Frida Valle Skar : De la campagne norvégienne aux hippodromes français

Avec une passion inépuisable pour les chevaux et une détermination sans faille, Frida Valle Skar a su transformer son rêve d'enfant en une carrière réussie. Pour atteindre son objectif, elle n'a pas hésité à quitter son pays natal et à s'installer en France, malgré la barrière de la langue. Une athlète convaincue qu'il faut « oser se lancer et croire en soi-même » pour réussir.

Par Lisa LE BARON (Equidia)

Bien qu'elle puisse paraître froide et distante quand on ne la connaît pas, Frida Valle Skar est en fait extravertie et battante. Lorsqu'elle décroche son téléphone ce vendredi midi, l'athlète de 26 ans est sur la route. Mais elle ne rate pas une occasion de parler du métier qui la passionne depuis toujours. Originaire de Norvège et élevée dans une ferme agricole, la sportive a grandi avec les animaux : lapins, chiens, chats, vaches… et chevaux. « Ça a toujours été les chevaux », se remémore-t-elle. 

L'amour du galop

Ses parents l'inscrivent d'abord au poney-club où elle monte pour la première fois. Mais c'est plus tard, quand elle découvre le galop, qu'elle a une véritable révélation. La vitesse lui permet de ressentir des sensations qu'elle n'avait jamais connues auparavant. Son choix est fait : elle deviendra jockey. Fillette fascinée par les chevaux, elle devient une adolescente prête à tout pour réaliser son souhait, à commencer par quitter sa campagne natale pour rallier la Suède et son école des jockeys (équivalent de l'AFASEC français). Frida a alors 16 ans. 

Diplôme en poche, elle retourne ensuite en Norvège où elle devient jockey… amateur ! Le rêve de la sportive reste en suspens, mais pas sa motivation. Et c'est ainsi qu'elle décide à 18 ans de faire un stage d'un mois en France, terre reine des courses de galop avec l'Angleterre et l'Irlande. Un début de carrière en français, pendant les vacances, puis pour un an, avant de décider de quitter la Norvège pour s'y installer définitivement.

Le français comme clef du succès

« Je ne parlais pas un mot de français en arrivant ! », se rappelle Frida Valle Skar, pas encore tout à fait confiante sur sa prononciation. Pourtant, cela ne se remarque pas pendant les premières minutes de l'interview. C'est quand la jeune femme demande parfois à reformuler les questions que l'on comprend les difficultés qu'elle a traversées. Embauchée dans l'écurie mansonnienne des entraîneurs Carlos et Yann Lerner en 2017, le père et le fils lui auraient dit dès son arrivée : « Si tu veux être jockey, il faut que tu apprennes à parler la langue. » Un conseil comme un déclic qui lui a fait comprendre l'urgence à franchir les obstacles si elle voulait devenir professionnelle… de plat, ces courses sans obstacles, justement !

Frida Valle Skar vit pour les chevaux et les courses de galop. © Equidia/Scoopdya

De ce moment-là, Frida retient que tout le monde s'adressait à elle en français, alors qu'elle ne pouvait répondre qu'en anglais. Elle avait le sentiment de se sentir étrangère, sentiment compliqué quand, comme elle, on n'aime pas se faire remarquer. Mais elle garde aussi en mémoire sa technique d'apprentissage numéro un : apprendre « en écoutant et en répétant. » Un mimétisme qui lui a finalement permis de commencer à maîtriser le français, cette langue si difficile. « Un jour, d'un coup, je me suis rendu compte que je commençais à comprendre davantage. (...) Mais il m'aura fallu environ deux ans ».

Sa vie pour les chevaux

Deux années d'efforts au service de son but ultime : devenir jockey. Car si elle a appris le français, c'est avant tout pour son projet. D'ailleurs, elle le confie volontiers. Tout son monde tourne, depuis son premier cours d'équitation, autour de cet unique objectif. «Je ne fais rien d'autre en dehors de mon métier. (...) Je suis dans ma petite bulle avec les chevaux.» Avec les chevaux, et un homme, Gabin Meunier, professionnel des courses et lui aussi dévoué à l'animal.

D'ailleurs, malgré son jeune âge, le couple se projette déjà sur une carrière d'entraîneur, pour le moment où ils ne pourront plus se battre sur les pistes, contre des pelotons de sportifs au top de leur forme. Une sorte de plan B pour celui et celle qui n'envisagent pas  « un avenir sans chevaux. (...) Mais tant que je peux faire ce métier et que ça se passe bien, j'ai envie de continuer à monter des courses. (...) Être jockey, c'est une façon de vivre. » , martèle-t-elle. Celle qu'elle a choisie, en tous cas, et pour laquelle elle continue de se battre jour après jour. « Je pense que si on est sérieux et qu'on se donne les moyens de réussir, on aura de la chance. »

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Le palmarès de Frida Valle Skar est disponible sur le site de France Galop.

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