La Baule rend hommage à Jean-Maurice Bonneau

Ce samedi, juste avant le Derby Laiterie de Montaigu, public, cavaliers et officiels ont rendu un vibrant hommage à Jean-Maurice Bonneau, disparu en mars dernier.

Homme de cheval accompli, Jean-Maurice Bonneau a accompagné de nombreux cavaliers tout au long de sa vie. Aujourd'hui, c'est tout le stade François André qui lui a rendu hommage. A cette occasion, plusieurs proches ont pris la parole, sous les applaudissements du public.

« Un père spirituel très important »

Guillaume Canet

« C'est difficile de parler sans des trémolos dans la voix après un tel hommage. Je voudrais d'abord dire un grand merci à l'organisation du concours de nous laisser la possibilité de rendre cet hommage, mais également merci à la famille et aux amis ici présents de me laisser prendre la parole. Jean-Maurice je l'ai connu quand j'avais 14 ans. C'était mon voisin et j'allais chez lui tous les matins pour prendre le petit-déjeuner avec lui. Et on allait après aux écuries. J'allais faire les boxes chez lui avant d'aller à l'école. C'est grâce à lui que j'ai fait mes premiers Criteriums Junior, les championnats de France et c'est vraiment lui qui m'a fait avancer dans le sport.

C'était pour moi un père spirituel très important. Il m'a appris à monter à cheval. Mais au-delà de ça il m'a fait rencontrer Jean Rochefort ce qui m'a permis derrière de faire du cinéma. Je pense que si je n'avais pas rencontré Jean-Maurice je ne serais peut-être pas là à vous parler aujourd'hui. J'ai conscience de tout ce qu'il m'a apporté, de tout ce qu'il m'a donné dans la vie. Je voudrais qu'on se rappelle tous de son sourire merveilleux, et la bienveillance qu'il avait pour tout le monde. Je suis très heureux qu'on puisse lui rendre hommage.

« Chacun de tes enseignements auprès des humains que tu as côtoyés résonneront dans l'éternité »

David Corona

« J'ai rencontré Jean-Maurice en 2015 lors qu'il souhaitait intégrer la préparation mentale pour les Jeux olympiques. J'ai rencontré à cette occasion quelqu'un de très humain. Et je voudrais dire quelques mots sur quelque chose que seuls peut-être les gens qui le connaissent vraiment pourraient dire de lui. Jean-Maurice le monde équestre te pleure. J'aurais pu faire la longue liste de tes qualités mais ce n'est pas là selon moi que réside ce que tu nous as offert de plus beau. Tu étais direct, trop surement diront certains que tu avais ébranlé de tes mots justes pour tenter de leur faire prendre conscience de leur potentiel.

Tu étais extrêmement sincère envers celles et ceux que tu accompagnais. Mais aussi envers toi-même afin de pousser très loin la remise en question sur le chemin de la performance. Exigeant, au-delà du raisonnable. Car tu étais persuadé que l'indulgence envers soi-même ne permet pas de gravir les sommets de ce sport. Dur parfois, dans les mots mais surtout dans les silences que tu savais chargés de bienveillance pour laisser le temps de la réflexion afin que naisse à nouveau la motivation de repartir. Incisif car tu savais qu'exceptionnellement il était nécessaire d'aiguiser ses mots pour percer certaines carapaces afin que la bienveillance et la lumière puissent atteindre le cœur et la tête qu'elles protégeaient. Impatient, de voir éclore le talent chez celles et ceux en qui tu croyais, quelquefois même plus qu'eux.

Détaché, laissant la place à l'autonomie de tes élèves et disciples afin que ton travail ne soit pas source de gloire personnelle. Mais bien que chacune et chacun puissent grandir à tes côtés en étant fier de ses propres accomplissements. Alors tu dois sûrement regarder celles et ceux que tu as aimé, aidé, poussé, motivé et inspiré avec le même regard pétillant qu'on te connait. Et même si tu en doutais parfois par humilité, je veux que tu saches que chacun de tes enseignements auprès des humains que tu as côtoyés résonneront dans l'éternité. Merci. »

« Un profond amour sincère du cheval et des hommes »

Philippe Rozier a lui aussi pris la parole.

Kamel Boudra

« Je suis très modestement là pour pouvoir représenter la presse nationale et internationale pour saluer le courage qu'avait Jean-Maurice et sa disponibilité à répondre aux questions avec toute franchise. Il voulait toujours parler de son sport et de ses athlètes, toujours à vouloir partager. Aussi, ce que j'ai beaucoup aimé avec lui, c'est qu'il avait un profond amour sincère du cheval et des hommes. Il parlait des grooms avec une passion totale. C'est juste un témoignage modeste des journalistes et des grooms. »

Le cavalier Philippe Rozier fut le dernier à prendre la parole, ému aux larmes : « Je suis très ému. Je voulais parler au nom des cavaliers. Au nom de tous les cavaliers, tous les sports équestres, tout simplement merci à vous. »

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