Benjamin Massié : « Ce titre de champion de France Pro Élite représente beaucoup de travail et de personnes qui me suivent »

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Le Grand National du Haras du Pin accueillait également le Master Pro de concours complet des épreuves Pro Élite à Pro 2 ainsi que le championnat de France des chevaux de 7 ans et, sur l'épreuve phare de la discipline, la Pro Élite, Benjamin Massié s'est offert son tout premier titre de champion de France sur cette catégorie. Deuxième après le dressage à seulement 0.1 point de la tête, son double 0 sur le cross et l'hippique lui ont permis de se frayer un chemin jusqu'à la plus haute marche du podium. Il devance Alexis Goury, en argent avec Je'Vall, et Sébastien Cavaillon, qui décroche le bronze avec Elipso de la Vigne. Quelques minutes après sa victoire, le cavalier de 39 ans est revenu sur sa performance.

Comment vivez-vous ce titre de champion de France Pro Elite ? 
Plutôt assez bien (rires). Je suis vraiment ravi, je vais le savourer. Je sais aussi que le championnat de France devait avoir lieu à Vittel (les organisateurs l'avaient annulé après le dressage à cause des mauvaises conditions météorologiques qui ne permettaient pas de courir le cross, ndlr). Là, il manque les quatre couples olympiques, plus Nicolas Touzaint avec Absolut Gold*HDC. Ce Master Pro n'était pas du tout un concours au rabais, mais il y manquait ces cinq couples. J'ai hâte de pouvoir me mesurer à eux l'année prochaine. Je suis vraiment très content. C'est beaucoup, beaucoup de travail… (sa voix se serre). C'est énormément de personnes qui me suivent, qui bossent à la maison, qui sont derrière. Je pense aussi aux propriétaires qui investissent et qui croient en moi. Bon, je me bouge pour ces résultats, on ne va pas se mentir (rires) !

« Je savais que j'étais capable de tenir la pression »

Que pouvez-vous dire de celui qui vous a permis d'acquérir ce titre, Figaro Fonroy ?
C'est un cheval qu'on a depuis qu'il a 3 ans. Je travaille depuis très longtemps avec Jean-Luc et Florence Van Hoenacker (les naisseurs de Figaro, ndlr). Un jour, Aurélie Losin (la propriétaire de Figaro, ndlr) m'a dit « Trouve toi un cheval de 4 ans ». On l'a essayé lui. On a fait quatorze sauts, il a fait tomber treize fois la barre… Elle m'a dit « T'es sur ? ». J'ai dit « Oui, ne t'inquiètes pas, ça va aller ». Je suis vraiment content de gagner, mais c'est surtout le fruit d'énormément de travail.
Là où je suis le plus heureux, et je ne dis pas ça pour être prétentieux, c'est que je savais que j'étais capable de tenir la pression. À Luhmühlen (en juin, où le couple termine septième du CCI4*-S, ndlr) j'avais vraiment la pression. Au Pin aujourd'hui, il y avait de la pression. On ne va pas se mentir, j'avais fait 4 points ce matin avec mes autres chevaux, je ne voulais pas faire 4 points avec lui. Je me suis mis dans ma bulle, je me suis reconcentré. Je me suis dit que là, c'était important. Quand j'arrive à monter comme ça et que mes chevaux me suivent, comme j'ai la chance d'avoir des bons chevaux, ça va plutôt bien. 

« Je voulais qu'Édition aille bien »

Ce concours au Haras du Pin signait aussi le retour d'Édition Fonroy sur l'épreuve Pro 1, jument avec laquelle vous avez participé aux championnats d'Europe 2023 ici même. Que pouvez-vous dire de ce retour ?
C'était chouette. Bon, sur l'hippique, elle a laissé parlé le caractère de son papa, L'Arc de Triomphe (réputé pour engendrer des chevaux avec un caractère parfois bien trempé, ndlr), elle était un peu sur l'arrière. Le 4 points est vraiment pour moi parce que je tourne un peu trop vite au-dessus de ce vertical. Du coup, elle termine troisième, sinon elle gagnait la Pro 1. Mais j'étais content. Je voulais qu'elle coure, qu'elle aille bien, qu'elle fasse un bon tour de cross, qu'elle respire bien, que ses jambes aillent bien à l'arrivée. C'était déjà bien. Quand ça sera plus important, j'essaierai de mieux me concentrer pour l'hippique, de préparer le parcours. Elle n'est pas ressortie en complet depuis l'année dernière ici au mois d'août en officiel. Elle avait fait un parcours pour les chevaux de 6 ans pour s'entraîner, mais ça ne comptait pas. 

« Los Angeles 2028 serait l'objectif ultime »

C'était important qu'elle revienne ici ? 
Bon... je ne veux pas me fâcher avec ma copine Lara de Liedekerke (cavalière belge organisatrice du CCIO4*-S d'Arville, ndlr). En fait, je voulais aller à Arville, mais c'était loin et la dotation était inférieure à celle-ci. J'ai aussi à la maison des chevaux de CSO. Ce week-end là, j'avais des épreuves importantes pour eux pas très loin de chez moi. J'ai choisi de ne pas aller à Arville et de privilégier le week-end pour ces chevaux-là. Donc en soit, le lieu ici pour le retour d'Edition n'était pas forcément important. L'important c'était qu'elle coure bien. On va faire un check-up vétérinaire. Si elle va bien, dans le meilleur des mondes, j'aimerais bien qu'elle aille à Boekelo (Pays-Bas, du 10 au 13 octobre, ndlr) avec Figaro. 

Il y a quand même trois chevaux qui vont bien à haut niveau, Figaro, Édition, mais aussi Filao de Perle… Comment préparez-vous cet avenir, quels sont les objectifs à plus long terme ? 
Oui, d'autant plus que j'ai aussi Guess Star AA qui arrive (septième de la Pro 1, ndlr) ! Évidemment que Los Angeles 2028 serait l'objectif ultime. Maintenant, c'est loin, mais Figaro aura 13 ans. On ne va pas faire les mêmes erreurs que cette année, à savoir avoir des chevaux trop jeunes. On va essayer de s'appuyer sur plusieurs chevaux et essayer de trouver des partenaires, des sponsors pour aider les propriétaires à garder ces chevaux et ne pas avoir à les vendre. Il y a aussi des championnats d'Europe et des Mondiaux pour se préparer avant. 

Benjamin Massié et Figaro Fonroy sur l'hippique. © FFE/PSV

Un point sur le Grand National

Comme chaque année pour le Master Pro, il existe quelques particularités réglementaires. Cette Pro Élite compte deux classements : le classement du championnat de France (cliquez ICI pour le consulter) et celui de l'épreuve (à retrouver ICI). En effet, si un cavalier peut engager plusieurs chevaux dans l'épreuve, un seul peut prétendre au classement du championnat. Ainsi, en plus de la victoire et du titre avec Figaro, le Bordelais termine également troisième de l'épreuve avec Filao de Perle.

Côté Grand National, Benjamin Massié permet à son écurie, Synergie Equestre, de s'imposer sur cette étape. L'écurie Picoty Atlantique - Concept PGO, représentée par Alexis Goury monte sur la deuxième marche du podium. Enfin, l'écurie Equine Products - CSEM complète le podium grâce à Sébastien Cavaillon. À noter également que l'étape de Vittel sera remplacée. Il y aura donc bien cinq étapes cette année sur le circuit fédéral. Pour cela, la FFE a souhaité que l'édition 2024 du Grand National FFE-AC Print de concours complet se termine à l'occasion du CCI4*S du Pouget (34), organisé par Les Cavaliers des 3 Fontaines, du 12 au 17 novembre prochains. Une dernière étape qui permettra aux écuries de gagner des points en vue du classement général ! 

Le podium du Grand National FFE-AC Print de concours complet du Haras du Pin. © FFE/PSV

Classement de la Pro Elite - Prix Hilep et Cavalleau

1. Benjamin Massie - Figaro Fonroy : 27.2 pts
2. Alexis Goury - Je'Vall : 28.1 pts
3. Benjamin Massie - Filao de Perle : 28.6 pts
4. Sébastien Cavaillon - Elipso de la Vigne : 29.9 pts
5. Cédric Lyard - Unum de'Or : 30.7 pts
6. Astier Nicolas - Alertamalib'Or : 31.4 pts
7. Julie Simonet - Sursumcord'Or : 35 pts
8. Camille Lejeune - Dame Decoeur Tardonne : 38.3 pts

Classement de l'étape du Pin au Haras

1. Ecurie Synergie Equestre (Gireg Le Coz, Benjamin Massie et Juliet Watson) 
2. Ecurie Picoty Atlantique - Concept PGO (Stephane Landois, Alexis Goury et Julie Simonet)
3. Ecurie Equine Products - CSEM (Sebastien Cavaillon, ADC Donatien Schauly et Salomé Poisson) 

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