Paris 2024 : Troisième médaille olympique d'affilée pour l'équipe de France de concours complet, cette fois en argent

Cet après-midi, l'équipe de France de concours complet s'est offert la médaille d'argent collective aux Jeux olympiques de Paris 2024. Après Rio en or, Tokyo en bronze et Paris avec l'argent, Thierry Touzaint et ses hommes décrochent une troisième médaille olympique consécutive. La Grande-Bretagne conserve sa médaille d'or acquise à Tokyo tandis que le Japon, après être passé par toutes les émotions ce lundi, monte pour la première fois de son histoire sur le podium avec une médaille de bronze. 

On l'espérait tous, la voilà enfin. Sur la magnifique piste des jardins du château de Versailles, Karim Laghouag, Stéphane Landois, Nicolas Touzaint et leurs chevaux Triton Fontaine, Chaman Dumontceau*Ride for Thaïs et Diabolo Menthe ont apporté leur contribution au total de médailles de la délégation française en remportant l'argent par équipes. L'objectif fixé par Thierry Touzaint, le sélectionneur, et l'ensemble du staff français est atteint. « Sur notre terrain, on avait peur de passer à côté. On avait tout bien fait. C'est du sport de très haut niveau et rien n'est jamais acquis. On a eu peur jusqu'au bout parce que ça ne tient pas à grand chose », révélait-il face à l'armée de journalistes français venus pour recueillir les impressions de chacun. 

Les barres tombent, mais l'argent reste

Effectivement, la technicité du parcours proposé par Grégory Bodo et Santiago Varela a donné du fil à retordre aux couples encore en lice. En zone presse, le Britannique Tom McEwen évoquait un parcours « très intelligent, qui ne laisse rien au hasard et nécessite de mobiliser toutes ses compétences, notamment dans la dernière ligne (un double et une palanque, ndlr). C'est un parcours digne des Jeux olympiques, comme on peut en attendre dans un championnat de cette envergure. 

« Plus fautif que ce qu'on aurait pu croire à la reconnaissance »

Les fautes se sont enchainées et les Français n'ont pas été épargnés. Premier Tricolore à prendre le départ pour l'équipe, Nicolas Touzaint accuse deux fautes avec Diabolo Menthe. À chaud, les explications manquaient au désormais triple médaillé olympique d'Athènes, Tokyo et Paris. Déçu, tout ce qu'il espérait, c'est que « ça ne va pas coûter trop cher à l'équipe ». Alors forcément, une fois la médaille d'argent assurée, il relativisait. « On a vu que c'était plus fautif que ce qu'on aurait pu croire à la reconnaissance. On a tous fait nos petites barres mais les autres aussi », lançait-il le sourire retrouvé. 

Karim Laghouag et Stéphane Landois n'ont également pu éviter une barre. Avec respectivement 4 points et 4.40 points, ils reculent dans le classement individuel aux neuf et quatorzième rangs avant la finale individuelle. Mais l'objectif a toujours été clair : priorité à l'équipe, une breloque individuelle sera la cerise sur le gâteau. Car peu importe où ils termineront dans le classement cet après-midi, la France les porte déjà en héros. Lorsqu'une journaliste demande à Karim Laghouag s'il a conscience qu'avec trois médailles successives il rentre dans l'histoire du sport français, il répond naturellement « Ah non, pas du tout » en écarquillant les yeux. Encore sur leur nuage, les Bleus savoureront encore davantage le moment pendant la remise des prix ainsi que jusque dans la soirée, où ils feront un détour par le Club France pour partager leur joie avec les autres athlètes et le public.

Karim Laghouag et Triton Fontaine lors du saut d'obstacles. © PSV

« On prendra notre revanche sur les Anglais à Los Angeles »

Sophie Dubourg, directrice technique nationale à la Fédération française d'équitation tenait à saluer l'ensemble du collectif, des cavaliers médaillés bien sûr à Gireg Le Coz, le réserviste, en passant par Thierry Touzaint et sa capacité à choisir « les bons bonhommes », comme il le dit souvent. « Gireg avait un travail vraiment difficile et il l'a rempli à merveille. L'atmosphère et la sérénité de la préparation, à laquelle il a participé, étaient extrêmement importants. Thierry, Michel (Asseray, DTN adjoint, ndlr) et moi l'avons vraiment félicité pour tout ça. » 

Voilà plusieurs mois, voire années, que les cavaliers évoluaient sous la pression du résultat à domicile et cette médaille sonne la récompense ultime de leurs nombreux mois de préparation. « On n'a pas du tout senti la pression des cavaliers, même si on les accompagne au besoin pour la gérer, avant de venir ici parce qu'ils ne se plaignent de rien. Quand Nicolas Touzaint est descendu de Diabolo dans la zone de cooling après son cross, il s'est quasiment effondré de fatigue ou de pression et nous a dit à chaud « Ne me refaites plus jamais ça » avant de finalement se dire qu'il était bien content d'être là (rires)». Enfin, la DTN conclut : « On prendra notre revanche sur les Anglais à Los Angeles ».

Les Français en train de célébrer leur médaille sur le podium. © PSV

Les Britanniques sur une autre planète

Annoncée favorite de cette compétition, la Grande-Bretagne n'a pas failli à son statut. Il faut reconnaître que leur médaille d'or est amplement méritée. En tête du début à la fin de ces Jeux olympiques de concours complet, ils ont chaque fois fourni des prestations solides, avec une équitation remarquables et des couples on ne peut plus affutés. Rosalind Canter, sur Lordships Graffalo, Laura Collett, avec London 52, et Tom McEwen, associé à JL Dublin, ont survolé la concurrence. 

Malgré respectivement 4 et 4.80 points des deux cavalières, le sans-faute de Tom et Dublin a permis à l'Union Jack de s'imposer avec un peu plus de deux barres d'avance sur les Bleus. « Je l'ai dit des millions de fois mais je ne pourrais jamais le dire assez, je dois tout à London 52. Il est le cheval de ma vie, je suis tellement fière de lui !, lâchait Laura Collett, dernière membre britannique à s'élancer. Je crois, pour cette faute sur le dernier vertical, qu'il a senti la foule qui a commencé à applaudir un peu rapidement. Mais de toute façon, lorsque nous avions marché le parcours nous savions que ce dernier vertical (un vertical surmonté d'une palanque blanche, ndlr) pourrait couter cher. Mais il a sauté de façon incroyable sur l'ensemble du tour, et c'était suffisant pour nous assurer la médaille d'or ! »

Laura Collett et London 52. © PSV

L'ascenseur émotionnel japonais

Ce lundi 29 juillet, le milieu des sports équestres a également assisté à un moment historique pour le Japon. Le Pays du Soleil Levant y remporte pour la première fois une médaille. Pourtant, la journée des Japonais avait bien mal commencé. En effet, alors qu'ils étaient en bronze à l'issue du cross, l'inspection vétérinaire de ce matin les y éjectaient à cause, d'un ajout de 20 points à leur score. N'ayant pas suffisamment bien récupéré des efforts de la veille, Cekatinka, la jument de Ryuzo Kitajima n'a pas passé la visite vétérinaire. Le Japon a donc du faire appel à son couple remplaçant, Toshiyuki Tanaka et Jefferson, pour continuer la compétition. Une manoeuvre pénalisée de 20 points. En larmes, les Japonais pensaient toute chance de médaille écartée, et pourtant… 

Relégué au cinquième rang, le Japon devait aligner les parcours parfait pour espérer reprendre les places perdues au profit de la Suisse et de la Belgique… et que ces deux pays fassent des fautes. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est ce qui est arrivé. Alors qu'aucun des cavaliers helvètes et hispaniques n'a réalisé un parcours sans-faute, les Japonais n'ont pas fait tomber la moindre barre et ne déplorent que 2 points de pénalité pour temps dépassé. Pour Toshiyuki Tanaka/Jefferson, Kazuma Tomoto/Vinci de la Vigne, Yoshiaki Oiwa/MGH Grafton Street et Ryuzo Kitajima/Cekatinka, le voyage versaillais s'achève de la plus belle des manières, par une médaille. 

Yoshiaki Oiwa et MGH Grafton Street. © PSV

« Quelque chose que nous espérions depuis longtemps »

Une belle revanche sur Tokyo, où ils avaient terminé à domicile au pied du podium. En conférence de presse, ils reconnaissaient « c'est quelque chose que nous espérions depuis très très longtemps. À Tokyo, il n'y avait pas de spectateurs donc c'était très silencieux. Cette fois-ci, nous étions dans le pays des sports équestres. On a ressenti la présence de tous ces spectateurs tout au long de la compétition et pendant la cérémonie des médailles et la remise des prix. Nous sommes particulièrement heureux d'avoir performé dans un tel environnement. »

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