Anne-Sophie Serre : « Je me sens de mieux en mieux avec Jibraltar »

Après un début d'année 2024 difficile, Anne-Sophie Serre et Jibraltar de Massa sont revenus sur de bons rails à l'occasion du Grand Prix du CDI4* du Mans. C'est tout sourire que la cavalière française sortait de piste, avec une moyenne de 68.913%. Elle nous a livré ses impressions à l'issue de cette reprise. 

Vu de l'extérieur, votre reprise semble s'être bien déroulée. Est-ce également votre sentiment ?
Oui, de l'intérieur aussi, c'était bien (rires). Je suis très contente de Jibraltar parce que j'ai eu un début de saison qui était très compliqué (le couple a abandonné lors du CDI3* du Mans en février et a récolté environ 60% sur le Grand Prix du CDI3* d'Ornago le mois suivant, ndlr). Il y a eu pas mal de moments difficiles. C'est un cheval qui est extrêmement sensible, il est dans l'appréhension de beaucoup de choses. Il faut vraiment le monter en faisant attention à sa psychologie, son état d'esprit et son bien-être. Parfois, on y arrive bien, parfois on y arrive moins bien. Là, je dirais qu'on est vers le mieux. 

Comment l'avez-vous préparé pour ce CDI4* du Mans ?
J'ai fait le Grand National de Barbaste. Là déjà, je l'avais senti plus disponible. Il faut dire aussi que j'ai une bonne équipe qui m'épaule bien, les gens qui m'entourent sont un soutien à tous niveaux et ça m'aide bien aussi. Vraiment, on est de mieux en mieux. Aujourd'hui, je l'ai trouvé encore plus facile qu'à Barbaste, même s'il y a encore de petites tensions à certains moments. Je me dis qu'au fur et à mesure des concours, il devrait se rassurer. 

« Jibraltar a besoin de sa routine et ses repères »

Comment gère-t-on un cheval anxieux comme Jibraltar ?
Il a pas mal de petits soins pour le décontracter et des massages. Il a aussi des inhalations pour dégager ses voies respiratoires parce qu'il est parfois encombré, ce qui peut lui générer de l'inconfort. On le marche beaucoup, c'est un cheval qui demande beaucoup d'attention et qui a besoin de sa routine et de ses repères. C'est toujours la même personne qui s'occupe de lui. Il est très inquiet quand c'est quelqu'un qu'il ne connait pas. Il vit un peu dans une bulle, il a sa petite équipe autour de lui. Quand on le prépare ou qu'on le déshabille, il ne faut pas qu'on soit trop nombreux, il n'aime pas ça. Ce sont des petites choses à savoir parce qu'il est extrêmement sensible à son environnement et à notre humeur aussi. Je dois beaucoup travailler sur moi et sur ma respiration pour être la plus zen possible. Sinon c'est peine perdue. 

« On a besoin de travailler sur les reprises techniques »

Qu'avez-vous choisi pour la suite de ce week-end entre le Grand Prix Spécial et la Reprise Libre en Musique ?
On sera dans le Grand Prix Spécial. Le cheval a besoin de tourner un peu, il n'a pas beaucoup de métier et le début de saison difficile fait qu'on a besoin de travailler sur les reprises techniques. On se penchera sur la Reprise Libre en Musique quand le reste sera déjà bien acquis et qu'on se sentira plus sereins sur le Grand Prix et le Grand Prix Spécial. 

J'imagine donc que vous attendiez de voir comment se passait Le Mans pour établir la suite du programme ? 
Exactement. Ce concours était un peu notre repère. On est sur du mieux, donc on va faire le point avec le staff pour voir ce qu'ils veulent faire pour l'avenir du cheval, comment ils voient les choses etc. On décidera ensemble. Il y a encore quelques concours qui sont sympathiques à venir, on va voir où ils ont envie qu'on aille. 

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