Lancelot Proton de la Chapelle, ce Francophone

Le Normand (11 v, 1 d) peut nourrir de réelles ambitions après être allé battre, chez lui, à Fredericton, mi-octobre, le Canadien Brandon Brewer (21 v, 2 n, 3 d), dominé par TKO 9e. Et ce, alors que la ceinture WBC francophone des super-moyens était en jeu.

« Dès le premier round, j'ai touché durement mon adversaire qui était déjà au bord du KO. De surcroît, il a été très vite marqué au visage et avait l'œil droit pratiquement fermé. Sur le plan tactique, j'ai énormément varié. Quand il voulait me mettre la pression, je ne prenais pas de risque et je boxais en contre pour le punir. Inversement, parfois, c'est moi qui avançais. Le Canadien a été dépassé techniquement et n'a pas trouvé la solution », raconte le Français.

Qui mesure le chemin accompli et la maturation pugilistique qui est la sienne : « Cette victoire est le fruit de ma capacité à avoir une boxe de plus en plus diversifiée et étoffée. Mes uppercuts comme mes crochets sont très bien passés tandis que mes jabs ont été efficaces et l'ont fortement gêné. Par ailleurs, j'ai pas mal gagné en puissance pour avoir davantage de punch. En effet, même si j'ai toujours su frapper, auparavant, j'arrivais moins à exploiter cette qualité à 100 %. En somme, je dirais que j'ai une boxe plus professionnelle. Enfin, physiquement, nous avons beaucoup bossé pour tenir la distance. C'est un aspect important car jusque-là, je n'avais jamais disputé dix rounds. »

Photo ©Facebook Lancelot de la Chapelle

Le championnat de France dans le collimateur

Bref, tous les feux sont au vert et la défaite accidentelle par KO devant le modeste Géorgien Nika Bigvava, en octobre 2022, à Laval, est désormais de l'histoire ancienne. Pour le reste, hors de question de retenter l'aventure d'une qualification olympique, en l'occurrence pour Paris 2024. La Fédération d'outre-Quiévrain avait pourtant sollicité en ce sens Lancelot Proton de la Chapelle, également détendeur de la nationalité belge, qui a décliné l'offre. D'abord parce qu'il a été échaudé par son échec sur le fil lors du TQO de Villebon-sur-Yvette mû par l'espoir de participer aux Jeux de Tokyo. Ensuite, parce qu'il souhaite se concentrer sur sa carrière pro où, de son propre aveu, il « s'épanouit plus et se sent mieux ». « J'ai plus de temps pour construire mes combats, d'autant que je suis plutôt un diesel », décrypte le protégé d'Athman Bouhemama, au club de Beuzeville.

Fort de ce premier titre en pros, il vise, à présent, le championnat de France, lequel est dans son collimateur. « Je pense avoir le niveau pour décrocher la ceinture, assure-t-il. Je gravis les échelons un à un et le plan de marche est respecté. Le travail paie et cela fait du bien même s'il faut que j'améliore encore les moyens de défense. »

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