Merlin Riand : Un surdoué du trait

Merlin Riand est le plus jeune artiste s'intéressant au cheval. À 25 ans, la qualité de son trait est d'une maturité remarquable. Celle-ci démontre, et avec quel éclat, que « la valeur n'attend pas le nombre des années ». Rencontre enchantée avec Merlin.

Posé sur le parquet, un diptyque peint sur bois représentant l'arrière-main et le haut du corps d'un cheval de steeple attire le regard. « Je n'ai pas envie de me cantonner au cheval, je sais que ça me guidera toujours et que j'aurai toujours l'envie de le dessiner. » Dans l'embrasure de la fenêtre, d'autres dessins sous cadre représentent Tipère, le petit lévrier italien de Merlin qui roupille sur des coussins moelleux. « C'est un galopeur ! Je m'aperçois en le dessinant qu'il a beaucoup de similitude avec le cheval. »

Le point de départ

Certains d'entre vous avez pu, lors du CCI 4* de Saumur, apprécier les œuvres de Merlin Riand exposées dans le stand du bottier Joël Albert. Ce dernier l'a pris sous son aile, comme un grand frère et sa boutique, sur la place de la Senatorerie, fait d'ailleurs office de galerie pour son protégé où ses dessins sont exposés, et à vendre. Merlin se remémore leur rencontre sur ce même concours autour d'une paire de bottes à la tige toilée en lin. « J'avais 15 ans. Je ne l'avais, je crois, encore jamais vu de ma vie, mais on lui avait parlé de moi. D'après un de mes dessins, j'avais peint un contrebas qu'il sponsorisait sur le cross. Et voilà qu'il me propose de peindre sur ses bottes ! »

Avec la hardiesse de la jeunesse, Merlin accepte, il a carte blanche. « Je me souviens qu'elle est restée longtemps sur mon bureau, j'appréhendais un peu (rires). Et puis je me suis lancé en réalisant une scène de dressage assez minimaliste. » Une seconde paire lui est confiée où, cette fois, le jeune prodige dessinera des scènes de chasse à courre. « Suite à cela, Joël a reçu une commande d'un notaire parisien pour une paire de bottes de concours sur lesquelles j'ai refait des scènes sur le même thème mais plus abouties. » À seulement 25 ans, Merlin Riand peut déjà se prévaloir d'un beau parcours.

Merlin Riand et son chien Tipère. © Thierry Segard

Bon sang ne sait mentir

De sa branche paternelle, Merlin a sans doute hérité de prédispositions pour le dessin ayant un bisaïeul et un grand-père tous deux architectes. « J'ai un souvenir tout petit avec mon grand-père qui m'apprend à dessiner un chat, et un canadair. J'étais fan de cet avion. » Dès l'âge de 5 ans, Merlin dessine dès qu'il le peut. Dans l'écurie où son père enseigne l'équitation, on le voit souvent dans un coin du manège en train de griffonner.

Le trait d'union entre Merlin et le cheval, c'est en effet Martin Riand, son père, qui l'incarne. « Je suis né dedans. » Cannelle, sa sœur aînée, plus mordue que lui encore, en a fait son métier. « Elle est aujourd'hui cavalière chez Sébastien Cavaillon (cavalier en équipe de France de concours complet, NDLR). » Pour Merlin, qui préférait sans doute les regarder que monter dessus, le déclic fut plus tardif. Il l'impute au fait que d'être en concours tous les week-ends avec son père et ses élèves relevait de la corvée, mais lorsque sa sœur aînée a commencé à monter de niveau, il a eu plaisir à l'observer. Merlin, finalement, s'avoue aimer cela aussi et franchit le pas. Cependant, être coaché par son père produit très vite des étincelles. « Il était très bon pédagogue mais sa façon de faire ne m'allait pas », et ce mauvais plan fit long feu.

Merlin se détourne du concours complet pour s'intéresser à la voltige, discipline qui le conduira en 2012 à disputer le championnat de France. « Même si mon travail est très lié au cheval, mes sœurs et moi avons des centres d'intérêt et des passions très différents. Je crois que nos parents adorent ça. » Ceux-ci ont toujours soutenu leurs enfants dans leur projet de vie, l'équitation professionnelle pour Can- nelle, le dessin pour Merlin, le maquillage et l'esthétique pour Lilou.

Toujours en bonne compagnie

Merlin a cultivé son don en suivant gamin des cours avec Liska LLorca. Auprès d'elle, il découvre le fusain, l'aquarelle, l'art du portrait, mais aussi les subtilités de la perspective.

Découvrez la suite de notre reportage sur Merlin Riand dans le numéro 631 de Cheval magazine (à retrouver en kiosque et sur notre boutique en ligne).

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