Endurance : La France de nouveau sur le toit du monde

https://www.chevalmag.com/wp-content/uploads/2024/09/53979586991_60f503fa63_k.jpg

À Monpazier (24), l'équipe de France Seniors d'endurance avait un titre de championne du monde à défendre, et elle l'a fait haut la main. À l'issue des 160 km de course du championnat du monde, les Bleus se sont de nouveau offert la médaille d'or par équipes. En individuel, Mélody Théolissat et Yalla de Jalima ont également remporté le bronze individuel.

Venus de trente-neuf nations différentes, les 118 couples engagés dans ce championnat du monde d'endurance ont pris le départ de la première des cinq boucles de cette course à 5h45 le samedi 7 septembre. À la lumière des lampes frontales, ils ont du composer avec un terrain de Monpazier (24) rendu particulièrement difficile à cause de la pluie et des orages.

L'or au bout de l'effort

À l'entame de la dernière boucle, la France figure en bonne position pour conserver l'or acquis l'année dernière à Butheeb. Virginie Atger, Mélody Théolissat et Clémentine Chaud figurent alors respectivement aux huit, neuf et dixième rangs. Les chevaux français étant encore frais sur ce dernier effort, ils ont disposé de l'énergie nécessaire pour faire une très belle remontée. Au passage de la ligne, Mélody Théolissat est quatrième avec Yalla de Jalima. Virginie Atger et Cham de la Palud sont juste derrière, suivis par Clémentine Chaud et Doha d'Artagnan AA. Alors que ces trois chevaux ont passé l'inspection vétérinaire haut la main, l'élimination du cavalier émirati arrivé troisième permet à tout le monde de gagner un rang. Mélody et Yalla se retrouvent alors médaillés de bronze.

Du côté de la compétition par équipes, le clan tricolore a explosé de joie lorsque les deux derniers couples de l'équipe (Philippe Tomas/Biwaka de Chalendrat et Julien Lafaure/Fzay Cabirat) ont reçu l'approbation des vétérinaires. Ainsi, les Bleus décrochent un deuxième titre mondial consécutif ! Cerise sur le gâteau, ils l'acquièrent avec la manière puisqu'ils terminent la course avec cinq chevaux en bonne forme. Pourtant, seuls 45 couples sur les 118 au départ ont terminé la compétition. La France est ainsi la seule nation du classement par équipes à compter tous ses couples à l'arrivée.

L'équipe de France tout en haut du podium. © FEI/Massimo Argenziano

Dupliquer la précédente stratégie

La France réussit l'exploit de rentrer quatre couples dans le top 10. En effet, Virginie Atger et Cham de la Palud, Clémentine Chaud et Doha d'Artagnan AA, et Julien Lafaure et Fzay Cabirat terminent respectivement quatre, neuf et dixièmes. Philippe Tomas et Biwaka de Chalendrat prennent quant à eux la onzième place. Une performance historique qui vient récompenser l'investissement et la stratégie mise en place par l'équipe de France et le sélectionneur national, Jean-Michel Grimal. Celui-ci confiait d'ailleurs ses impressions à la FFE. « C'est une victoire qui fait plaisir, surtout que nous rentrons les cinq chevaux, donc c'est super. La stratégie était un copier coller de celle de Butheeb. C'est-à-dire que tous les chevaux ont couru ensemble, avec une vraie belle démonstration d'équipe et d'équitation d'endurance. »

Une chose est sure, c'est que le podium de ces Mondiaux restera à jamais gravé dans l'histoire. C'est en effet la première fois qui la Chine et la Malaisie montaient sur le podium.

« Ne pas mettre les chevaux dans le dur et assurer une médaille »

Si le sélectionneur reconnait que la connaissance de la piste était un plus, les conditions de course ont nécessité quelques adaptations. «Je pensais nos chevaux très prêts, mais le départ a été très très rapide. À un moment donné, j'ai vu que nous ne pouvions pas continuer sur ce train. Donc, j'ai demandé aux cavaliers de ralentir pour ne pas mettre les chevaux dans le dur et assurer une médaille. Ils étaient en train de gagner la course quand ils ont ralenti. Forcément, je les ai senti un peu dans le doute. Mais je pense que c'était la bonne chose à faire et ça a payé. »

Quant à la médaille individuelle, elle représente « la cerise sur le gâteau ». Et pour tenter d'aller en chercher une, là encore, le sélectionneur a ses petits secrets. « Au briefing, je leur dis toujours qu'il faut sprinter pour la quatrième place. Car si un concurrent arrivé plus tôt sort, on peut monter sur le podium ! Juste avant l'arrivée, Mélody m'a demandé ce qu'elle devait faire. Je lui ai dit de foncer ! Cela faisait longtemps qu'on n' avait pas eu une médaille individuelle. »

(Avec communiqué)

×