Les stages d'équitation intéressent-ils toujours autant ?

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À la rédaction de Cheval magazine, on a tous en mémoire des souvenirs impérissables de semaines passées lors de stages d'équitation dans notre centre équestre favori, qu'on y mette les pieds à l'année ou uniquement pour les vacances. Mais sont-ils toujours aussi plébiscités et ressemblent-ils encore à ceux que nous avons connus ? Nous avons enquêté sur le sujet.

Selon les données de la Fédération française d'équitation, sur l'ensemble des licences prises en 2024, environ 59 % concernaient des cavaliers de 18 ans et moins. Il est donc tout à fait logique qu'enfants et adolescents représentent le public majoritaire des établissements équestres lors des stages. « Il y a quelques années, j'avais fait la moyenne d'âge de mes stagiaires. Tous participants confondus, elle était de 12 ans », souligne Jean-Claude Rotival, gérant du centre équestre du Rouret, basé à Grospierres (07). S'ils se réunissent généralement autour de leur passion commune pour le cheval, les stagiaires ne s'y pressent pas tous pour les mêmes raisons. « Les plus jeunes viennent surtout par fascination pour le cheval, alors que ceux qui ont déjà un bon niveau sont plus là par désir de se perfectionner ou de retrouver leurs amis », précise Jean- Claude Rotival.

Occasionnels et habitués : des habitudes différentes

L'âge ou les motivations ne sont pas les seuls critères de différenciation des stagiaires. Il y a généralement ceux qui viennent dans la structure uniquement pour les vacances scolaires et les adhérents annuels qui s'offrent une dose de pratique supplémentaire. Lou Chéhu, formatrice AE et BPJEPS au Village équestre de Conches (27), précise d'ailleurs qu'à l'occasion des « stages vacances, nous accueillons surtout un public parisien puisque nous avons la chance d'avoir un internat. Ils représentent à peu près 90 % de notre clientèle stages ». En revanche, la clientèle présente à l'année, et à laquelle nous allons nous intéresser dans un premier temps, se constitue essentiellement de locaux. Ces derniers « se raréfient, notamment pour des raisons financières », selon elle.

Il n'aura échappé à personne ces dernières années que l'inflation a frappé de plein fouet les foyers français. Malheureusement, le budget accordé aux loisirs est généralement le premier à fondre comme neige au soleil. Pour ne pas laisser ces équitants de côté, à Conches, on propose « des stages à la journée, comprenant le repas du midi et le goûter ». Et pour les adhérents à l'année qui veulent passer encore plus de temps au centre équestre, « les stages vacances sont à moitié prix ».

Jean-Claude Rotival a fait le même constat. « On n'arrive pas à vendre des stages de plusieurs jours à nos habitués. » Un changement de la demande qu'il considère comme « une grosse évolution ». Selon lui, ses confrères ardéchois avec qui il entretient de bonnes relations partagent aussi cet avis. Alors pour solliciter l'intérêt de ses adhérents pour les stages, il propose des journées à thème. Ces derniers varient en fonction de la période de l'année. « Noël, carrousel, jeux, parcours en terrain varié dans la nature, chasse au trésor... Disons que ces journées qui sortent de l'ordinaire leur font briller les yeux. »

« Beaucoup de sports ont bénéficié de l'effet Jeux olympiques »

Si l'aspect financier pèse dans la balance de ces cavaliers, d'autres facteurs sont à prendre en compte. Déjà, il convient de souligner que l'offre de stages d'équitation n'a cessé de se multiplier ces dernières décennies. Avec plus de 6 000 centres équestres et poney-clubs en activité, le choix est vaste. Mais pour plusieurs des intervenants que nous avons contactés, la concurrence vient aussi des autres sports.

« Cette année, beaucoup de sports ont bénéficié de l'effet Jeux olympiques. C'est le cas du tennis de table ou encore la natation, analyse Fannie Guibert, monitrice au domaine de Laizé (71). Peut-être ont-ils eu des retombées plus affirmées que l'équitation, qui manque de médiatisation et d'un marqueur médiatique pour intéresser plus de monde. Je pense qu'on souffre encore d'une image de sport bourgeois. Sans compter qu'on n'a pas réellement de héros emblématique dont l'aura a dépassé la sphère équestre. » Mais nos interlocuteurs comptent plusieurs cordes à leur arc pour remettre le cheval au centre de leur jeune public.

Découvrez la suite de notre enquête sur l'attrait des stages d'équitation dans le numéro 639 de Cheval magazine. Il est disponible en kiosque ou sur notre boutique en ligne.

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