CDI 4* Le Mans : Arnaud Serre, « J'ai retrouvé de la sérénité et de la confiance »

Cinquième du Grand Prix du CDI 4* du Mans ce jeudi, Arnaud Serre et James Bond de Massa ont retrouvé de leur splendeur en sortant de piste avec une note de 70,630% (épreuve remportée par Corentin Pottier avec Gotilas du Feuillard). Après un début de saison délicat, le cavalier français de dressage revient sur cette belle performance et sur les difficultés rencontrées ces derniers mois, avec son étalon de 10 ans.

Vous avez vécu une période plus compliquée ces derniers mois avec James Bond de Massa. Comment analysez-vous ce qui s'est notamment passé dans le CDI 5* de Fontainebleau et le CDI 3* de Compiègne ? Et quel a été le chemin parcouru pour dépasser à nouveau les 70% ce jeudi dans le Grand Prix du CDI 4* du Mans ?
J'ai fait un début de saison un peu compliqué parce qu'on a eu pas mal de petits ennuis avec le cheval. Rien de grave mais à chaque fois qui m'ont empêché d'aller en concours. Un coup il s'est marché sur un glome, il s'est mis un coup dans le box, puis il a fait une lymphangite, à chaque fois il a été arrêté quelques jours puis il reprenait. Jusqu'au mois de mars cela a été compliqué. À Ornago, cela a vraiment été mon premier concours de l'année, en extérieur, donc il fallait qu'il se remette dans le bain. Ensuite il s'est encore fait un petit truc, puis on a été à Aix-la-Chapelle. C'était plutôt mal jusqu'à cette incompréhension dans les temps où il repasse au grand trot.
Jan Nivelle s'occupe un peu plus de nous désormais donc on a voulu changer certaines choses pour que le cheval progresse. Notamment sur la présentation, la manière dont il devait bouger. Des détails qui pouvaient un peu perturber d'autres choses mais on le savait et le staff fédéral nous a fait confiance sur ces points. Forcément à Fontainebleau on n'est pas super bien puis à Compiègne ça s'est vraiment pas bien passé. Je n'explique pas trop pourquoi notamment dans le Spécial dans lequel il trébuche plusieurs fois. Ce n'était pas mon concours ! On l'a emmené à Barbaste (Grand National FFE-AC Print) en hors concours, ça s'est bien passé et ici au Mans le cheval est bien. J'ai un super sentiment en selle, il est bien dans l'attitude, je trouve qu'il a beaucoup progressé dans l'image générale, il est dynamique.
On a un peu perdu dans ses points, notamment le piaffer, parce qu'à Fontainebleau et Compiègne cela ne s'est pas très bien passé donc il est resté avec un peu d'appréhension. Il faut qu'on revienne progressivement là-dessus. Malgré tout on fait une bonne moyenne avec ses points forts qui ne sont pas notés comme on peut faire, c'est encourageant.

Comment avez-vous vécu cette période qui a dû être un peu difficile d'autant que vous étiez resté sur une très belle performance aux championnats d'Europe à Riesenbeck en septembre 2023 ?
C'est difficile parce que cela fait huit mois maintenant que les championnats d'Europe sont passés ! À Lyon, c'était son premier indoor, il était très chaud donc il n'a pas été très bien. Après on devait en faire d'autres mais il y a eu cette période dont je parlais pendant laquelle il avait toujours un petit truc. Puis on a dit qu'on ne refaisait pas d'indoor, donc on a attaqué sur la saison extérieure. On n'a pas vraiment pu travailler correctement.

« Paris c'est une évidence ! »

On a senti du soulagement à la fin de votre Grand Prix jeudi au Mans...
Oui j'étais soulagé ! Je ne veux pas dire soulagé d'avoir retrouvé mon cheval mais d'avoir retrouvé un cheval qui avait progressé, qui était super agréable à monter. Qui a refait de très belles pirouettes au galop, dans le trot il a progressé, il trotte mieux allongé, le passage est mieux. Après j'ai le piaffer qui est un peu moins bien mais c'est dans la suite un peu logique de l'entrainement, de trouver des repères. Il faut qu'il ait des déclics parfois. Je pense qu'il va mieux, qu'il a compris ce qu'on voulait de lui et après cela peut aller assez vite.
À Compiègne il n'était pas avec moi, on se cherchait, on n'était pas forcément en grande confiance et ça s'est ressenti. Là je suis en confiance donc c'est bien. Samedi je vais faire le Spécial avec la même idée du Grand Prix. Que le cheval garde cette dynamique dans le trot, le passage. Le piaffer n'est pas l'objectif encore, il faut que je confirme mon travail au galop, que je confirme les points forts.

Quelle est la suite de votre programme ? 
C'est le staff qui va décider. Je le connais par coeur et ici j'ai retrouvé de la sérénité, de la confiance, avec un cheval qui est plus facile à monter en piste qu'avant. Il faut aussi le garder frais. En trois semaines on a beaucoup travaillé pour améliorer des choses. Il faut le garder bien dans son corps, bien dans sa tête. Il ne faut pas oublier que c'est un vrai étalon, qui peut manifester son mécontentement de manière virulente (rires). C'est important qu'il soit bien dans sa tête et son corps. On va faire le programme avec le staff mais je pense que cela va se diriger vers Jardy ou Rotterdam. 

Malgré tout, les Jeux olympiques de Paris sont toujours dans le coin de votre tête ?
Bien sûr et cela ne m'a jamais quitté! Même si on était un peu au fond du gouffre il y a quelques temps c'est aussi comme ça que tu arrives à rebondir, que tu redeviens plus fort. Le cheval n'a que 10 ans, l'année dernière c'était sa première année de Grand Prix. Il est allé aux championnats d'Europe, il a tout digéré. Il y a eu des petits ennuis, il a fallu tout régler mais bien sûr que cela reste dans ma tête. Paris c'est une évidence ! 

Les résultats du Grand Prix du CDI 4* du Mans sont à retrouver en cliquant ICI.

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