Doubs : La propriétaire et le gardien de poneys victimes de maltraitance entendus au tribunal
Hier à 02:00 AM
Le 29 novembre dernier, la propriétaire et l'un de ses amis qui avait la garde des poneys, victimes de maltraitance, se sont exprimés au tribunal de Besançon, dans le Doubs, sur le sujet qui les a menés face aux juges. Les autorités avaient retrouvé quatre poneys dans un état cadavériques et entassés dans une étable insalubre en mars 2024, alors que d'autres étaient morts sur la même propriété.
C'est une histoire comme on aimerait ne jamais avoir à en relater. Au début de l'année 2024, la SPA et les gendarmes du Doubs ont fait une effroyable découverte. Quatre poneys vivaient dans leurs excréments et la boue dans un minuscule box d'une étable sur la commune d'Ouvans (25). À l'état pitoyable des poneys, aussi sales que maigres, s'ajoutait sur la propriété la présence de cadavres en décomposition et ossements de trois autres poneys, en partie dévorés par des chiens errants, comme l'ont relaté à l'époque plusieurs médias locaux. Ces poneys, les habitants de Besançon les connaissaient bien. En effet, jusqu'en 2023, ils permettaient à de nombreux enfants de se promener sur leur dos dans le parc Micaud.
Les autorités alertées plusieurs fois par l'ancienne propriétaire
Suite à cette macabre découverte, la SPA a porté plainte auprès des autorités compétentes. Les associations Canima (qui a désormais les quatre poneys à charge), 30 millions d'Amis ainsi que la Fondation Brigitte Bardot se sont quant à elle constituées parties civiles. Aussi, vendredi 29 novembre, la propriétaire des poneys ainsi que l'homme qui en avait la garde, un technicien de maintenance de 40 ans selon L'Est Républicain, sont allés s'expliquer au tribunal de Besançon. Ils devaient « répondre du délit de détention illicite de cadavre d'animal et de multiples contraventions liées » au mauvais traitement des poneys.
Jusqu'en 2016, ces animaux appartenaient à l'ancienne gérante de la mini-ferme Élites, Françoise Cantin, prestataire auprès de la mairie de Besançon pour les balades à poneys du parc Micaud. Au moment de prendre sa retraite, en 2016 donc, Mme Cantin pensait trouver en sa belle-fille de l'époque la repreneuse idéale. Il faut dire que cette maman de trois enfants travaillait à ses côtés depuis deux ans, selon nos confrères de France Bleu.
Mais au fil du temps, Françoise Cantin, « dont l'habitation surplombe l'exploitation » où étaient logés les animaux à L'Hôpital-du-Grosbois (25), constate une dégradation des conditions de vie des poneys, moutons, cochons et autres chiens. N'ayant plus autorité sur la mini-ferme, elle a multiplié en vain les recours auprès des autorités, avant que les poneys ne disparaissent en mars 2023 et qu'elle en perde la trace. Ce n'est qu'en mars dernier, au moment de la découverte de la SPA et de la gendarmerie à Ouvans, que l'affaire a pris une nouvelle tournure.
Des prévenus « dépassés »
Selon la propriétaire des poneys, des actes de malveillance (section des clôtures) ainsi que des difficultés financières auraient obligé la prévenue à déplacer les poneys. Elle explique avoir essayé de les vendre ensemble « à cause du lien qui les unissait » mais n'avoir reçu aucune proposition. « La situation s'est dégradée trop vite... », relatait-elle au tribunal, toujours selon L'Est Républicain. C'est alors qu'un ami lui a proposé de prendre en charge ses poneys, « sans contrepartie ». Si la propriétaire des équidés estime avoir fait une erreur en lui faisant confiance, le président d'audience s'étonne qu'elle « ne prenne jamais la peine de rendre visite à son ami ». Pour sa défense, la prévenue a avancé sa situation financière : « Je n'ai pas de voiture, pas d'argent, j'ai trois enfants à charge, je vais au Restos du Cœur pour me nourrir, c'est difficile pour moi ».
De son côté, l'ami en question semble avancer une méconnaissance des équidés et reconnait avoir lui aussi été dépassé. Selon son avocat, Me Monnot, son client aurait été floué par la propriétaire des poneys. « Je passais donner à manger, mais pas suffisamment apparemment », admet le mis en cause.
Pour les différentes infractions constatées, le procureur Lucas Maillard-Salin requiert une amende de 2900 € pour le gardien des poneys et de 1915 € pour la propriétaire. Le tribunal rendra son jugement dans un peu moins de trois semaines, le 20 décembre.
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