Les belles histoires de l'équitation aux Jeux olympiques de Paris 2024

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Au-delà du sport, les Jeux olympiques apportent toujours leur lot de belles histoires et à ceux de Paris 2024, l'équitation avait aussi les siennes. Nous avons compilé plusieurs de ces belles histoires dans le numéro de septembre de Cheval magazine. Hommages, couples imprévus, chevaux achetés une bouchée de pain ou encore révélations insoupçonnées, découvrez ceux qui ont apporté leur pierre à l'édifice de la magie olympique.

Concours complet : Boyd Martin, à la mémoire d'Annie

L'histoire de l'Américain Boyd Martin et Fedarman B fait un peu écho à celle de Stéphane Landois et Chaman Dumontceau*Ride for Thaïs. En 2021, lors d'un entraînement sur le cross avec Fedarman B, Annie Goodwin perd la vie suite à une mauvaise chute. Le père d'Annie demande alors à Boyd Martin, entraîneur de la cavalière de 32 ans, de reprendre les rênes du bai pour poursuivre les rêves de sa fille. « Bruno (surnom de Fedarman B, NDLR) est un sacré personnage. Il est un peu coquin, confiait Boyd Martin. Vous ne pouvez pas le rattraper quand vous le lâchez au pré. Mais à part ça, ce cheval est un vrai trésor. Les chevaux de haut niveau ont souvent beaucoup de caractère et sont difficiles, mais lui est une pépite. »
Après une période de doutes, où le cavalier ne parvenait pas à trouver l'harmonie avec le hongre désormais âgé de 14 ans, les résultats ont commencé à arriver. La présence du couple aux Jeux olympiques de Paris sonne comme un symbole pour l'Américain, son entourage et celui d'Annie. « Bien évidemment, notre histoire avec Bruno me reste toujours dans un coin de la tête. Dans cette situation, vous ne montez pas seulement pour vous. Forcément, il y a de l'émotion. Mais j'essaie toujours de garder la tête froide et de faire le travail pour lequel nous sommes venus. » Avec une dixième place individuelle, la mission est accomplie.

Dressage : Le rêve royal de Julio Mendoza Loor

Médaillé d'or en individuel aux Jeux panaméricains en 2023 à Santiago au Chili, le cavalier équatorien Julio Mendoza Loor a vécu ses premiers Jeux olympiques à Paris avec son partenaire de danse, Jewel's Goldstrike. Pour son premier voyage en Europe, le couple a remporté la Reprise libre en musique du CDI 4* d'Aix-la-Chapelle. Ensuite, il a pris la direction des jardins du château de Versailles.
Et derrière celui qui a conclu son Grand Prix dans le stade équestre de Versailles avec une note de 70,839 %, se cache une histoire comme on aime en découvrir. Installé aux États-Unis, en Caroline du Nord, le cavalier a rappelé le parcours incroyable qui l'a mené jusqu'aux Jeux de Paris 2024. « J'étais très ému à la fin de ma reprise. Cela représente beaucoup pour moi d'être ici avec un cheval que j'aime tellement, de représenter mon pays, de voir mon drapeau flotter ici. » Et pour en arriver là, le cavalier n'a pas manqué de motivation.

Julio Mendoza Loor et Jewel's Goldstrike. © PSV

« Un conte de fée »

« Pour moi, c'était impossible. Je me disais qu'il fallait un sponsor mais j'ai vite réalisé qu'il ne fallait pas se trouver d'excuses. Si l'on veut accomplir de grandes choses, il faut s'en donner les moyens. » C'est alors qu'il rencontre Jewel's Goldstrike, un talentueux fils de Bretton Woods mais loin d'être simple à gérer. « Je l'ai eu grâce à une amie pour 20 $, lance-t-il. Pour moi, pouvoir entrer sur la ligne du milieu aux Jeux olympiques est un conte de fée. »
Un peu trop coquin pour bon nombre de cavaliers, c'est en le montant beaucoup en extérieur et en le laissant vivre à plein temps au pré, que Julio Mendoza Loor a su « dompter » l'alezan. « Et en concours, il s'attend à ce que je passe 24 h sur 24 avec lui pour le faire marcher, brouter. Cela prend du temps mais s'il est heureux comme ça, c'est le plus important. Mon but est de m'amuser et de le garder heureux. Et si demain il décide qu'il ne veut plus être un cheval de concours et bien il ne fera plus de concours. »

Saut d'obstacles : Kim Emmen et Imagine, une rencontre et neuf mois plus tard, les Jeux

L'année dernière durant l'été, la cavalière néerlandaise Kim Emmen et le hongre gris de 11 ans Imagine ne se connaissaient même pas. Bienheureux aurait été celui en mesure de prédire que neuf mois après leur rencontre, ils seraient aux Jeux olympiques. Qui plus est qu'ils y réaliseraient trois parcours sans-faute sur les quatre courus. « Quand nous l'avons acheté, nous ne pensions pas que tout irait si vite. Lui avait déjà sauté des parcours à 1,60 m avec d'autres cavaliers. Donc forcément, j'espérais pouvoir un jour arriver à ce niveau avec lui. Mais avec les chevaux, rien n'est jamais certain. »
Un destin encore plus fou quand on sait que le couple a obtenu sa qualification pour les Jeux lors du CHIO de Rotterdam, soit quelques jours avant la date limite fixée par la Fédération équestre internationale. Il se pourrait que le duo fasse parler de lui dans les années à venir... à surveiller de près donc.

Kim Emmen et Imagine. © PSV

Découvrez la suite les belles histoires de l'équitation aux Jeux olympiques de Paris 2024 dans le numéro 632 de Cheval magazine. Vous pouvez le retrouver en kiosque et sur notre boutique en ligne.

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