
La Fondation au Cameroun : 3 questions à Honoré Komguem, membre des composantes sport scolaire et féminisation d'HAVOBA

05/13/2025 03:54 PM
Douala a accueilli dans le courant du mois d'avril, les formateurs et formatrices féminisation et sport scolaire de la Fondation HAVOBA. Deux formations auxquelles Honoré Komguem, membre de la commission entraînement et méthode de la Fédération camerounaise de handball a participé. Il est revenu sur cette magnifique expérience.
1. En quoi le développement du sport scolaire est-il crucial au Cameroun, et quels sont les défis rencontrés à ce niveau ?
Le sport scolaire au Cameroun connaît un paradoxe : les compétitions existent dès le plus jeune âge, mais sans véritable formation structurée. À l'enseignement de base, ce sont souvent des maîtres d'école non spécialisés en éducation physique qui encadrent les activités sportives. L'un des enjeux majeurs est donc de mieux former ces enseignants pour améliorer le niveau des enfants. En renforçant les compétences dès le primaire, on espère que les élèves arriveront mieux préparés au secondaire, où des professeurs qualifiés prennent le relais. Cette chaîne de formation continue pourrait, à terme, rehausser le niveau du sport camerounais sur plusieurs années. Et c'est notamment cela que nous avons entamé avec la présence de la Fondation HAVOBA à Douala.
2. Quelle est l'importance de la féminisation du sport au Cameroun, et quelles évolutions avez-vous constatées ?
La féminisation du sport est un enjeu central, car historiquement, les femmes étaient très peu présentes dans la pratique sportive en Afrique. Depuis quelques années, des efforts sont faits pour leur donner plus de place, notamment en incluant des femmes dans les commissions des fédérations et en promouvant le sport féminin à l'école. Bien que des progrès aient été observés ces cinq dernières années, ils restent insuffisants par rapport à l'évolution démographique. Le pourcentage de femmes sportives reste encore trop faible. C'est pourquoi des incitations, comme la création de prix pour les jeunes filles, sont mises en place afin d'encourager davantage leur participation. Les formateurs HAVOBA nous ont rappelé l'importance de la féminisation et j'espère que le sport camerounais arrivera à passer un réel cap à ce niveau
3. Quel rôle peut jouer la Fondation HAVOBA dans le développement du handball et du sport en général au Cameroun ?
HAVOBA peut jouer un rôle clé, à condition que l'engagement soit constant. Concrètement, pour ce qui est du handball, la fédération souhaite créer des pôles de suivi dès l'enseignement de base. Cela permettrait d'accompagner les enfants de manière structurée, en leur fournissant du matériel et un encadrement technique régulier. Grâce à ce suivi, il serait possible d'évaluer les jeunes tous les deux ans et de construire, dès le plus jeune âge, une base solide pour le développement du handball camerounais. HAVOBA pourra nous accompagner dans cette évolution.
Au Cameroun, les formations sportives scolaires et de la féminisation du sport proposées par la Fondation HAVOBA commencent à porter leurs fruits. Nous avons vécu de très beaux moments au cours de ces formations, avec des encadreurs toujours disponibles et investis, même après les sessions. Leur accompagnement continu témoigne d'un véritable engagement. Je souhaite adresser mes félicitations à l'association HAVOBA, acteur clé de ce dispositif, tout en les encourageant à poursuivre sur cette voie. Il reste encore beaucoup à faire, notamment en matière de matériel et d'infrastructures, essentiels pour accélérer la dynamique de formation. Mais nous croyons en leur potentiel et comptons sur leur soutien pour aller encore plus loin.