La parole aux sélectionneurs des équipes de France : Henk Nooren, Thierry Touzaint, Jean Morel, Fanny Delaval

Dans notre hors-série consacré aux Jeux de Paris 2024, nous avons donné la parole aux quatre sélectionneurs des équipes de France d'équitation. Henk Nooren, pour le saut d'obstacles, Thierry Touzaint pour le concours complet, Jean Morel pour le dressage et Fanny Delaval pour le para-dressage font le point sur la préparation des Bleus, analysent la concurrence et passent en revue les cases que les couples devront cocher pour faire partie des sélectionnés.

Nous sommes à moins de deux mois des Jeux. Que peut-on dire de votre effectif pour cette échéance ?
Henk Nooren, saut d'obstacles :
Pour être honnête, nous ne nous considérons pas riches de couples. Nous avons commencé avec un potentiel d'une quinzaine de couples et à l'heure actuelle, une petite dizaine semble opérationnelle. En octobre 2023, nous avons fait un programme par couples pour tous les préparer. Bien sûr, il y a eu des petites modifications de dernière minute. Mais nous sommes relativement restés dans le chemin que nous avions choisi d'emprunter. Heureusement, nous avons retrouvé quelques couples qui ont longtemps été blessés l'année dernière. Ils sont maintenant sur la bonne route pour le très haut niveau. Il nous reste encore quelques concours à faire, mais sur ce point, nous sommes bien.
Thierry Touzaint, concours complet : On peut dire qu'ils ont réalisé de belles performances notamment à Marbach en Allemagne (CCI 4*-S du 9 au 12 mai, NDLR) où ils prennent les trois premières places. Avec ce carton plein, on a montré à l'étranger une belle image de notre équipe. Et globalement sur la saison, l'ensemble des couples de la longue liste a bien couru. Il n'y a pas eu beaucoup de loupés et pour le moment, tout va bien.
Jean Morel, dressage : Au CDI 4* du Mans, nous avions seize chevaux dans le Grand Prix. Alors, il est évident que nous n'avons pas seize chevaux susceptibles d'aller aux Jeux mais en deux ans, il y a eu un engouement. Les gens ont bien réinvesti dans leurs chevaux, dans leur travail, ils se sont déplacés en concours. En ce qui concerne le carré serré pour les Jeux, j'espère avoir cinq à six chevaux maximum. Après, il faut y aller doucement car les chevaux sont fragiles. Je sais qu'à l'étranger, ils en ont pas mal qui commencent à avoir des petits problèmes. Donc il faut qu'on reste calme et qu'on ne s'emballe pas. Aujourd'hui, on ne vise pas une médaille individuelle, on vise de passer au deuxième tour avec une équipe soudée.
Fanny Delaval, para-dressage : Il y a eu de très bonnes choses. On voit que Vladimir Vinchon et Chiara Zenati sont stables et constants dans leur niveau de performance. C'était un peu en-deçà dans les notes à Fontainebleau mais c'était assez général, avec un terrain quand même assez regardant. Mais Chiara et Vladimir ont fait le job dans le sens où ils ont déroulé des tests sans-faute avec des bonnes notes. On sent qu'il y a de la solidité. Les autres sont un peu les quatre challengers pour les sélections. Sans leur mettre la pression, il va falloir prouver qu'ils ont leur place dans les quatre qui iront à Paris.

Dans quel état d'esprit abordez-vous cette échéance ? 
HN :
Je pense qu'il y a toujours un certain degré de tension, mais elle n'est pas plus grande que pour les autres championnats. Il est évident que plus on s'approche de la date, plus la tension et la pression risquent de monter. Même si certains cavaliers ressentent un peu plus la pression que d'autres, l'état d'esprit général du collectif est bon.
TT : Je suis dans le même état d'esprit que lors de toutes les préparations. Mais ce qui est différent, c'est vous, les médias et aussi le téléphone qui sonne plus souvent que d'habitude mais sinon, je prends ça comme une autre épreuve où il va falloir être très bon. Cela étant, on ressent une certaine tension chez les cavaliers et les propriétaires aussi. Mais c'est normal. En ce qui me concerne, je ne mets pas trop de pression, je suis quelqu'un d'assez calme.
JM : Ce qu'on essaye surtout de faire passer comme message aux cavaliers est d'accepter de ne pas être sélectionné. Je pense que c'est ça le plus dur. Les Jeux, ils en rêvent tous un peu, ce qui est normal car c'est une belle aventure, d'autant plus chez nous. Deuxièmement, pour ceux qui vont être sélectionnés, il ne faut pas qu'ils chauffent, qu'ils pensent qu'ils vont avoir une mission spéciale. Il faut qu'ils montent aussi bien que d'habitude et surtout qu'ils soient réguliers. 
FD :
On est très concentrés sur l'échéance grâce à la Fédération qui met des moyens uniques. On va vraiment chercher les meilleures solu- tions opérationnelles pour que tout se passe bien là-bas, on va pouvoir travailler avec beau- coup de sérénité et de confort. Il n'y aura pas de problèmes logistiques à gérer, tout sera prévu en amont. Nous, on va se concentrer sur la performance, comment faire pour que les cavaliers soient les meilleurs en piste. Il y a une très bonne équipe, on est maintenant sept dans le staff, tout le monde s'entend bien. On fait une visio par semaine tous ensemble pour faire le point et savoir où on en est.

Découvrez la suite de nos entretiens avec les sélectionneurs des équipes de France d'équitation dans notre hors-série, disponible en kiosque et en ligne.

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