilleur rookie entre Gibbs, l’autre premier tour sur lequel nous reviendrons ou les deux choix de deuxième tour, le Tight End Sam LaPorta et le Defensive Back Brian Branch.
Faites votre choix : LaPorta a juste établi un record chez les rookies Tight Ends avec 87 réceptions (pour 893 yards et 10 TDs) – sans oublier qu’il a établi de nombreux records pour un rookie de Detroit – alors que Branch a été un playmaker toute la saison avec 61.6%, 4 TDs, 3 INTs dont un pick-6, 13 passes défendues et 81.3 de Cover Rating.
13. GREEN BAY : Lukas Van Ness, DE, Iowa
Matchs | 17 |
Snaps | Équipe – 466 (29/67) ; Défense – 365 (32.9%, 19/29) |
Plaquages | 32, avec 24 solo, 13 run stops, 1 manqué |
Pass-Rush | 164 snaps, 17 pressions, 4 sacks, 5 hits, 8 hurries |
Pénalités | 4 total, 2 acceptées, 30 yards |
Avec un choix fourni de joueurs, Green Bay se dirigeait vers le pass-rush avec l’Edge Rusher Lukas Van Ness.
Comme leurs Quarterbacks, les Packers aiment drafter des pass-rushers bruts et les installer derrière des vétérans pour leur donner le temps de grandir. La franchise espère que Van Ness suivra la courbe de Rashan Gary, et sans surprise il a fait une première saison plutôt discrète, exhibant ses grandes qualités athlétiques par petits bouts. Le potentiel est là, il va devoir le polir.
Si on exclue le Kicker Anders Carlson et le Quarterback Sean Clifford, toute la classe rookie de Green Bay a joué au moins 256 snaps, et la majorité semble partie pour bâtir le futur de la franchise. C’est évidemment l’attaque qui a été la plus représentée : les deuxième tour Tight End Luke Musgrave et receveur Jayden Reed, le troisième tour Tight End Tucker Kraft et le cinquième tour Dontayvion Wicks ont tous été remarquables ; Reed décroche la timbale.
Quand vous battez un record de Sterling Sharpe à Green Bay, vous méritez d’être placé tout en haut : avec 75 touches dont 64 réceptions pour 912 yards, 10 TDs et 16 big plays, Reed a été le leader aérien (et en yards cumulés) d’une attaque new look qui s’est cherchée pendant un bon moment et qui n’a pas été épargnée par les blessures. Il a joué presque tous les matchs et a toujours été présent pour Jordan Love, capable de scorer par les airs ou sur des jet sweeps, actif pour bloquer à la course. Quand tout ce petit monde aura encore un peu plus d’expérience, accrochez-vous à vos Cheeseheads.
14. PITTSBURGH : Broderick Jones, OL, Georgia
Matchs | 17 |
Snaps | Équipe – 827 (11/65) ; Attaque – 767 (71.6%, 7/26) |
Protection | 405 snaps, 29 pressions, 4 sacks, 5 hits, 20 hurries |
Pénalités | 3 total, 3 acceptées, 30 yards |
Un trade up de Pittsburgh avec New England leur permettait de continuer la reconstruction de ligne offensive avec Broderick Jones.
Jones a démarré sur le banc derrière le duo Chukwuma Okorafor – Dan Moore, faisant une pige suite à la blessure de ce dernier. On se doutait que le choses n’allaient pas durer longtemps après une demi-saison vu les performances, mais on s’attendait de fait à ce qu’il remplace Moore à gauche ; au contraire il a été aligné à droite. Cela ne l’a pas forcément aidé à s’acclimater (il jouait Left Tackle à Georgia), et bien qu’il ait démarré sur de bonnes performances il a vite été rattrapé par ses limitations en protection. Toutefois, il a vraiment apporté quelque chose au sol avec sa mobilité et son agressivité qui ont permis de redonner du peps à l’attaque terrestre. Il reste à voir ce que Pittsburgh compte faire avec lui, car il serait sans doute plus à l’aise à gauche.
Les Steelers ont visé plutôt juste sur le renouvellement devant en défense avec le deuxième tour Defensive Tackle Keeanu Benton ou le pass-rusher Nick Herbig, mais donnons le titre de meilleur rookie au deuxième tour Cornerback Joey Porter Jr.
Le fiston, comme Jones, a attendu dans l’ombre de vétérans (ce qui ne l’a pas empêché de se faire remarquer ici ou là) avant d’être titularisé sur le terrain ; c’est peu dire qu’il a répondu présent : 63 ciblages, 47.6% (3e NFL), 7.1 yards par ciblage, 15.0 yards par complétion, 1 TD, 1 INT, 10 passes défendues et 70.1 de Cover Rating. Pittsburgh n’a pas hésité à lui demander de couvrir le receveur #1 adverse et même si cette moyenne par complétion pique un peu les yeux, on ne peut pas nier qu’il a accepté le challenge avec son talent et ses longs bras.
15. NY JETS : Will McDonald IV, DE, Iowa State
Matchs | 15 |
Snaps | Équipe – 312 (36/75) ; Défense – 184 (16.2%, 18/31) |
Plaquages | 13, avec 9 solo, 4 run stops, 1 manqué |
Fumbles Déf. | 1 forcé |
Pass-Rush | 94 snaps, 11 pressions, 3 sacks, 1 hit, 7 hurries |
Pénalités | Aucune |
Avec les premium Tackles partis, New York se rabattait sur le pass-rusher Will McDonald IV.
À l’instar des Packers et de Van Ness, les Jets n’avaient pas pris McDonald pour qu’il détruise la NFL dès sa première saison : la ligne défensive de New York fourmille de joueurs tout à fait capables de le faire, lui permettant d’apprendre tranquillement. La franchise espère qu’il pourra suivre le chemin de Jermaine Johnson II : discret en 2022 avant d’exploser cette saison. Dans son temps de jeu limité, il n’a pas hésité à être productif, démontrant sa capacité à poursuivre le Quarterback avec rapidité et puissance.
La classe 2023 des Jets se divise entre ceux qui ont du temps de jeu et les autres ; parmi ces premiers, donnons l’avantage au deuxième tour Offensive Lineman Joe Tippmann.
La ligne offensive de la capitale a été une catastrophe généralisée, mais Tippmann s’en sort avec les honneurs : il est monté dans le depth chart pendant l’intersaison, a fait quelques piges en Guard avant de remplacer Connor McGovern suite à la blessure de ce dernier au Centre. Jeté ainsi dans le bain, l’ex-Badger a évidemment connu des moments difficiles – notamment en protection, mais il n’a jamais baissé la tête et il a clairement montré une progression.
16. WASHINGTON : Emmanuel Forbes, DB, Mississippi State
Matchs | 14 |
Snaps | Équipe – 483 (27/71) ; Défense – 482 (41.3%, 10/35) |
Plaquages | 38, avec 35 solo, 4 run stops, 7 manqués |
Couverture | 61 ciblages, 60.7%, 598 yards, 3 TDs, 11 PDs, 1 INT |
Cover Rating | 103.0 |
Moyennes | 9.8 yards par ciblage 16.2 yards par complétion |
Pénalités | 3 total, 3 acceptées, 35 yards |
Un deuxième Cornerback tombait à Washington avec le Bulldog de Mississippi State, Emmanuel Forbes.
Forbes a connu une saison pour le moins mouvementée : il a eu un démarrage compliqué, a fait un tour sur le banc, est revenu sur le terrain, a été plus solide, s’est blessé, a raté des matchs… tout ça pour une saison loin d’être concluante. Son année très inégale l’a vu parfois briller, parfois concéder bien trop de big plays comme le montre ses moyennes (un problème général dans la défense de Washington d’ailleurs). Un de ses points forts en université, les INTs, a été quasiment absent, et il a raté un peu trop de plaquages. La prochaine intersaison va être cruciale pour son développement et sa progression.
Pour le titre de meilleur rookie, le choix est plutôt limité puisque seul lui et le deuxième tour Cornerback Jartavis Martin ont joué plus de 300+ snaps, et c’est loin d’être convaincant.