Le cavalier de concours complet américain Andrew McConnon sous enquête pour comportement abusif sur ses chevaux

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Le week-end dernier, des internautes ont publié sur les réseaux sociaux deux vidéos montrant le cavalier de concours complet américain Andrew McConnon frapper deux chevaux différents à la tête. Si la FEI étudierait depuis plusieurs mois un dossier concernant le cavalier pour des faits de violence envers ses chevaux, elle n'a pour l'heure prononcé aucune sanction ou suspension.

Alors qu'il était la semaine dernière au CCI5*-L de Burghley avec sa jument Wakita 54, Andrew McConnon n'a pas fait les gros titres pour sa performance. En effet, le samedi 7 septembre dernier, le cavalier américain faisait parler de lui pour des faits beaucoup moins glorieux. Sur les réseaux sociaux, deux vidéos sur lesquelles il semble être le cavalier circulent.
On voit l'homme à cheval frapper les deux équidés qu'il monte à la tête à plusieurs reprises. L'un de ces chevaux évolue sur un spring garden et dérobe un obstacle. S'en suit alors une série de coups (nous en avons compté neuf clairement identifiables) portés avec sa main droite par le cavalier sur la tête dudit cheval. Dans l'autre vidéo, le cheval saute un petit oxer avant que son cavalier ne l'arrête quelques foulées plus tard et ne lui assène deux coups, toujours avec la main droite, au niveau des oreilles.

Un premier « incident » en 2021

Suite à la publication de ces vidéos, la fédération américaine des sports équestres, l'USEF, a publié un communiqué mardi 10 septembre. « L'USEF prend très au sérieux tous les signalements de maltraitance et accorde la priorité à la protection du bien-être des chevaux. Nous avons reçu un signalement anonyme au début de l'été concernant l'athlète américain de concours complet, Andrew McConnon. Nous avons reçu des documents montrant des comportements abusifs peu de temps après le signalement.
Après avoir déterminé que l'USEF n'avait pas compétence sur l'affaire car elle n'impliquait pas de mauvaise conduite lors d'une compétition de l'USEF, l'USEF a rapidement renvoyé l'affaire à la FEI, où elle fait l'objet d'une enquête. La compétence et la capacité de la FEI à engager des poursuites disciplinaires sont plus larges concernant les incidents signalés de maltraitance animale survenant en dehors des compétitions autorisées. Cette affaire relève de la compétence de la FEI. L'USEF appliquera toute mesure disciplinaire prise.
»

En effet, cela fait plusieurs mois que des témoins ont alerté les institutions. Nos confrères du média américain Eventing Nation ont retracé l'évolution de cette affaire. Selon leurs informations, le premier signalement connu d'un comportement inapproprié d'Andrew McConnon envers ses chevaux remonterait à janvier 2021. Un témoin, qui a souhaité garder l'anonymat, a rapporté « un incident » de ce type à l'USEF. Mais faute de pouvoir monter un dossier appuyé de preuves, l'USEF n'ouvre aucune enquête.

L'USEF et la FEI alertées en mai 2024

En mai dernier, plusieurs témoins (dont trois personnes ayant travaillé pour Andrew McConnon) ont soumis, d'abord à l'USEF puis à la FEI, un dossier mettant en cause le comportement d'Andrew McConnon avec ses chevaux. Cette fois, il comprenait bien des photos et vidéos. Elles auraient été prises entre janvier et avril 2024. Un mois plus tard, en juin, les témoins obtiennent une réponse de l'USEF, similaire à celle publiée dans le communiqué diffusé il y a deux jours. Comme les actes n'ont pas eu lieu lors d'une compétition affiliée à l'USEF, la fédération ne disposait pas des leviers nécessaires pour intervenir.
À noter qu'à partir du 1er décembre 2024, cette règle n'aura plus lieu d'être. Le champ d'action de l'USEF s'étendra alors au-delà des compétitions tenues sous son égide. Mais, selon un porte-parole de l'USEF, cette décision n'aura pas d'effet rétroactif. Cela signifie que les preuves récoltées avant le 1er décembre 2024 ne seront pas recevables par l'USEF dans le cadre d'une enquête.

Face à son incapacité d'agir, l'USEF aurait alors transmis le dossier à la FEI. L'instance mère des sports équestres affirme avoir eu des discussions entre juin et août 2024 avec l'Américain. Dans le même temps, elle aurait informé les témoins de s'être saisie du dossier et d'envisager l'ouverture d'une enquête. Cependant, les semaines passent et, pour les témoins, le dossier semble au point mort.

Diffusion de deux vidéos

Le 7 septembre dernier, l'affaire devient publique après la diffusion de deux vidéos sur les réseaux sociaux par des internautes. Cependant, les témoins ayant alerté l'USEF puis la FEI affirmaient à nos confrères d'Eventing Nation ne pas être à l'origine de la diffusion de ces vidéos. Des dires confirmés par les auteurs des publications, toujours à Eventing Nation, qui affirment être cavaliers mais sans avoir aucun lien avec « le concours complet, Andrew ou l'un des témoins ». Depuis, la FEI n'a pas souhaité apporter de précisions quant à l'avancée du dossier. Elle n'a pas non plus répondu à la question de savoir si une enquête était bien ouverte. Elle affirmait cependant à nos confrères travailler sur cette affaire.

Ces vidéos ne sont pas sans rappeler le scandale provoqué en juillet dernier par la diffusion d'une vidéo de la multi médaillée de dressage, Charlotte Dujardin, où on la voyait frapper le cheval d'une élève dans les postérieurs avec un stick. Cependant, pour la Britannique, la sanction est tombée de suite, avec une suspension immédiate aux échelles nationale et internationale.

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