Dressage : Au stage fédéral, les couples en devenir se joignent aux ténors

Cette semaine, le Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron a accueilli un stage fédéral de l'équipe de France de dressage. Aux côtés des couples pressentis pour une sélection aux Jeux olympiques de Paris 2024 évoluent ceux qui feront peut-être les belles heures de cette équipe de France dans les années à venir.

En ce mardi matin d'un mois de mai digne d'un mois de mars, sur le terrain d'honneur du Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron (41) trônent deux rectangles de dressage. L'équipe d'encadrement du haut niveau en dressage organise un stage fédéral. Au pied de la cabine du jury, Jan Nivelle, consultant technique de l'équipe de France, et Jean Morel, sélectionneur, observent attentivement les couples qui défilent à tour de rôle devant leurs yeux. Tantôt en anglais, tantôt en français, le consultant prodigue ses conseils avec bienveillance.

À deux mois des Jeux olympiques et à quelques jours du CDI4* du Mans, dont le Grand Prix débute ce jeudi, chacun répète ses gammes et tente de combler ses lacunes. « On ne peut jamais oublier les bases, qui sont essentielles à tout travail, affirme Jan Nivelle. Quand on se prépare avant un concours ou une épreuve, il y a beaucoup à faire ! Il faut monter de manière structurée et effectuer ses figures avec une belle présence. » En place au sein de l'équipe de France depuis le début de l'année 2023, celui qui affirme travailler « avec beaucoup de sentiments et non comme un robot » s'est déclaré extrêmement satisfait du comportement de l'ensemble des cavaliers sur ce stage. « Tout le monde a bien progressé », et notamment les couples « en devenir ».

Travailler la technique, mais pas que !

Intégrer la cellule haut niveau de l'équipe de France, c'est l'objectif de nombreux cavaliers de dressage qui évoluent sur le circuit national. Il faut dire qu'elle ouvre de belles portes. Prenez par exemple Alizée Roussel. En octobre dernier, elle remportait le Grand Prix Spécial du CDI3* du Mans avec son cheval de tête, Bel Amour. Suite à une très bonne saison sur le circuit national et cette victoire, Jean Morel souhaitait qu'elle axe sa saison 2024 sur des sorties internationales. Alors, elle s'est rendue aux CDI3* de Lier (Belgique), Aix-la-Chapelle (Allemagne) et Compiègne (France) et en retire de très bonnes expériences. « J'ai presque eu plus de points sur les internationaux que sur les nationaux parce que quand les mouvements sont bien faits, ils osent mettre des points », confiait-elle.

En plus des séances avec Jan Nivelle, dont elle retire de nombreux points positifs, Alizée Roussel a pu bénéficier de tous les apprentissages qu'offrent ces stages. « J'ai aussi fait de la préparation physique avec Charles Le Navenec, et notamment du stretching parce que comme nous sommes en concours cette semaine, il ne voulait pas qu'on s'y rende avec des courbatures. » Son cheval, Bel Amour, a également passé le test des capteurs de pression. Instauré par l'IFCE, il permet de savoir avec précision si la selle exerce des points de pression néfastes au fonctionnement du cheval au moyen d'un tapis bardé de capteurs. « C'est quelque chose que je n'avais encore jamais fait. C'était très intéressant et ça m'a permis de voir qu'il n'y avait rien de gravement dérangeant pour mon cheval. »

L'IFCE contrôle les pressions de la selle de Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard. © PSV

« Jan Nivelle est un technicien exceptionnel »,
Pauline Guillem

À 30 ans, Pauline Guillem vivait quant à elle sa première expérience fédérale au milieu des Seniors. Récente vainqueur du Grand National FFE AC - Print de Barbaste avec Lucky Gold 3, elle vit avec émerveillement cette immersion avec les meilleurs. « Si en début de saison on m'avait dit que je participerai à ce stage, je pense que je ne l'aurais pas cru. C'est vraiment une chance de pouvoir voir travailler les autres cavaliers, qui ont beaucoup plus d'expérience que moi et qui ont du recul sur le système et le haut niveau. Je prends des conseils de Jan Nivelle, qui est quand même un technicien exceptionnel. »

Les conseils de Jan Nivelle n'ont fait que la conforter dans les pistes de travail vers lesquelles elle avait envisagé de se diriger. « En tant que cavalier, on a toujours l'envie de progresser et de mieux faire, mais parfois, on n'ose pas dépasser ses limites de peur d'aller trop vite et de brûler les étapes. Là, il ne nous laisse pas le choix d'oser et c'est une très bonne chose », souligne-t-elle.

Pauline Guillem et Lucky Gold 3. © PSV

Pour elle aussi, la découverte des ateliers annexes à la technique équestres sont une agréable découverte. Si elle avait eu l'opportunité dans ses années chez les Jeunes de pratiquer la préparation mentale, elle ne s'était encore jamais penchée sur la préparation physique. « Je reconnais que le temps me manque, mais Charles Le Navenec est en train de me préparer une routine d'exercices qui dure une dizaine de minutes et que je pourrais intégrer à mon planning quotidien. »

Comme Alizée Roussel, Pauline Guillem est jusqu'à dimanche au CDI du Mans, son tout premier au niveau 4*. « Ce n'était pas dans notre programme initial, mais honnêtement, je prends tout ce qu'il y a à prendre ! »

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